• En balade avant la pluie vers le faubourg Martainville, avec en tête le souvenir de ce qu’en dit Georges Hyvernaud dans La peau et les os, le récit qu’il fit de sa captivité après la deuxième guerre mondiale.

    Retrouvé l’endroit dans le livre. Citation : « Les hôtels Renaissance, les églises du treizième siècle, je m’en fous. Mais j’ai passé des heures à flanôcher dans Martinville. Martinville, c’est un quartier de Rouen. L’un des lieux les plus désolés que je connaisse. Pour voir de la vraie pauvreté, il faut se balader à Martinville. De la belle pauvreté vraiment, bien authentique, bien grasse, bien pourrie d’alcool et de vérole. De la pauvreté pour connaisseurs. J’allais épier et renifler tout cela. Pas par amour du pittoresque : de tous les romantismes, c’est bien le romantisme de la crasse qui me paraît le plus indécent. Mais par une curiosité inquiète venue de l’enfance. La pauvreté, c’est une hantise et une menace pour les gens de ma race. »

    Georges Hyvernaud (qui ne se souvenait plus de l’orthographe de Martainville) a été professeur à l’école normale de garçons de Rouen, avant la deuxième guerre mondiale.

    De lui aussi ceci, toujours dans La peau et les os : « Beuret a une belle âme. Il croit au sens de la vie et à des choses comme ça. Il est maître d’école dans le Jura. Sa femme l’a plaqué pour un voyageur de commerce. Le sens de sa vie, c’est d’être instituteur et cocu. »

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  • Ces types de trente ans dans un café qui parlent de leur père en l’appelant papa :

    -Je ne sais pas encore quel genre de cadeau je vais offrir à papa pour son anniversaire.

    -J’espère qu’il n’y aura pas de verglas ce soir quand j’irai chez papa.

    Braves petits garçons.

    Et ce dimanche, au micro de Philippe Meyer, Bernard Pivot, soixante et onze ans (qui a fait croire pendant des années à la télévision qu’il s’intéressait à la littérature, alors qu’il ne s’excite que pour le vin et le football, je l’ai croisé un jour à la maison de la presse d’Aix-en-Provence, il y achetait L’Equipe), invité pour son livre Le dictionnaire amoureux du vin et répondant à une question par un « Maman me disait toujours… »

    Lui aussi, toujours le petit garçon à sa maman.

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  • Virée sur la côte, direction Dieppe avec détour par Pourville-sur-Mer. Pluie sur la route. Soleil et vent à l’arrivée.

    Petite escale à Pourville. Manifestement, la mer attaque la côte à coups de galets. Le bord de mer se barricade derrière des planches, il ne fait pas le poids. On sent bien le village assiégé et perdant un jour ou l’autre.

    A Dieppe, grand vent et grosses vagues, mais rien à craindre pour la ville, lointainement bâtie Un tour du port de pêche, bien calme. Déjeuner foie de lotte et sardines grillées. Petit café gourmand. Un bon bol d’air sur la plage puis glandouillage au café des Tribunaux.

    Trois observations liées à la vie locale: La casquette se porte toujours bien à Dieppe. Le chien genre caniche circule emballé dans un manchon souvent de couleur rouge. L’homme va seul acheter le pain à midi (sans doute envoyé par sa femme retenue aux fourneaux).

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  • Forcément, vite fait démontées par les services municipaux rouennais les cabanons à bimbeloteries de Noël, ce n’est pas là que pourront se réfugier les hommes sans abri, comme j’en faisais le vœu il y a deux jours. Continueront à dormir dehors, par terre, autour des ruines du Palais des Congrès.

    Enfin, à Paris, ça commence à bien bouger. Après les tentes installées par les Enfants de Don Quichotte au long du canal Saint-Martin, voici un bâtiment appartenant à une banque, un bel immeuble de mille mètres carrés avec vue sur la Bourse, occupé par les associations Droit au Logement, Jeudi noir et Macaq (Mouvement artistique et culturel d’animation de quartier) et mis à la disposition de familles de mal logés, d’étudiants sans toit et d’artistes sans atelier. Deux étages du bâtiment vont servir à l’installation par ces associations d’un ministère de la crise du logement.

    Evidemment, celui qui nous sert de président, pour qui j’ai dû voter, bien obligé, à ma grande honte, il y presque cinq ans, fait semblant de découvrir le problème et se fait fort de le régler avant son remplacement éventuel par l’ancien maire de Neuilly. Un bel exemple de politicien incapable de faire son travail sans coup de pied au cul.

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  • Concert de nouvel an, hier après-midi au Zénith par l’orchestre de l’Opéra de Rouen et ses invités: les musiciens tziganes de Kosice. Le Zénith, cette salle à dimensions inhumaines, mais il fallait bien ça pour accueillir la musique des Strauss père et fils. Et bonne idée de jouer également la Deuxième rhapsodie roumaine de Georges Enesco et d’avoir convié à la fête les musiciens tziganes roumains, cela le jour même de l’entrée dans l’Union Européenne de la Roumanie et de la Bulgarie (à propos de cette dernière, j’en connais une qui doit être bien contente).

    Le beau Danube bleu en bouquet final et, à l’appel d’Oswald Sallaberger, l’audace d’une valse aussi maladroite que bien accompagnée, tous les deux en vedette dans cette grande salle du Zénith et, ma foi, fort applaudis, l’année deux mille sept commençait bien.

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  •             Eh bien, puisque c’est le jour pour cela, faisons un vœu, sous forme de suggestion au maire de Rouen, Albert (tiny), et à sa majorité municipale, une proposition que l’opposition ne pourra que soutenir.

    Ce vœu : Que les cabanons ayant servi aux marchés de Noël devant la cathédrale et l’église Saint-Sever soient laissés en place et ouverts aux hommes sans abri désirant y passer la nuit et même la journée. Cela tant qu’on ne leur aura pas trouvé un logement correct.

    Les autorités religieuses, qui ne trouvent pas anormal que les parvis des églises soient accaparés par les marchands pendant un mois chaque année à l’époque de Noël, devraient voir cela d’un assez bon œil, non ?

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