•             Lamentable défilé des inféodés au Hulot, de Buffet à Sarko, de Bayrou à Marie-Ségolène, de Voynet (la Hulotte de gauche) à Lepage (la Hulotte de droite), tellement contents qu’il ne soit pas candidat à la présidentielle élection, le Hulot, prêts à en payer le prix, ce jour, en signant un pacte écologique où il n’est surtout pas question du nucléaire, la fondation du Hulot soutenue par l’Eudéheffe, et par Bouygues, L’Oréal et autres pollueurs notoires, tout cela ce soir abondamment commenté par la télévision, mère nourricière dudit Hulot.

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  •             Halle aux Toiles, hier soir, pour un concert des Chambristes de Giverny organisé par l’Opéra de Rouen. Au programme : Schumann (Robert), Brahms (Johannes) et Mendelssohn (Vladimir). Derrière moi dans la file d’attente, cela discute à propos du programme.

                -Tiens, ce n’est pas le vrai Mendelssohn, Felix !

                Le vrai ? C'est-à-dire le mort ? Le faux est bien vivant, et présent puisque altiste des Chambristes. Il présente lui-même son œuvre A Mozart Pantomine, basée sur une partie de violon rescapée d’une pantomime perdue par Mozart (Wolfgang Amadeus), avec la fausse modestie qui convient.

                -Vous jugerez vous-mêmes, conclut-il.

                Le public applaudit bien fort et Mendelssohn (Vladimir) le remercie de son bon jugement.

                Les chambristes enchaînent avec le Quatuor pour piano, violon, alto et violoncelle de Schumann (Robert). Strauss (Michel) au violoncelle, Mendelssohn (Vladimir) à l’alto, Belooussava (Maria) au piano et Mitchell (Priya) au violon. Maria, blonde et très russe, se couchant parfois sur son piano pour se rapprocher de ses partenaires, Priya, teinte corbeau, gigotant sur sa chaise et dont les chaussures frappent parfois la mesure sur le parquet.

                Applaudissements nourris. Entracte. Retour des quatre pour le Quatuor pour piano et cordes numéro trois de Brahms (Johannes). Tiens, Priya n’a plus ses chaussures. J’aimerais savoir si elle les a ôtées de sa propre initiative ou si elle s’est fait remonter les bretelles par Vladimir, Michel et Maria.

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  •             Profité des places à trois euros du conseil général pour aller trois fois au cinéma en moins d’une semaine. Deux Melville et un Ugécé.

                Troisième film hier soir au Melville, une petite salle, entièrement emplie de spectateurs, d’autres ont été invités à rentrer chez eux ou à voir autre chose que Lady Chatterley, film de Pascale Ferran ayant reçu le prix Louis-Delluc (meilleur film français deux mille six). Eh bien, il faut croire que l’année deux mille six a été une bien mauvaise année cinématographique en France pour qu’un tel film, longuet, sans imagination, tout à fait un film de télévision, obtienne ce prix qui, dans le passé, a été donné à des films autrement inventifs et intéressants. Reste évidemment l’histoire de David Herbert Lawrence, ici dans la version Lady Chatterley et l’homme des bois.

                Deuxième film, dimanche dernier, le matin, à l’Ugécé, un cinéma que j’aime bien (les lieux) où hélas la programmation ne me conduit pas souvent. Cette fois, envie de m’y risquer pour Little Children de Todd Field.

                La caissière, me donnant le ticket :

                -Vous avez bien vu que c’est en vého ?

                -Heureusement, je ne serais pas là sinon.

                Nous sommes rive gauche, chez les pauvres, qui forcément ne savent pas parler anglais, ni même lire les sous-titres. Spectateurs disséminés dans une grande salle avec un grand écran. Devant moi, viennent s’asseoir deux petites jeunes filles. L’une rousse teinte et bouclée, petites lunettes rectangulaires, l’autre brune, cheveux lisses, au visage fin.

                Dans le film, il est question d’adultère dans une banlieue résidentielle typiquement américaine, avec climat rendu pesant par le retour dans le quartier d’un exhibitionniste juste sorti de prison et dénoncé par ses voisins comme possible et même probable pédophile. Omniprésence dans la première partie de ce film d’une voix off qui explique au crétin de spectateur ce qui se passe dans la tête des protagonistes, gavant. De temps en temps, les deux petites jeunes filles de la rangée précédente s’embrassent, ce qui ne manque pas de me distraire.

                La voix off se fait moins sentir dans la deuxième moitié du film, ouf. Bien sûr, une séquence foute-baule américain. Les deux filles en profitent carrément. C’est toujours la rousse qui enclenche le bouche à bouche.

