• Après un petit-déjeuner composé de bagels confiture et bananes, pris dans la cuisine semi enterrée où nous côtoyons une voyageuse solitaire qui a dormi dans une chambre minuscule, nous partons à la recherche de l’Office de Tourisme. Nous n’avons aucune documentation sur la ville, pas même un plan. L’autochtone ne semble pas connaître ce service, mais nous le trouvons quand même. Il n’ouvre qu’à onze heures. Pour se protéger du froid glacial, nous entrons dans un centre commercial dont une partie est souterraine. Nous y buvons un café, assis à l’une des tables d’une immense salle entourée de restaurants de toutes les cuisines du monde. Certains mangent déjà chinois et japonais bien qu’il ne soit que dix heures quarante-cinq.

    A l’Office de Tourisme, nous récupérons plein de documentation touristique, tout en anglais, rien en français. Après avoir erré dans des rues sans grand intérêt, nous entrons un quart d’heure avant midi chez Eggsmart, Bay Street, un lieu très fréquenté par la population locale. J’y commande un big breakfast à l’américaine : œufs brouillés, jambon, saucisses, toasts, pommes de terre et pancakes. Celle que j’accompagne se contente d’un sandwich salade. Ce qui me semblait bon dans l’assiette des voisins me déçoit. C’est davantage nourrissant que goûteux. Le café et le thé sont à volonté.

    Nous prenons ensuite, comme la veille, la direction du bord du lac. Nous nous y promenons, trouvant des abris de fortune quand il tombe de courtes averses. Arrivés à une plage quelque peu artificielle, nous profitons de chaises longues d’où nous admirons les décollages et les atterrissages sur l’aéroport situé dans l’île en face, le Toronto City Centre Airport, les avions frôlant l’eau. Comme il fait toujours froid, la deuxième partie de l’après-midi se passe dans notre chambre.

    Le soir venu, nous ressortons et nous trouvons devant le même problème que la veille : chez Fran’s, c’est complet et les autres bars ne nous conviennent pas. Notre errance nous conduit vers le faux Times Square derrière lequel nous dénichons l’Imperial Pub Library. Cet établissement ne paie pas de mine mais à l’intérieur c’est chaud et agréable : un grand comptoir circulaire incluant un aquarium, des tables et une moquette désuètes, plein de livres inintéressants dans des bibliothèques, un billard, des fauteuils et tables basses par-ci par là, de la musique de crooners des années quarante et cinquante et une clientèle à l’allure sympathique de tout âge et tout genre buveuse essentiellement de bière. Les garçons et les filles de salle sont à l’avenant.

    Nous passons là un bon moment avec un demi-litre de chardonnay du pays et un panier de sweet potatoes fries.

    *

    Après la beauté architecturale de Chicago, Toronto nous paraît fade, dont les buildings sont sans charme et les bâtiments administratifs disneylandiens, tout cela dominé par la CN Tower, tour de radio et de télévision de cinq cent cinquante-trois mètres trente-trois de haut, en forme de seringue.

    *

    Le dollar canadien n’est qu’une pâle copie de celui de son voisin. Il vaut quasiment la même chose mais a l’air faux. On pourrait croire qu’il est fait pour jouer au Monopoly.

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  • C’est la grève ce mardi mais comme il est annoncé quatre-vingts pour cent de bus circulant, je n’hésite pas à grimper dans un Té Un vers dix-huit heures trente, lequel est bondé. J’en descends à la Maison de l’Université de Mont-Saint-Aignan où m’appelle un concert de Qu’en pense Gertrude ? et de Xav Feugray. Je ne connais ni les premières (deux filles) ni le second (mais de lui j’ai entendu parler, il est aussi plasticien).

    Comme je suis évidemment en avance, je m’installe dans le Bocal où je lis le numéro des Inrockuptibles consacré à Marseille, Capitale Européenne de la Culture. Des filles y font un grand ménage. Le moment venu, je paie mes cinq euros et m’installe dans le couloir en attendant qu’il soit l’heure de descendre au Moins Un. Dans la salle d’exposition, une professeure et une élève, dont j’aime regarder les jolies jambes quand elle se baisse, installent une exposition. Il s’agit des tableaux abstraits (sans originalité) de l’écrivain américain Percival Everett (que je n’ai jamais lu).

