• Vendredi soir, c’est au tour du Théâtre de la Chapelle Saint-Louis de présenter le programme de sa nouvelle saison. La petite salle est pleine, pas mal de gens de la profession sont là et des vrais spectateurs, dont je fais partie, assis au milieu du quatrième rang. Sur scène, c’est disco dans un pavillon de chasse, une idée de Yann Dacosta. « Ah, c’est sympa l’ambiance qu’il a créée », dit une dame derrière moi (l’emploi du mot sympa révèle son âge).

    La programmation est déroulée chronologiquement par trois responsables du lieu dont la directrice (j’ignore leurs noms, elles et lui ne le donnent pas), parfois à l’aide de la vidéo, parfois avec les explications des responsables des spectacles. On a même droit à une démonstration de magie. En intermède, une jeune femme douée égrène des chansons d’humour néoréalistes. Nul(le) ne l’a présentée. Je cherche son nom sur le programme, le trouve écrit en tout petit page sept. Elle s’appelle Hélène Francisci.

    On ne me verra pas beaucoup au Théâtre de la Chapelle Saint-Louis cette année, pas davantage que dans les autres théâtres de l’agglomération. Ici comme ailleurs, la programmation, c’est priorité au jeune public et à la distraction, jonglerie et compagnie. Hormis Shakespeare et sa Tempête, aucune place pour le théâtre d’auteur. Vive le spectacle de consensus, apolitique, divertissant, tout public.

    A l’issue, je prends un verre de vin blanc et grignote des accras venus des Hauts de Rouen où la Chapelle va ouvrir une succursale nommée Louis Jouvet, m’interrogeant sur le chemin que prend le théâtre en province, à Rouen notamment. L’heure est à la fuite, me dis-je, on n’a pas envie de réfléchir. Et pour se sortir de la catastrophe planétaire, on compte sur la magie.

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    Après avoir photographié la plaque de la rue qui porte son nom dans le dix-huitième arrondissement de Paris, je prends enfin le temps de chercher qui était Aimé Lavy, le bien nommé. Eh bien, il fut conseiller municipal de la Goutte d’Or puis député de Paris et était socialiste.

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    Ne pas confondre Aimé Lavy avec Changé Lavy, un autre socialiste abondamment cité en mil neuf cent quatre-vingt-un et qui se révéla être un personnage de fiction.

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