•             Elle arrive avec son grand sac empli de bonnes choses à manger, celles prévues et une inattendue douzaine d’huîtres bien fermées, avec le couteau pour les ouvrir. Les ouvrir ? Elle ne sait pas et moi non plus. Elle a des excuses, je n’ai que celle de ne savoir rien faire à part écrire. On essaie quand même et on réussit à ne pas se planter le couteau dans la main sans en ouvrir une seule. Rien de plus bête qu’une huître fermée si ce n’est notre situation. Quoi faire ? Personne dans mon voisinage à qui demander de l’aide. Je suis prêt à renoncer. Pas elle heureusement.

                -Je vais trouver quelqu’un, me dit-elle en embarquant la douzaine et le couteau.

                Et la voilà partie par les rues de Rouen.

                -Eh bien, tu vois, me dit-elle une vingtaine de minutes plus tard en me présentant sur un plateau les huîtres ouvertes.

                Elle me raconte qu’elle a hélé un groupe de fêtards à une fenêtre de la rue d’Amiens et qu’elle est montée chez eux pour résoudre le problème.

                Evidemment, ils voulaient la garder pour la soirée, mais c’est avec moi qu’elle passe de deux mille huit à deux mille neuf, huîtres et champagne à la façon Casanova. Je me dis encore une fois que j’ai de la chance.

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