• Vendredi soir, à peine repartie celle venue exprès de Paris pour me sauter dessus, je me dirige vers l’Opéra où ce soir Alexandre Tharaud joue toute l’œuvre pour piano de Maurice Ravel. Sur le parvis de la Cathédrale, une scène est installée. Le Viking, guide gratuit des bons plans de Rouen, s’apprête à fêter la sortie de sa nouvelle édition.

    Je suis au deuxième balcon, pas terrible comme place. La plupart des abonné(e)s que je connais (de vue) sont mieux situé(e)s que moi mais je ne vais pas aller me plaindre. Je m’en accommode, du moins jusqu’à ce qu’arrive mon voisin de gauche, un de ces hommes comme on en voit tant, qui ressemblent à une femme enceinte de neuf mois. Je bataille avec lui pour qu’il ne déborde pas de son siège.

    Quand le silence se fait, quand Alexandre Tharaud s’assoit au piano, j’ai droit à un second plaisir. Mon gros voisin respire comme une locomotive. Il me faut bien m’en accommoder. Je me concentre sur la musique de Ravel, deux heures quarante-cinq de concert (entracte compris) divisé en quatre parties.

    En fin de deuxième partie, Le Tombeau de Couperin me ramène à Lyons-la-Forêt. Je revois la belle demeure à pans de bois, la plaque indiquant que « Dans cette maison, Maurice Ravel composa Le Tombeau de Couperin », puis je profite de l’entracte pour fuir mon désagréable voisin, m’installant un peu plus loin, encore moins bien situé, derrière l’une des barres empêchant de passer par-dessus bord, mais tranquille.

    Que dire d’inédit sur le jeu d’Alexandre Tharaud ? J’écoute et c’est tout. Je regarde aussi cavaler ses doigts sur le clavier, notamment à la fin du concert quand il joue Gaspard de la nuit, juste après la Pavane pour une infante défunte dont Emmanuelle Bobée, dans le livret programme, rappelle malicieusement qu’elle est célèbre parmi les pianistes amateurs.

    Tonnerre d’applaudissements, Alexandre Tharaud salue sobrement et revient pour un petit supplément signé Erik Satie, envie de réconcilier post-mortem les deux ennemis, peut-être.

    Sorti de l’Opéra, je suis brutalement aspiré dans un autre univers musical. leo lanvin, le didjai electo-rock, se déchaîne devant la Cathédrale pour un public bien moins nombreux qu’à l’Opéra.

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  • Il y a plusieurs semaines, je reçois un mail du service juridique de mon hébergeur, la maison Overblog. Le responsable de ce service désire me téléphoner d’urgence. L’une de mes écritures quotidiennes a fâché la personne concernée. Par courrier d’avocat envoyé en recommandé, elle exige le retrait de mon texte.

    Dès lecture du mail d’Overblog, je réponds que je suis chez moi et qu’on peut m’appeler. Le téléphone sonne immédiatement. Le responsable du service juridique me confirme qu’une personne bien connue exige le retrait de mon texte mais que ledit service ne trouvant rien à redire à mes propos (d’autant, me dit-on, que la démarche de l’intéressé tend à en justifier la teneur), Overblog laissera ce texte en ligne si j’assume toujours.

    Je confirme tout de suite par mail : « Comme je vous l'ai indiqué par téléphone, j'assume les propos de ce billet qui ne sont ni injurieux ni diffamatoires et je vous demande donc de le maintenir en ligne. »

    Je me félicite alors d’avoir un hébergeur que n’obtempère pas mécaniquement à la réception d’une lettre recommandée. Craignant de recevoir à mon tour un courrier d’avocat du fâché (avec menace de procès à l’intérieur), je me renseigne pour organiser ma défense. Je passe notamment chez maître Eolas dont le blog Journal d’un avocat fournit de bons conseils. Deux de ses billets sont consacrés au sujet : « Blogueurs et Responsabilité Reloaded » et « Que faire quand on reçoit un courrier d’avocat ? ».

    Chaque jour de la semaine suivante, je m’attends à ce que la factrice sonne à ma porte, mais rien ne se passe et arrive le jour où le fâcheux (qui a réagi bien tard) ne peut plus recourir à la justice.

    C’est qu’il a dû réfléchir, se dire qu’un procès visant à me censurer nuirait énormément à son image, tandis qu’il contribuerait à élargir largement mon audience et ma notoriété. D’où son choix d’agir par derrière, de tenter de faire peur à l’hébergeur, de faire ainsi disparaître mon texte, ni vu ni connu.

    Raté.

