•             L’autre semaine, je reçois un mail signé d’un artiste dont j’ai cité le nom dans l’un des billets de mon Journal de bord. Je le reproduis ici, en remplaçant tout ce qui permettrait de le reconnaître par des tirets :

                « Bonjour

                C'est ----------- ---------------.

                Je souhaite informer la profession artistique de ma double vie.

                Artiste -------- lors des spectacles, et prostitué gay (escort) le reste du temps.

                Depuis des années je fonctionne comme cela, et je souhaite sortir de l'ombre et vivre cela ouvertement.

                J’ai toujours pratiqué le plus vieux métier du monde, profitant de la facilité offerte par Internet.

                Je souhaite que cela soit désormais connu, afin de vivre au grand jour cette double profession.
                Cordialement.
                ------------ ----------------

                Merci de publier cela sur votre blog, à la suite de l’article -------------. »

                Je contacte aussitôt l’artiste censé avoir écrit ce mail, dont je n’ai à ce jour pas de réponse. Qu’y a-t-il derrière ce message louche ? Cela ressemble à une méchante vengeance venue d’une personne de son entourage, un amant délaissé peut-être. J’imagine mal qu’il s’agisse d’un propos authentique.

                Quoi qu’il en soit, c’est mal me connaître que de penser que je puisse me prêter à ce genre de jeu, ou bien, autre hypothèse, que je puisse tomber dans un tel piège.

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  •             Depuis plusieurs jours, les radios et les télévisons anticipent sur l’événement du jour : l’investiture de Barack Obama.

                Samedi matin sur France Culture, dans l’émission Concordance des temps, j’apprends de Pap Ndiaye, auteur de Chicago, la ville d’Obama (article publié dans le magazine L’Histoire), que le sommet de l’immeuble du Chicago Tribune construit au début des années vingt, est inspiré de la Cathédrale de Rouen et que les propriétaires du journal ont obtenu de l’archevêque de l’époque qu’une petite pierre de cette cathédrale soit incluse dans le bâtiment, le genre d’anecdote que j’aime bien.

                Le même jour, dans la soirée, je regarde Arte, en attendant qu’arrive celle qui est dans le train. Il n’est plus question d’anecdotes mais d’un sujet inquiétant : la multiplication de ce que la police américaine appelle « des groupes de haine », composés de petits blancs racistes appartenant ou non au Ku Klux Klan et dont certains membres pourraient passer à l’acte. Des sites Internet puants les y incitent, qui ont en page d’accueil la tête d’Obama dans une cible avec pour légende « Tuez ce nègre ».

                Je ne sais si Barack Obama porte sur lui un porte-bonheur. Si c’est le cas, il a intérêt à ne pas le lâcher.

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  •             Comme celle que j’attends impatiemment chaque fin de semaine n’arrive que dans la soirée ce samedi, et n’ayant donc rien de mieux à faire, je me rends au rassemblement des enseignants et parents d’élèves place de la Cathédrale à quatorze heures trente samedi. Il s’agit encore une fois de défendre l’Ecole Publique, victime des nombreux sabotages du Tout Puissant de la République et de son ministre Darcos.

                J’arrive au moment où déboulent de la rue du Gros, sifflets et crécelles les annonçant, une bande de parents et de moutards vêtus de chasubles jaunes fluo. Cet élégant vêtement, que l’obsession sécuritaire oblige chacun(e) à posséder dans sa voiture, trouve là un usage approprié : l’Ecole est en danger.

                Il fait onze degrés cinq, m’apprend la devanture de la pharmacie. Le soleil brille bas. Sont là les syndicats d’enseignant(e)s, la Effe Cé Pé Heu des parents et quelques groupuscules politiques. Je reçois les tracts habituels que je glisse dans ma poche sans les lire, refusant celui en couleur du Parti de Gauche, n’accordant d’attention qu’à celui du Comité de Réflexion et d’Action Laïque de Seine-Maritime qui énumère les cadeaux faits aux établissements privés catholiques par l’actuel gouvernement.

                Nous ne sommes pas très nombreux, quelques centaines seulement, et bizarrement tous les enseignants ont l’air d’avoir plus de quarante ans. Que font les plus jeunes ? les soldes peut-être. Il est décidé de défiler et c’est parti par la rue des Carmes. Pas pour longtemps, une borne amovible récalcitrante bloque la voiture sono. Impossible de la déloger, la voiture fait demi-tour. On continue à marcher sans sono. Pas très grave : les slogans de la Haie Fessue sont navrants comme d’habitude.