                Bon, je ne  raconte pas tout. Conclusion de la voix off et du film : « On ne peut pas changer le passé. L’avenir c’est autre chose. » Venir au cinéma pour entendre cela ?

                Premier film, et combien meilleur que les deux autres, Les climats de Nuri Bilge Celan. Dommage que ce soit au Melville dans une petite salle avec un écran ridicule. Il faudrait de plus un appareil de projection numérique pour donner toute sa beauté à ce film tourné en numérique. C’est le réalisateur et sa femme Ebru Ceylan qui jouent l’homme et la femme du film. L’homme et la femme vont se quitter, ils le savent et en sont aussi malheureux l’un que l’autre. Première scène dans les ruines surchauffées d’Antiphellos à Kas. Dernière scène dans la neige glaciale près du mont Ararat. Des enchaînements de séquences subtils, Des cadrages inattendus. Une vraie écriture cinématographique. Et l’infinie tristesse des histoires d’amour qui s’achèvent, quand celui et celle qui se quittent se demandent comment ils en ont arrivés là, pourquoi ce n’est plus le temps où tout allait si bien.

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  •             Passé ces derniers temps et spécialement la journée d’aujourd’hui à m’occuper de l’envoi à cinq éditeurs judicieusement choisis d’un tapuscrit nouveau. Nom de code : Técéhemme. On peut appeler ça un « roman ». Qui retrace une période troublée de ma vie.

                Photocopiage, assemblage, postage, et le sort en est jeté.

                Je garde mon calme, encouragé en cela par Paul Léautaud qui, le lundi onze février mil neuf cent quarante-six, écrivait dans son Journal littéraire: Qu’est-ce que la littérature ? qu’est-ce qu’écrire ? qu’il s’agisse de vers ou de prose. Une maladie, une folie, une divagation, un délire, -sans compter une prétention !!!

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  •            Vraiment, c’est scandaleux de voir l’antenne de France Culture accaparée chaque dimanche matin par les émissions religieuses. Où est le rapport avec la culture ? Orthodoxie. Protestantisme. Judaïsme. Catholicisme. Dans l’ordre. Avec, un entracte au choix selon les semaines. Franc-maçonnerie ou rationalisme. Un alibi, cet entracte. Et un égal étalage de foi laïque chez ces deux associations, guère différentes des églises qu’elles entendent combattre. Depuis le temps que sont autorisées les radios privées, ces émissions religieuses auraient dû y trouver leur place. Rien à faire sur le service public. La religion est une affaire privée, non ?

                À quelque chose malheur est bon, comme dit Madame Michu. Ne pouvant pas écouter France Culture, j’ai enfin pris le temps d’écouter un cédé récemment acheté. Un concert de Barbara, enregistré par Europe Un, à l’Alhambra de Bordeaux, le vingt-huit novembre mil neuf cent soixante-neuf, concert donné gratuitement pour les étudiants de là-bas par la chanteuse, dans le cadre de l’émission Campus. Il y a trente-sept ans donc. Selon toute probabilité, je devais être à l’écoute ce soir-là. J’écoutais Campus, l’émission de Michel Lancelot, tous les soirs. On y entendait toute la chanson contestataire d’après mai soixante-huit. On y évoquait des sujets comme l’euthanasie ou l’homosexualité, sujets tabous en ce temps-là. Me souviens particulièrement d’une émission consacrée à l’objection de conscience malgré les risques encourus, la loi de l’époque interdisant d’en parler publiquement. Michel Lancelot était courageux et est mort jeune. Il a écrit un livre intitulé Je veux regarder Dieu en face. Je ne sais pas s’il a essayé et si c’est ça qui l’a tué.

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  • Danse, hier soir, à l’Opéra de Rouen, avec le ballet du Grand Théâtre de Genève, trois chorégraphies : Para-Dice de Saburo Teshigawara, Selon désir d’Andonis Foniadakis et Loin de Sidi Larbi Cherkaoui. Ma préférence pour la deuxième, plus inventive.

    Ça plait évidemment, à moi comme à tout le monde et c’est bien le problème, cette unanimité. Tout cela est bien trop sage. Cette danse contemporaine est bien trop classique. On ne pourra jamais compter sur les Suisses pour faire la révolution.

                Encore une occasion de se plaindre du remplacement de Laurent Langlois par Daniel Bizeray comme directeur général et programmateur. Pas fini de regretter le temps où les chorégraphies d’Anne Teresa De Keersmaeker, de Jan Fabre, de Maguy Marin, de Mathilde Monnier ou de Boris Charmatz faisaient quitter la salle à certains bons bourgeois rouennais, effrayés de ce qu’ils voyaient ou entendaient.

