•             A force de me lever tôt chaque jour et encore plus tôt le samedi (cinq heures trente hier) et le dimanche (six heures ce matin), je vais finir par me faire remarquer et l’on risque de me prendre pour un adepte de l’effort productif promu par les fats sots, au premier rang desquels se trouve le Tout Puissant de la République, ce chantre de « la France qui se lève tôt ».

                Comme si les malheureux qui font les trois huit dans d’affreuses usines en commençant le travail l’après-midi ou dans la nuit avaient moins de courage que l’équipe se levant aux aurores.

                Gustave Flaubert dans son Dictionnaire des idées reçues s’élevait contre une telle bêtise : Matinal. L’être, preuve de moralité. Si l’on se couche à quatre heures du matin et qu’on se lève à huit, on est paresseux, mais si l’on se met au lit à neuf heures du soir pour en sortir le lendemain à cinq, on est actif.

                Cet éloge de la France qui se lève tôt vise évidemment en premier lieu une variété de travailleurs peu prisée de ceux qui nous gouvernent : les artistes et plus généralement les intellectuels, gens qui pensent trop pour être honnêtes.

                Quant à moi, il est vrai que je me lève tôt (et même parfois très tôt) mais qu’on se rassure, ce n’est jamais pour faire quelque chose d’utile à la société.

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  •             Un samedi matin sur un parking, celui de la Faculté des Sciences de Mont-Saint-Aignan, reconverti pour l’occasion en marché à tout ce qu’on ne veut plus chez soi et il y en a des objets inutiles, obsolètes ou répudiés dont chacun(e) ici présent(e) veut se débarrasser en gagnant un peu d’argent, j’aide comme je peux en achetant par-ci par-là.

                Surtout des livres ce matin, Le maître des âmes et Suite française d’Irène Némirovsky chez un premier vendeur et puis un peu plus loin, pas moins de cinq ouvrages érotiques de la collection Lectures amoureuses dirigée par Jean-Jacques Pauvert chez La Musardine.

                Juste à côté, je délaisse, n’en ayant pas usage, un ouvrage qui, j’espère, n’est pas tombé entre les mains d’une future mère un peu perturbée : La congélation familiale.

                Pas mal de profs dans ce vide-greniers, se lamentant de la rentrée scolaire prochaine, certain(e)s même quasiment désespéré(e)s, je n’ose leur conseiller l’épandage d’un peu de Malodor à l’entrée des collèges, pourtant Georges Mothron, maire sarkoziste d’Argenteuil, n’ayant pu l’utiliser contre ses clochards, en a à revendre à prix d’occasion.

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