                La voiture nous rejoint plus loin. L’itinéraire est improvisé à chaque carrefour. Les quatre policiers débonnaires qui nous précèdent à moto doivent attendre que la tête pensante du cortège choisisse d’aller à droite à gauche ou tout droit. Quelle tristesse, commente à notre encontre une dame bien mise.

                La boucle est finalement bouclée à la mollassonne. Nous voici à nouveau place de la Cathédrale. Une vieille énervée nous qualifie de fainéants. Alors que je quitte les lieux, une vague Internationale (chanson naïve d’autrefois) se fait entendre.

                Je ne sais pourquoi on manque à ce point d’énergie à Rouen. La manif de Saint-Lô pour accueillir Sarkozy et ses vœux était d’une autre nature. Cela ne lui a guère plu. Le Canard Enchaîné raconte dans son numéro du quatorze janvier que devant les conseillers de sa cellule invisible, le Tout Puissant de la République a eu ces mots pour qualifier les manifestant(e)s :

                -Ce sont des hyènes !

                Je lis dans le Robert que l’hyène se nourrit surtout de charogne (il devrait faire attention avant de donner de jolis noms d’animaux à ses opposants).

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  •             La salle est comble ce vendredi à l’Opéra de Rouen, qualité du programme sans doute et puis aussi des invité(e)s de je ne sais quelle entreprise qui soigne son image de marque. Il n’est donc pas question d’espérer changer de place pour une meilleure, mais bon ça va je suis perché au premier balcon, seule difficulté caser ses genoux, et après ne plus bouger.

                Musique russe uniquement ce soir et je songe à tous les écrivains de là-bas que je lisais avec tant de plaisir à l’adolescence. Tout ce temps passé à parcourir les vastes espaces de la taïga en traîneau, un goût qui m’est peut-être venu par le Michel Strogoff de Jules Verne dont, enfant, je ne sais plus à quel âge, j’écoutais une version pour la radio un soir par semaine, ma mère me sortant du lit en secret, à l’insu de mes frères et sœur. L’oreille collée au poste, j’étais en Russie et j’avais des larmes dans les yeux quand Michel Strogoff sauvait les siens de la lame rougeoyante grâce aux siennes.

                Sur scène aussi il y a du monde. Il a fallu repousser les cloisons pour caser les soixante et onze musicien(ne)s (si je compte bien). Des intermittent(e)s complètent les titulaires (dont certain(e)s d’ailleurs sont absent(e)s, où donc est Naoko ?). Oswald Sallaberger est là pour diriger tout ce beau monde.

                Cela commence par l’ouverture d’Une Nuit sur le Mont Chauve de Modeste Moussorgski, mort de solitude et d’alcoolisme une semaine après son quarante-deuxième anniversaire, et pour suivre, comme on dit dans la restauration, le Concerto pour piano numéro deux en do mineur de Sergueï Rachmaninov, qu’il a écrit après une crise de silence et de désespoir liée à l’échec de son précédent Concerto pour piano. Le pianiste, c’est Abdel Rahman El Bacha. Evidemment, il s’en trouve pour applaudir à la fin du premier mouvement.

                Le talentueux Abdel Rahman El Pacha se fait suffisamment ovationner pour nous offrir en bonus deux soli veloutés, Chopin peut-être, suis trop nul pour le savoir, mais je lis sur le livret-programme qu’il aime jouer en concert tout Chopin en plusieurs soirées.

                Après l’entracte, pendant lequel je contemple depuis le promenoir du balcon la foule bruissante qui se presse autour du bar, c’est la Symphonie numéro six, dite Pathétique de Piotr Ilitch Tchaïkovski, mort neuf jours après sa première exécution. Cette symphonie ne manque pas de moments gais et toniques ce qui nous vaut à la fin du troisième mouvement (allegro molto vivace) un bravo prématuré entraînant à sa suite une foule d’applaudissements. Il est vrai que c’est tellement bien que moi-même j’ai failli applaudir. Le chef ressaisit l’orchestre et le pathétique dernier mouvement (allegro lamentoso) achève de séduire l’auditoire.