    Ce billet de mon Journal de bord est le millième. Il est dédié à la liberté d’expression dont je ne suis pas le seul zélateur. En furetant sur Internet à la recherche d’éléments de défense, j’ai trouvé l’interviou donnée aux Editions Hermaphrodite en deux mille sept par un avocat médiatique :

    « Question : Seriez-vous pour le fait qu’on puisse tout publier ?

    Réponse : Oui, délibérément. Je suis pour la publication de tout, absolument tout.

    Question : En tant qu’avocat ?

    Réponse : Non, pas en tant qu’avocat. En tant que lecteur, citoyen, ce que vous voudrez, je suis pour la publication de tout, que ce soit en matière de mœurs, politique. Tout. Des manuels de terrorisme, des livres révisionnistes, des livres anti-révisionnistes, des livres pornographiques, des livres religieux appelant à brûler tout ce qui m’est cher, vraiment tout. Par principe oui. »

    Ainsi parle Emmanuel Pierrat (quel homme !).

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  • Je repasse rive droite. Le ciel se dégage un peu. A seize heures, je l’attends devant la fontaine Saint-Michel. Elle arrive avec son parapluie et le sac du pique-nique. Je lui apprends que l’exposition David Hamilton que nous devions aller voir à la galerie Seine Cinquante et Un avait lieu en juin deux mille six.

    Dommage, mais le quartier est plein de ressources. Rue Saint-André-des-Arts, nous faisons une pause thé café au Malongo avant d’entrer un peu plus loin à la galerie Kamel Mennour. Une double exposition nous y attend Pendant que les champs brûlent (Part One) de Latifa Echakhch (qui vit en France depuis l’âge de trois ans mais est souvent prise pour une artiste marocaine) et Mortals and Automatons de l’Israélienne Miri Segal.

    Latifa Echakhch présente À chaque stencil une révolution, une évocation murale, couleur papier carbone de ce système de reprographie obsolète qui ruinait les poumons et maculait les doigts. Cela bave sur les marches qui mènent au sous-sol. Dans ce sous-sol, deux installations de la même, l’une se compose de flacons de verre soufflé suspendus (dont certains m’évoquent des préservatifs usagés), l’autre montre un corbeau à qui il est arrivé malheur. Au rez-de-chaussée, Sans titre (La Dégradation), un assemblage désordonné d’objets jetés au sol (épaulettes, sabre, boutons dorés) évoque la violence du monde militaire.

    Dans les deux autres salles s’exprime Miri Segal que Bernard Blistène présente ainsi : « Comme nombre d'artistes de la modernité, Miri Segal s'est d'abord formée hors du domaine de l'art. Son Ph.D l'a conduite aux mathématiques. Son oeuvre d'aujourd'hui en préserve les traces. La nature de l'illusion, à la fois optique et psychologique, ne cesse en effet de présider à la déconstruction et reconstruction de machineries subtiles et savantes, à même de questionner celui que Marcel Duchamp appelait le "regardeur", sur la place du sujet dans son rapport à l'oeuvre et à l'espace. » Les deux regardeurs que nous sommes apprécient Beam from between your eyes, la double installation montrant en grandeur réelle et en maquette une vidéo distordue et anamorphique (inspirée d’une nouvelle de Robert Walser) ainsi que The King of Jaffa, le montage photographique présentant la tête d’un horrible bébé géant surplombant les toits de la ville de Jaffa. A la suite d’un enfant, nous jouons avec Whatever you say, une installation vidéo dans laquelle deux perroquets filmés répètent de leur voix d’oiseau et à des moments aléatoires ce que l’on dit dans le micro suspendu sous un parapluie. Quand nous quittons les lieux, Kamel Mennour nous salue cordialement, bien loin de la froide prétention de certains de ses confrères.

    Je me souviens alors que pour fêter la fin de la restauration de sa grande verrière, l’Ecole des Beaux-Arts présente une sculpture de Giuseppe Penone et, blottis sous son parapluie, nous filons nous y abriter. Sous la surveillance d’un vigile, nous faisons le tour des deux moitiés évidées d’un sapin de quarante mètres, présentées horizontalement dans le prolongement l’une de l’autre, emplies de sève, apparemment posées sur leurs branches tronçonnées. Près de l’œuvre du maître de l’Arte Povera (professeur ici) se trouve une grande poubelle noire au fond de laquelle gît une peau de banane. Elle reçoit l’eau d’une fuite de la verrière restaurée.