    On ne se presse pas au double concert de la Emmedéhu. Descendu au sous-sol, je vois passer un garçon décontracté et chantonnant qui me dit bonjour. Je devine Xav Feugray. Un peu plus tard, c’est une jeune femme. Elle, je la connais, l’ayant plusieurs fois côtoyée dans son rôle de chef de chœur de la Choral’Ternative. Jusqu’à présent, quand on se croisait dans la rue, on se disait bonjour comme qui se connaît de vue, mais là elle passe devant moi en m’ignorant ostensiblement.

    Dans la salle sont disposées des tables entourées de chaises. Je m’installe à l’une de celles du devant de scène. Quelques dizaines de spectateurs et de spectatrices, dont très peu d’étudiant(e)s, font le public.

    Qu’en pense Gertrude ? se compose d’une jeune femme terriblement enceinte (assise, au clavier, au sampleur et au chant) et de celle qui m’a ostensiblement ignoré (debout, à la trompette, au clavier et au second chant). Leur prestation commence par une série de problèmes techniques du côté de l’accompagnatrice (voilà ce qui se passe quand on ne me dit pas bonjour). Elles sont habillées comme à la maison. Leurs chansons aussi, qui ne quittent jamais le prosaïsme.

    En revanche, Xav Feugray pratique l’élégance et possède un univers qui lui est propre, que ce soit dans ses textes ou dans leur interprétation. Il est seul à la guitare et au sampleur (son musicien ayant attrapé une maladie embêtante à Madagascar). Il chante l’amour qui pourrait bien ne pas être et l’amour qui a été mais n’est plus. C’est bien écrit. C’est bien chanté. Vers la fin, les deux filles de Qu’en pense Gertrude ? viennent l’accompagner.

    Je sors de là content de cette deuxième partie. A l’arrêt du Té Un, j’attends le prochain en compagnie d’étudiant(e)s qui n’étaient pas au concert quand passe un garçon qui nous apprend qu’à cause de la grève il n’y a plus aucun bus. Plus qu’à redescendre à pied jusqu’à Rouen, ce que je fais vaillamment, espérant qu’une voiture s’arrêtera pour m’emmener mais bien sûr que non. Trois quarts d’heure plus tard, j’atteins la Cathédrale.

    *

    L’une des chansons de Qu’en pense Gertrude ? évoque une jeune femme (présente dans la salle) dont le plaisir est de voler chez Leclerc. Naïves sont les deux interprètes et leur amie qui se réjouissent du tort fait au gros commerçant. Ce sont les caissières (hôtesses de caisse) qui morflent. Lorsqu’il y a trop de vols (démarque inconnue), elles perdent l’une de leurs primes.

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  • Ce mardi à neuf heures et demie, je rejoins le Tribunal Administratif de Rouen à l’appel du Réseau Education Sans Frontières afin d’y soutenir une famille géorgienne ayant reçu une Obligation de Quitter le Territoire Français. Il s’agit d’un couple arrivé en France en deux mille dix, ayant deux enfants, dont l’un scolarisé à l’école maternelle Guy-de-Maupassant à Canteleu. Leur avocat est Nicolas Rouly qui est aussi Conseiller Général socialiste, bien placé donc pour savoir que côté Sans Papiers, avec Hollande au pouvoir c’est la même chose qu’avec Sarkozy.

    Outre les membres du Réseau sont présentes quelques habitantes de Canteleu. Le Tribunal évoque d’abord le cas d’une Algérienne d’un certain âge qui, malade, demande à rester en France où vit une partie de sa famille, dont un fils devenu français. Il semble que ça ne soit pas bien parti pour elle. En revanche, il est facile à Maître Rouly de montrer que le Préfet n’a pas tenu compte de l’état de santé dégradé du père de famille géorgien (lui et sa femme ont subi des sévices dans leur pays d’origine). Un nouvel examen du dossier de ce couple sera sans doute demandé au Préfet par le Tribunal dans trois ou quatre semaines.

    D’autres affaires suivent mais je ne reste pas.

    *

    Les municipales approchent. Albert (tiny) frétille à nouveau. Doit se dire que si Robert (tiny) battu de gauche a réussi à redevenir Maire de Rouen grâce à la nomination de Valérie Fourneyron comme Ministre des Sports, lui battu de droite pourrait tenter le coup en se cachant derrière Catherine Morin-Desailly, possible Ministre de la Culture d’un prochain gouvernement de droite. Le dernier billet du blog centriste de droite d’Albert est consacré à Manuel Valls « pour lequel (il a) beaucoup de sympathie ».