                Oswald Sallaberger est très applaudi à la fin de sa course dans la taïga. Quant à moi, je suis presque étonné de ne pas trouver de neige à la sortie du Théâtre des Arts.

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  •             -Vous savez que c’est à vingt heures trente ce soir ? me demande l’hôtesse de l’Opéra de Rouen à l’accueil du Théâtre de la Foudre, ce jeudi.

                -Oui je sais, je suis toujours en avance, je peux avoir mon billet quand même ?

                Je suis arrivé à Petit-Cul en métro et comme celui-ci peut dérailler ou percuter une voiture à tout moment, il faut bien que je parte tôt pour terminer le chemin à pied le jour où ça arrivera.

                Je m’installe dans un élégant fauteuil démodé rouge et noir sans doute acheté chez Emmaüs et j’attends que les autres arrivent. Moult scolaires (comme on dit dans les statistiques de fréquentation des lieux culturels), surtout des filles, sont de sortie. Ce soir, c’est Urban Ballet, chorégraphie en quatre actes dansée par la Compagnie Révolution, un spectacle accueilli conjointement par l’Opéra de Rouen et la Scène Nationale Petit-Quevilly/Mont-Saint-Aignan.

                Une branlotine est arrivée là avec un pot de compote de pommes familial (rupture de stock chez Nutella peut-être). Elle cherche une cuillère et en trouve une auprès d’une buveuse de thé. Elle essaie de se cacher avec sa copine pour consommer. Elles ont l’air de très bien s’entendre toutes les deux et pourraient s’appeler Constance et Camille.

                La salle ressemble à un mille-feuilles, un rangée de lycéen(ne)s, un rangée d’abonné(e)s à l’Opéra. Au fond se trouvent des agité(e)s, juste derrière la rangée où je suis des très calmes, devant des papotantes dont la propriétaire de la compote. Le pot passe de l’une à l’autre, avec la cuillère (Hey, c’est qui là-bas ? Bah, c’est de frère de Kenza. Putain, il est trop mignon !)

                Le silence s’établit à l’obscurité et le Stabat Mater de Vivaldi se fait entendre, un danseur enjupé, torse nu, s’éclaire à l’avant-scène pour, comme le dit le programme, « un solo sensuel jouant de l’ambiguïté masculin/féminin » bien réussi.

                L’acte deux confirme, avec sur la scène neuf danseurs et danseuses (cinq garçons, quatre filles) synchronisé(e)s (mais pas toujours) pour une étourdissante rencontre danse urbaine/danse classique sur le Boléro de Ravel.

                A l’acte trois, la musique est de Xenakis et le plateau dans la pénombre. Un corps multiple à nombre de bras et de jambes difficile à déterminer s’y ébat. Chacun des éléments cherche à s’extraire. Il me faut un certain temps pour les dénombrer : une fille et deux garçons qui reprennent leur autonomie.

                Pour finir, les dix danseuses et danseurs s’expriment au singulier sur une composition spécialement écrite par Franck II Louise, une électronique musique hybridée de classique qui me plaît particulièrement.

                La Compagnie Révolution a pour directeur artistique et chorégraphique le hip hopeur Anthony Egéa et pour maître de ballet le danseur étoile Martial Bockstaele (actuellement professeur et directeur de l’Ecole Française du Ballet à Bonn).

                C’est un gros succès. Mes applaudissements se noient dans le fol enthousiasme juvénile. Je songe à la longue attente du métro que je risque de connaître avant d’être chez moi. Je prendrais bien un peu de compote de pommes pour la route, mais nulle ne songe à m’en offrir.

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  •             « Jason Karaïndros, prof aux beaux-arts à Rouen, programme Gwen Rouvillois, diplômée des beaux-arts à Paris et prof d'arts plastiques, ainsi que Stéphane Pichard, diplômé des beaux-arts à Paris, et prof d'arts plastiques.

                Ouais, je sais ça fout la trouille. »

                C’est ainsi que Monsieur Crocodile, via son blog/agenda, présente la nouvelle exposition de l’Ecole des Beaux-Arts de Rouen, en une phrase sur laquelle il ne faut pas trop se pencher (risque de vertige), exposition titrée Dessus dessous la ville dont je n’oublie pas, en cette fin d’après-midi de jeudi, le vernissage.