    La pluie de plus belle frappe la verrière, nous nous attardons dans l’Ecole, visitant plusieurs salles et un fort joli jardin intérieur bordé de gouttières déglinguées. Où allons-nous pique-niquer ? c’est la question que l’on se pose et avant de trouver une solution, nous entrons rue des Beaux-Arts dans la galerie JSC Modern Art (spécialisée dans le surréalisme) afin d’y voir des lithographies de Francis Bacon et de René Magritte. Au fond, nous découvrons un des six exemplaires de La demi-poupée de Bellmer. Celle qui m’accompagne est ravie, c’est la première fois qu’elle voit une poupée de Bellmer. Elle demande le prix au maître des lieux. Soixante-quinze mille euros. Un jour, peut-être…

    La pluie se calme un peu, Nous nous arrêtons devant l’Hôtel des Beaux-Arts, au numéro treize, où est mort Oscar Wilde et où vécut « lors de ses fréquents séjours à Paris » Jorge Luis Borges. Un peu plus loin, j’entre au café La Charrette afin de savoir si le patron veut bien de nous à l’intérieur avec nos sandouiches alors qu’il en vend lui-même. Son air bourru n’est que façade, il nous accueille et accepte même notre commande d’un demi-pichet de vin, pas une affaire pour lui et un bon moment pour nous deux.

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  • Au Quartier Latin, je fais le tour de mes librairies préférées sans trouver l’inattendu, puis déjeune rue Saint-Séverin d’un habituel kebab, tandis que la pluie se met à tomber.

    Gagnant la rive droite, je croise une manifestation de Sans Papiers, tous sont des Africains, et j’entre chez Templon. L’Américain Eric Fischl y montre Ten Breaths, une série de sculptures inspirées de photos prises par lui-même, trois groupes de personnages grandeur nature et une femme seule. Les ombres projetées font partie des œuvres. Tout cela est assez classique mais je regarde avec plaisir, notamment Tumbling Woman, la femme chutant. C’est une variation d’une première sculpture exposée en deux mille deux à New York au Rockefeller Center et retirée suite aux plaintes du public qui songeait trop à celles et ceux se jetant du World Trade Center. Je traverse la rue Beaubourg et, au fond de l’impasse, je visite l’annexe où sont exposés, sous le titre Göttingen Songs, les cœurs du « maître américain du Pop Art » Jim Dine. Pas très excitantes ces peintures, cinq sont annoncées, quatre visibles. Je demande à l’hôtesse où est ce cœur manquant. Il est à la Foire de Bâle pour la semaine.

    La pluie redouble, je décide de rester à l’abri en revoyant l’exposition Kandinsky. Tandis que je grimpe vers le sixième étage du Centre Pompidou, j’observe une colonne de policiers marchant d’un pas décidé vers les Sans Papiers regroupés sur la plazza Beaubourg.

    Kandinsky, c’est vraiment bien mais, hélas, c’est une peinture qui fait parler. Chacun(e) y va de son interprétation : une visiteuse trouve que c’est lui, l’inventeur du Rubik’s Cube, un moutard y voit des hélicoptères et dans un groupe d’institutrices, il s’en trouve une pour déclarer à ses semblables:

    -Tu peux le faire, hein ! Des ronds, des carrés, des triangles…

    Lorsque je redescends, il pleut toujours autant. Les Sans Papiers sont encore là, serrés les uns contre les autres sous une grande bâche bleue.

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  • Mercredi matin, je suis dans le train pour Paris. Je lis les Carnets de Varsovie de Kazimierz Brandys publiés chez Gallimard dans la collection Arcades, des carnets écrits entre mil neuf cent soixante-dix-huit et mil neuf cent quatre-vingt-un, une époque cruciale pour la Pologne, élection d’un pape, création d’un véritable syndicat.

    Ce faisant, je me rends compte à quel point j’oublie vite. Kazimierz Brandys me remet en mémoire les noms de Jacek Kuron et Adam Michnik. Il raconte les multiples fois où ces deux dissidents furent arrêtés et tabassés par la milice communiste. Il évoque aussi le mauvais sort fait aux juifs par les camarades du Parti : Les uns, depuis mars 1968, étaient chassés des entreprises d’Etat et des universités, les autres quittaient d’eux-mêmes ce pays où, après le massacre de trois millions de Juifs dans les camps hitlériens, l’on s’était mis à considérer la poignée des rescapés comme une tumeur étrangère à cette terre. Jerzy Andrzejewski me disait : -Ça n’a rien à voir avec toi, voyons, cela ne te concerne pas. –Il l’avait dit gentiment, voulant me consoler, nous nous aimions bien tous les deux.