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  • Mister Crocodile invite les lecteurs de son agenda/blog (guide urbain de l’élite, selon son expression facétieuse) à une rencontre autour d’une boisson chaude à l’Espiguette, place Saint-Amand, à neuf heures du matin, le vendredi vingt-six janvier, une occasion de faire connaissance, c’est ce que je lis sur son dernier message.

    Y vais-je ou n’y vais-je pas ? Voilà que je m’y décide et je réussis à être devant l’Espiguette ni en avance ni exactement à l’heure (un véritable exploit pour moi). Il est neuf heures et quart. Je jette un coup d’œil à l’intérieur. Personne.

    Ouf, cela m’évite de tergiverser, entrer ou ne pas entrer, comme je l’ai fait une fois pour une invitation du même genre à l’Agora Café, place du Vieux, invitation lancée par une adepte du Bookcrossing. Finalement, ce jour-là, je n’étais pas entré, d’une part la timidité, d’autre part le découragement en songeant qu’il faudrait se présenter selon les modalités d’usage, c’est-à-dire égrener les informations sur soi que l’on trouve en tête des fiches des Renseignements Généraux (profession, âge, adresse et tutti), jamais moyen d’y échapper quand on a affaire à des inconnus et j’ai horreur de ça. Et puis après de quoi parler ? Et comment ne pas bien vite avoir cette impression que l’on serait mieux seul, que l’on perd son temps à échanger des propos oiseux, qu’être en groupe fait de chacun un imbécile, que les  rencontres intéressantes sont celles qui ont lieu en tête à tête.

    Bon. Je n’ai pas affronté la froidure pour rien, j’ai acheté un paquet de biscottes chez Marché Plus.

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  • Un magnétophone branché, des tables en carré, une douzaine de parcoureurs installés autour pour échanger leurs impressions après visionnage de la vidéo Tourlourou et de la présentation de travail de Oui oui, pourquoi pas, en effet, deux chorégraphies, l’une achevée, l’autre en cours, de Carlotta Sagna.

    Cela se passe au centre culturel Marc Sangnier et le pain d’épice apporté par l’une des participantes tourne autour de la table tout comme la parole. Chacun(e) donne ses impressions : incompréhension, attirance, rejet, plaisir, attente. Autant d’avis que de parcoureurs et comme chacun parle à son tour et écoute les autres, on ne perd pas son temps comme dans certains débats où la cacophonie règne.

    Je n’ai pas vu Oui oui, pourquoi pas, en effet, retenu ailleurs ce soir-là. Au travers de ce que racontent les autres, j’imagine le spectacle que je verrai à la Ferme du Buisson lorsque Carlotta Sagna en aura terminé, une histoire mettant face à face un vieux danseur et trois jeunes danseurs. J’entends : histoire un peu floue, violente, qui ne devrait pas finir dans l’harmonie. Tout ce qu’il faut pour me plaire.

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  • Demi-salle pour Joseph d’Anvers hier soir au Trianon Transatlantique, ce jeune chanteur filiforme dont je ne connaissais rien, pas même entendu une de ses chansons à la radio, ma curiosité l’a emporté et m’a conduit ici.

    Première chanson, si je ferme les yeux je crois être en présence de Dominique A, même voix, même façon de chanter, même univers musical. Une impression qui revient à plusieurs reprises au cours de ce court concert. Que j’oublie parfois lorsqu’il chante des ballades, un harmonica fixé sur les épaules. Si bien que je finis par penser que j’ai peut-être mal entendu. Et puis le voilà qui revient pour son ultime rappel et qui nous annonce une reprise de quelqu’un qu’il aime beaucoup.

    Dès les premières notes, je me dis que je connais ça, et dès les premières paroles, je reconnais Le courage des oiseaux de Dominique A. Oh la la, Joseph, tu ne devrais pas faire ça.

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  • Le boulanger refait sa boutique à la couleur du jour, quelque chose dans les gris marron et dans la sobriété. Sur sa façade, désormais, en lettres d’or : Artisan boulanger.

    Le fleuriste en fait autant dans la sobriété et les mêmes coloris. Sur sa façade, désormais, en lettres d’argent : Artisan fleuriste.

    Conséquence de ces fanfaronnades, une petite augmentation des prix et ma fierté, pour acheter une baguette et un bouquet, de fréquenter maintenant deux artisans.

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