                Il s’agit surtout d’assemblages (avec matériaux de récupération) et de photos de chantier du côté de Gwen Rouvillois et de vidéos (sans son) du côté de Stéphane Pichard.

                Les présent(e)s s’agglutinent devant les deux téléviseurs posés à terre dans la seconde salle, regardant, filmée en plan fixe, une femme africaine qui étend son linge sur une terrasse près d’une antenne satellitaire sur l’un et je ne sais quoi sur l’autre, comme certain(e)s (ou les mêmes) dans un supermarché se laissent capturer par l’écran vantant les bienfaits de la thalassothérapie à Quiberon.

                L’art vidéo, je n’y entre que proposé sur vaste écran. Autrement, cela me rappelle trop la télévision et je n’arrive pas à regarder jusqu’au bout, même pas …ou le dessous, diffusé dans la première salle via un écran plasma accroché à bonne hauteur (Stéphane Pichard a posé sa caméra quelque part en Chine sous un pont, passent des cyclistes en un ballet incessant cependant que pique-nique une famille).

                Du déjà vu tout ça, me dis-je en allant chercher un verre de cidre. Je discute avec l’une qui ne sait pas comment faire pour emporter toute sa garde-robe en Angleterre et avec une autre qui, me dit-elle, se sent ce soir totalement asociale. C’est souvent mon cas. Je quitte rapidement cette exposition académique.

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  •             Mercredi après-midi, je pousse la porte de la galerie du Pôle Image, rue de la Chaîne. Loin de la cohue des jours de vernissage, je suis seul à visiter l’exposition des photos de Philippe Bazin, portraits rapprochés de format carré en noir et blanc au flache.

                Philippe Bazin, médecin, commence par photographier des pensionnaires de maisons de retraite afin de se remémorer leur visage après leur mort. Il reprend alors les études à l’Ecole Nationale Supérieure de la Photographie à Arles. Il est maintenant professeur à l’Ecole des Beaux-Arts de Valenciennes et pratique la photo de série : après le vieillards, les handicapé(e)s mentaux, les nouveaux-nés, les adolescent(e)s, les adultes, des centaines d’images dont il expose celles qui lui semblent les meilleures.

                Je ne suis pas emballé par ce systématisme bien que certains visages me retiennent un peu, notamment celui d’un vieillard craquelé, anciennement bébé fripé.

                Je tire la porte de la galerie du Pôle Image de Haute-Normandie. Dans les rues se hâte la foule des jours sans école. Au front du bus bleu Teor, un message lumineux souhaite « Bonnes Fêtes » à tout le monde. Nous sommes pourtant le quatorze janvier, oui mais à Rouen, ville où le temps passe moins vite qu’ailleurs.

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  •             L’affiche sauvage des jeunes gens des Hauts de Rouen a bien été l’objet d’un parfait décollage. Il n’en reste que les traces de colle. Nous ne sommes plus au temps de la liberté d’expression si présente dans les années post soixante-huit, comme me le rappelle l’émission spéciale consacrée aux quarante ans de la fac expérimentale de Vincennes (aujourd’hui Paris Huit Saint-Denis) que j’écoute sur France Culture ce mardi après-midi.

                Il est question du joyeux bordel qu’étaient les études universitaires dans cet endroit privilégié où enseignaient Gilles Deleuze, Michel Foucault, Jean-François Lyotard, François Châtelet, Henri Laborit et bien d’autres. J’ai l’oreille attirée par une chanson que je n’avais pas entendue depuis longtemps. C’est La Révolution du déjanté Evariste (devenu par la suite chercheur réputé sous son vrai nom Joël Sternheimer), une œuvrette qui donne une assez bonne idée de l’autodérision en cours à cette époque-là chez certain(e)s des contestataires (pas chez les maos, ni chez les trotskistes)

                Outre cette Révolution, apprends-je grâce à Ouiquipédia, Evariste est aussi l’interprète de La faute à Nanterre. Ces deux chansons ont été enregistrées en mil neuf cent soixante-neuf dans l’effervescence des événements (comme on disait alors).

                Je me souviens qu’Evariste, je l’avais découvert deux ans plus tôt, à seize ans, avec le chef-d’œuvre de loufoquerie intitulé Connais-tu l’animal qui inventa le calcul intégral ?, moquerie des Elucubrations d’Antoine.