    Kazimierz Brandys s’exile donc temporairement et fait le professeur à Paris : Je me rappelle mon premier cours. Je parlais du motif de la maladie dans le roman à partir de trois exemples : La Salle numéro 6, de Tchékhov, La Montagne magique, de Thomas Mann et Le Pavillon des cancéreux, de Soljenitsyne. Mes étudiants français ne connaissaient aucune de ces œuvres.

    Cela ne s’arrange pas quand il entreprend de leur faire connaître les écrivains polonais : Un soir, à la maison, je dis à M. que je ne supporterais pas longtemps cette torture, que je préférerais inventer des écrivains et des œuvres qui n’existent pas. Je créerais une littérature polonaise imaginaire et j’enseignerais son histoire – rationnelle, libérée des tourbillons et des abîmes nationaux.

    Je referme mon livre. Le train arrive à Paris. Il s’approche tout doucement du terminus pour ne pas réveiller les Parisien(ne)s qui dorment encore.

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  • Danse mardi soir à l’Opéra de Rouen, il y a un peu de retard à l’allumage, comme dit le mari de Madame Michu. Les portes rechignent à s’ouvrir. La clientèle s’accumule au bas des escaliers et je m’amuse à voir arriver celles et ceux qui, ne doutant pas que lorsqu’on est bourge de Bois-Guillaume ou de Monsainte on peut passer là où les autres s’arrêtent. Elles et eux montent les premières marches et sont rappelé(e)s par les placeuses.

    L’un d’eux se case près de moi. Il évoque avec une de ses connaissances le vol aujourd’hui d’un carnet de dessins de Picasso au musée dudit. Huit millions d’euros, il connaît le chef du service de sécurité. L’argent, les gens que l’on connaît, il est peut-être socialiste, me dis-je en montant enfin jusqu’au premier balcon.

    Encore de l’attente dans la salle, l’Alonzo King’s Lines Ballet ne doit pas être prêt. Cela bourdonne autour de moi. Je lis le livret programme qui m’apprend que la troupe vient de San Francisco, qu’Alonzo King anime là-bas un école de danse accueillant huit mille étudiant(e)s par mois en quatre cents cours de danse.

    Une voix off nous intime de ne pas photographier, filmer ou enregistrer le spectacle et d’éteindre les téléphones portables. Pendant combien d’années va-t-on encore parler de téléphone portables ? Eteindre vos téléphones, c’est bien suffisant, on le sait qu’ils sont portables, comme tous les téléphones d’ailleurs, même ceux qui sont attachés par un fil à une prise dans le mur ; ceux qui n'ont pas de fil, il faudrait les appeler portatifs, mais bon le monde d’aujourd’hui ne sait pas parler correctement.

    Quant au spectacle, c’est très bien, deux chorégraphies Dust and Light (musique d’Arcangelo Corelli et Francis Poulenc) et Rasa (musique de Zakir Hussain). Je n’entre pas dans les détails car ce soir je joue le rôle de celui qui a du mal à garder les yeux ouverts et même s’endort presque, la faute à la musique peut-être.

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  • Je regarde sur Domino Tévé le film dévoilant la future projection d’été, remplaçant celle vue et revue : De Monet aux pixels. De bien belles images comparables aux précédentes (c’est toujours la maison Skertzò qui s’en charge), mais cette fois, ce me semble être purement décoratif, fini la pertinence.

    Avant d’en dire plus, attendons de voir sur la façade de la Cathédrale et sur celle du Musée des Beaux-Arts. Forcément, cela s’appelle Les nuits impressionnistes et se présente comme un amuse-œil du Festival Normandie impressionniste de Laurent le Fabuleux.

    Une autre socialiste est à l’image sur Domino Tévé pour annoncer l’événement : Valérie Fourneyron, députée-maire de Rouen. Sa déclaration d’intention est sans ambiguïté : « Garder les touristes le soir, leur permettre de passer une journée à l’hôtel, leur permettre de consommer. »

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  • Profitant de l’allée commerçante couverte pour éviter la pluie, j’emprunte ce matin la rue Eugène-Boudin où se trouvent les vitrines de la galerie Ma-Ma que je ne fréquente guère depuis qu’à la suite de mon propos sur l’exposition initiale, j’ai reçu un mail outré de son responsable (maintenant, quand il me croise, il m’ignore ostensiblement).

    Là, je passe par hasard et ce que je découvre me rappelle quelque chose. Ce sont des tableaux de Jennifer Mackay, des nus à coulures vertes, dont j’ai déjà vu certains chez elle, quand elle y montrait ses œuvres avec celles de Capucine Diez en juin deux mille huit. Un autre nu d’elle, allongé, est accroché actuellement au mur de la bouquinerie Le Rêve de l’Escalier.