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  • Dimanche après-midi j’attends le métro à la station Palais de Justice, pas mécontent de le voir annoncer dans huit minutes. A Rouen sous terre, nous sommes encore en deux mille dix, comme l’indique l’inscription promotionnelle sur le quai d’en face : « Une ville pour l’Impressionnisme : Monet Pissarro et Gauguin 4 juin 26 septembre 2010 ».

    Il fait soleil à Sotteville-lès-Rouen lorsque je descends à la station Quatorze-Juillet. Je suis les voies jusqu’à la deuxième à gauche, trouve sur un mur le panneau annonçant La Ruche. Celle-ci est une maison isolée dans un grand parc. Juste à côté se trouve une maison de retraite que l’on devine pour pauvres. Un couple de quinquagénaires entre juste avant moi. La jeune fille qui garde les lieux leur donne un imprimé explicatif. « Désolée, me dit-elle, il n’y en a qu’un ». Je m’en passerai donc pour voir les œuvres de Samuel Martin qui m’ont amené ici. Elles sont tirées de sa série Yes Future.

    Cette Ruche est petite, une salle carrée et une annexe en forme de couloir. J’ai vite fait le tour des dessins au fusain ou au crayon sur toile montrant des nudistes heureux sur fond d’explosions, d’incendies ou de décombres. J’aime ça évidemment, regrettant qu’il n’y ait là que six ou sept tableaux. Dans le fond de l’annexe sont également montrés quatre portraits en plusieurs plans dont les yeux sont remplacés par des petites pâtisseries. Moins de dix minutes après y être entré, je quitte La Ruche. A l’étage de la maison de retraite, des vieilles et des vieux sont avachis devant la télé.

    J’ai une nouvelle fois de la chance. Le métro du retour est annoncé dans huit minutes. Je l’attends en compagnie d’une famille. « Demain, c’est l’école » dit la mère, visiblement soulagée.

    *

    Bizarrement, l’exposition de Samuel Martin à La Ruche porte pour titre officiel Génériques, qui est celui d’une autre série de l’artiste, inspirée de photos de famille montrant des scènes quotidiennes de l’enfance, sur lesquelles figurent en lettres énormes des injonctions contradictoires Croire Mentir Lutter Obéir etc., série totalement absente ici. Les abeilles de La Ruche se sont un peu mélangé le pollen.

    *

    Pourquoi cette association La Ruche a-t-elle choisi un endroit paumé pour montrer de l’art contemporain ? Ça ne peut que donner de mauvaises idées à certains. Mettre l’Ecole des Beaux-Arts de Rouen dans un quartier excentré par exemple.

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  • Levés à 4.15 a.m., nous prenons un dernier petit-déjeuner Michigan Avenue sans avoir jamais revu Kean, notre logeur. Comme il nous l’a demandé par écrit, nous laissons les clés à l’intérieur, tirons la porte derrière nous et descendons attendre Xavier, le taxi.

    A l’heure dite, il n’est pas là. Les minutes passent sans que son taxi n’apparaisse. On commence à vraiment s’inquiéter, quand il arrive enfin avec un de ses collègues qui lui laisse le volant. Il s’excuse. Son collègue qui fait 6 p.m. 6 a.m. est passé le prendre un peu tard. Lui fait 6 a.m. 6 p.m. La voiture roule vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Il fonce sur l’autoroute et on arrive suffisamment en avance à O’Hare, troisième aéroport du monde pour le nombre de passagers après Atlanta et Pékin. Nous faisons enregistrer nos bagages puis attendons l’avion d’American Airlines à la porte 19 du terminal 19. Un appel au micro invite les non Américains et non Canadiens à se présenter au guichet pour une vérification de passeport. Celle-ci, menée par un employé d’American Airlines, ressemble assez à un contrôle policier.

    L’avion n’est pas plus grand qu’un bus mais on y est bien assis, moi près du hublot, elle à ma gauche. L’hôtesse se nomme Grace et porte assez mal son nom. Nous volons au-dessus d’un nid de nuages, vraiment plus beaux vus d’au-dessus que d’au-dessous. Par-ci par-là des trouées laissent voir un lac ou un parc d’attraction. L’atterrissage se fait en douceur et sans mal d’oreilles en ce qui me concerne. On attend longtemps avant de pouvoir quitter l’Eagle par un simple escalier métallique.