                Du coup, je passe un certain temps à chercher ces trois chansons sous forme de fichiers Emmepé Trois. Quand je les ai trouvées, je les écoute jusqu’à satiété. C’est ainsi que j’oublie de me rendre au vernissage de l’exposition Philippe Bazin au Pôle Image, rue de la Chaîne.

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  •             Je passe par la rue des Carmes direction chez moi quand j’ai l’œil attiré par une immense affiche apposée sur l’un des piliers des arcades, à hauteur de la bijouterie Lepage. Tiens, me dis-je, l’affichage libre n’est donc plus strictement réglementé comme au temps d’Albert, l’ancien maire ? Je ne crois pas.

                Cette immense affiche clandestine bricolée à l’aide de moult photocopies juxtaposées porte pour titre « Un bogue difficile à avaler ». Je lis que la nouvelle maire de Rouen après avoir dans un premier temps dédaigné un projet élaboré par des jeunes gens des Hauts de Rouen, la Cyberbase, se l’est finalement approprié, spoliant les véritables auteurs de leur travail. « Les quartiers des Hauts de Rouen ne sont pas des quartiers qui comptent seulement au moment des élections, comme des sortes de réservoirs à électeurs dans lesquels on viendrait puiser pour s’assurer de la victoire. Le ratage de la Cyberbase ne peut que plonger un peu plus certains Rouennais dans l’isolement et la rancœur. », lis-je. Cela se conclut par d’ironiques remerciements : « Merci à Madame Valérie Fourneyron, Maire de Rouen. Merci à Madame Christine Rambaud et à toute son équipe (sans oublier Chekém) ». Une main rageuse a ajouté tout en bas « Voleurs de projet ».

                Elle sait s’en faire des ami(e)s, Valérie, parmi celles et ceux qui ont voté pour elle. Pas seulement chez les habitant(e)s des Hauts de Rouen, aussi chez les bénéficiaires (comme ils disent) des Restos du Cœur parqué(e)s dehors pendant des heures avec bébés et enfants dans le froid intense de ces dernières semaines alors qu’un bâtiment pour les abriter existait, la Mairie de Rouen en refusant l’accès (Il a fallu un reportage télévisé sur France Trois pour que Robert (premier adjoint) règle la question dès le lendemain), aussi chez les participant(e)s à la pseudo consultation démocratique sur le remplacement du Palais des Congrès (restée sans suite), aussi chez celles et ceux qui ne lui pardonnent pas d’avoir rayé d’un trait de plume la Médiathèque. Je ne sais pas combien il lui restera d’électeurs et d’électrices la prochaine fois.

                Quant à moi, pas fou, aux dernières municipales, entre les sarkozistes d’Albert (tiny).et les fabusiens de Fourneyron (Valérie), j’ai choisi la troisième liste, participant à l’éviction des premiers sans me compromettre dans l’élection des autres.

                Je prends deux photos de l’affiche sauvage avant son éventuel décollage.

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  •             Dimanche matin tôt, elle se bricole une cigarette à la poudre de tabac sur mon bar et nous voici dehors affrontant un froid des plus vifs, direction le Clos Saint-Marc. Nous ne nous y attardons pas, faisons juste le tour des livres givrés puis achetons un poulet rôti et un fromage de chèvre. Nous les déposons au retour, avant d’aller voir de quoi il retourne du côté de la galerie Ma-Ma qui organise ce janvier sa première exposition.

                La galerie Ma-Ma tient en deux vitrines semi-circulaires sises rue Eugène Boudin près du Palais de Justice. Autrefois, cet espace faisait publicité pour un commerce. Le transformer en une galerie d’art donnant directement sur la voie publique est une bonne idée. On la doit à un Rouennais et à une Rouennaise qui à eux deux font Ma-Ma.

                Chaque mois, un artiste nouveau se montrera aux passant(e)s. Le premier est François Duboc, ancien élève de l’Ecole des Beaux-Arts de Rouen. Il invite à « un voyage souvent ludique entre dérision du sacré et sacralisation du dérisoire » (lire les situationnistes conduit souvent à ce genre de formule).

                Ce n’est pas le froid qui nous incite à quitter les lieux bien vite, c’est que la peinture censée mettre en œuvre cette bonne intention ne présente à nos yeux aucun intérêt.

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