    Cela ne me déplaît pas mais me rappelle trop Marlene Dumas ou Lucian Freud, en version aseptisée. L’exposition s’appelle À l’abri des regards ? et elle l’est, d’autant qu’une immense palissade, protégeant les travaux de nettoyage du Palais de Justice, borde la rue Eugène Boudin.

    Sur cette palissade, une fresque vient d’être peinte par un artiste de rue. C’est affreux et donne envie de presser le pas.

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  • Pensant qu’on peut encore s’informer dans un journal en papier, je vais ce matin acheter Libération afin d’en savoir un peu plus sur le résultat des élections européennes dans les vingt-sept pays. J’ai tort. Rien de précis pour les pays alentour et en ce qui concerne la France, les tableaux de résultat, pages deux et trois, sont vierges pour six régions sur huit. Le journal que j’ai en main est la première édition, celle vendue en province et titrée L’échappée verte. Les Parisien(ne)s ont droit à une autre édition, ultérieure, titrée Le Dany boom, peut-être ont-ils aussi des résultats. Ces résultats, je les trouve en consultant la version Internet du quotidien. Si Libération voulait démontrer qu’il est inutile d’acheter sa version papier quand on vit en province, il ne s’y prendrait pas autrement.

    Le subtil jeu de mot du titre parisien de Libération me fait souvenir de l’affiche quatre sur trois vue dimanche à la sortie du Rouen, signée du député-maire de Caen : « Welcome to President Obama, Yes we Ca(e)n »

    Quel contraste entre Obama qui, pendant sa courte visite à Paris, emmène sa famille visiter le Centre Pompidou et Sarkozy qui avec la sienne visite Disneyland. Les politicien(ne)s français ne sont pas toutes et tous minables, mais toutes et tous manquent totalement d’envergure (à gauche, à droite, au milieu, au féminin et au masculin).

    Aujourd’hui, certain(e)s (Péhesse, Modem) savent qu’ils ont perdu et pas qu’un peu, d’autres (Huhemmepé, Ecolos) croient avoir gagné. Je vois surtout les trente pour cent de voix de l’extrême droite et des populistes en Autriche, les nationalistes qui gagnent du terrain dans un tas de pays, les soixante-dix pour cent des dix-huit trente-quatre ans qui ne sont pas allés voter en France, les trente pour cent de jeunes Français(e)s qui y sont allé(e)s choisissant d’abord l’Huhemmepé et le F-Haine, les ouvriers et ouvrières français mettant en tête de leur vote ce même F-Haine.

    Je ne sais pas comment cela va évoluer. Mal, sûrement. Je suis curieux de voir ça.

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  • Six heures du matin, levés du bon pied, nous partons, elle et moi, faire le tour des vide-greniers du dimanche : Boos, Saint-Jacques de Darnétal et Léry, sans y faire de trouvaille qui mérite une petite ligne d’écriture. Au retour, tandis que le soleil est attaqué par les nuages, nous déjeunons sur le banc du jardin, avec pour dessert supplémentaire les fraises des bois qui mûrissent sous les rosiers au long du mur.

    Quand elle doit repartir, la pluie se met à tomber et c’est sous une drache conséquente que je vais faire mon devoir d’électeur (comme ils disent), en ce jour d’élections européennes.

    Plus d’hésitation entre le Hennepéha d’Olivier Besancesot et les écolos de Daniel Cohn-Bendit, je sais quel bulletin mettre dans l’urne depuis que François Bayrou, en ressortant la vieille histoire de Cohn-Bendit pédophile, jeudi soir à la télévision, a montré les sales idées qui traînent au fond de sa tête,.

    Le lendemain de cette émission de télévision, vendredi, vers dix sept heures, mon téléphone sonne. Je décroche :

    -Bonjour, c’est François Bayrou. J’ai un message pour vous à l’occasion des élections européennes. Pour l’écouter taper Un.

    François, tu permets que je t’appelle François et que je te tutoie (j’ai voté pour toi au premier tour des présidentielles te trouvant moins pire que Sarko le fat sot et Sarkolène la pure hautaine, et voulant éviter l’un et l’autre), ton message je m’en tape.

    Dans l’isoloir de la salle de vote quasi déserte du lycée Camille Saint-Saëns, c’est donc à la liste Europe Ecologie et à travers elle à Cohn-Bendit que va mon choix, ce dimanche, un peu après quinze heures trente.

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