    C’est là que mes ennuis commencent avec les services d’immigration du Canada. Après avoir été interrogé en français par une garde-frontière qui ne me pose aucune question tordue, je me retrouve dans la file des immigrants en compagnie d’un nombre conséquent de Chinois tandis que celle que j’accompagne est admise sans problème dans le pays. Elle me rejoint. Je lui dis que je ne comprends pas pourquoi je suis là. Elle va s’en étonner auprès d’une policière qui lui dit que le problème ce n’est pas elle c’est moi. Une nouvelle garde-frontière peu aimable m’interroge en anglais à qui je fais savoir en français que je suis furieux d’être qualifié d’immigrant alors que je suis un touriste. Celle avec qui je voyage traduit. On trouve suspect que je n’aie pas de billet de retour (alors que nous en avons un par le bus), suspecte aussi notre différence d’âge, enfin on me soupçonne de ne pas avoir assez d’argent pour vivre une semaine au Canada (alors que j’en ai sans aucun doute davantage que ce cerbère qui ne sait même pas ce qu’est une chambre bed and breakfast). La dragonne finit par nous dire que c’est ok et me dit même que je suis welcome, à quoi je lui réponds que non je ne suis pas le bienvenu. Elle me demande si c’est la première fois que je viens au Canada. « Yes and nevermore ».

    On croit s’en être sortis quand on constate qu’on est toujours dans un parcours spécial immigrant et qu’il faut maintenant passer nos valises aux rayons X. Après cette ultime persécution, nous sommes admis dans ce pays que jusqu’à présent je croyais accueillant et elle peut enfin fumer une cigarette, cependant que je ne décolère pas.

    Un taxi nous emmène Schuter Street, chez Linda, où un Chinois parlant peu l’anglais, le frère de ladite, nous accueille dans une chambre pas encore faite. On y laisse nos bagages et après s’être assuré auprès de passants que l’on peut payer en dollars américains dans ce pays inamical, on déjeune dans la même rue chez Fran’s : Chicken Asian Salad pour elle et All Canadian Burger avec frites en dés pour moi, un demi-litre de chardonnay, café et thé. Nous y ajoutons deux énormes sundaes, Hot Fudge pour moi et Chocolate pour elle. Il fallait bien ça pour se remettre un peu.

    Ensuite traversant le centre ville dont la rue principale est barrée au profit d’une fête commerciale et où les buildings ont l’air construits à la hache (normal pour des descendants de bûcherons, lui dis-je définitivement fâché avec ce pays), nous nous dirigeons vers le lac Ontario en passant sous des autoroutes. Nous nous posons au bord de l’eau, regardant passer les nymphettes qui batifolent et les avions qui se posent sur l’île en face.

    Nous rentrons pour quelques occupations informatiques dans une chambre pas très grande mais suffisamment confortable et le soir venu nous cherchons où boire un verre. Chez Fran’s, c’est complet. Ailleurs, c’est peu engageant. Finalement, nous entrons dans un bar où c’est surtout de la bière qui est servie. On se rabat sur des cocktails, un Wild Berry pour elle, un Blue Bayou pour moi, lesquels s’avèrent peu alcoolisés. Il n’empêche que j’ai mal à la tête quand nous nous couchons. Ma nuit est moyenne. Je la passe en partie à maugréer contre le Canada.

    *

    Il faut dire qu’en plus c’est à cause de moi si nous sommes là. Quand celle qui a organisé ce périple m’a dit qu’on remonterait jusqu’aux Grands Lacs, je lui ai dit « Dans ce cas, allons voir les chutes du Niagara », sans me rendre compte de ce que ça signifiait. Ce pourquoi elle a ajouté pour me faire plaisir cette étape canadienne.

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  • Rien ne se passe pendant deux semaines pour cause de vacances scolaires et puis ce vendredi soir premier mars, deux évènements se déroulent en même temps : le vernissage de l’exposition Génériques de Samuel Martin à La Ruche de Sotteville-lès-Rouen et celui de l’exposition Singular Beauty de Cara Phillips suivi d’une conférence Lolo Ferrari par Zelda Desprats-Colonna à l’Opéra de Rouen. J’opte pour l’Opéra où j’arrive à l’ouverture des portes. Il est dix-huit heures.

    Seules huit photos de Cara Phillips sont présentées quatre par quatre face à face, un accrochage sommaire qui permet néanmoins de découvrir cette série Singular Beauty que la photographe new-yorkaise a consacrée aux salles d’opération de chirurgie esthétique, images froides de lieux à la potentialité inquiétante.

    Je prends un verre de vin rouge, grignote deux trois petites choses, tandis qu’en arrière-fond se fait entendre la répétition de l’opéra Lolo Ferrari et que peu à peu arrive la fine fleur des abonné(e)s, ce qui finit par faire un public assez nombreux lorsque Zelda Desprats-Colonna, jeune femme à l’allure gothique, photographe, cinéaste, doctorante en Sciences de l’Art, prend la parole pour sa conférence.

    A partir du cas Lolo (vingt-cinq opérations, cent huit centimètres de tour de poitrine, trois kilos d’implant dans chaque sein) et images à l’appui, elle évoque « la chirurgie comme métaphore de l’art » et le « genre post humain », s’appuyant d’abord sur des artistes (Gina Pane, actionnistes viennois, Orlan) puis sur des cinéastes (de Franju à Almodovar) et sur des séries. Parmi ces dernières, Nip/Tuck dont elle nous montre un extrait bien sanglant. Sa conclusion tourne autour de Barthes qui disait que l’image de soi c’est ce dont on est précisément exclu. On applaudit et quelques questions sont posées. J’en aurais bien une mais elle sort du cadre, sur le public de ce Nip/Tuck : qu’est-ce qui fait que certain(e)s prennent du plaisir à regarder ces atrocités ?

    *

    Lolo Ferrari, l’opéra, comme on pouvait s’y attendre fait frétiller les médias et pas les meilleurs. Frédéric Roels, Directeur de la Maison et librettiste, a ainsi été approché téléphoniquement par le Bouvard de Airtéhelle et ses graveleux acolytes, indique le site de Paris Normandie dans un article non signé dont la conclusion est gratuitement méchante : « Malgré la mention « création mondiale », le spectacle risque cependant de ne pas connaître la notoriété de son sujet. Avec un compositeur d’aujourd’hui – Michel Fourgon – peu connu du public normand, seuls les curieux ont pour l’instant réservé leur place. Et d’ordinaire friand de coproductions, l’Opéra de Rouen n’a pas trouvé de partenaires pour espérer faire « tourner » cette Lolo Ferrari hors de Normandie. »

    *

    Voulant savoir qui est Cara Phillips, celle qui travaille à New York se renseigne via Internet et surprise, elle découvre que la très jolie fille, prénommée Cara elle aussi, assise à côté d’elle dans l’avion qui la menait aux Etats-Unis est une mannequin qui a posé pour la photographe de Brooklyn.

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  • Depuis le début de la semaine les ouvriers sont là. Il s’agit de refaire le pavement qui permet de circuler autour de la pelouse rectangulaire dans laquelle est planté l’arbre qui fait de l’ombre. Il en fera moins, il s’est fait lundi à l’aurore sévèrement ébranché par un grimpeur à tronçonneuse. Deux casqués évacuaient les branches jusqu’à un camion garé rue Saint-Romain. Est ensuite arrivée l’équipe des dépaveurs repaveurs. Les pavés en ont pris à leur aise depuis quelques années. Le sol se gondole. C’est peut-être les racines de l’arbre qui en sont responsables.

    Je craignais le marteau-piqueur et me demandais où fuir. Heureusement, ces ouvriers travaillent à l’ancienne, marteau et truc sur lequel on tape pour desceller l’un après l’autre et en faire un tas sur le gazon. Ensuite, ils refont le sol puis replacent les pavés et les cimentent. La bétonneuse n’est pas bruyante. Le son le plus déplaisant est celui de la radio qu’écoutent ces ouvriers. Le midi,  ils mangent assis par terre.

    Quand ce sera fini, la pelouse piétinée aura besoin de soleil pour renaître et l’arbre dont j’ignore le nom aura intérêt à refaire ses branches pour nous faire de l’ombre quand celle qui n’est plus là le ouiquennede sera revenue de New York.

    *

    La fixette que d’aucuns font sur ces beauzarteuses et beauzarteux qui ne veulent pas aller étudier à la Grand Mare (les petits-bourgeois) en dit long sur leur ressentiment inavoué de n’avoir pu faire des études supérieures (comme on dit).

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