• A Paris, le temps d'un autre mercredi

    Retour à Paris pour un mercredi merveilleusement ensoleillé, je commence comme souvent par les libraires dont les livres font le trottoir (Boulinier, Silly Melody, Joseph Gibert, Gibert Jeune, Mona Lisait). J’y trouve à bas prix quelques ouvrages dans mes domaines de prédilection : Dans les pas de Byron et Tolstoï (du lac Léman à l’Oberland bernois) de Mikhaïl Chichkine (Noir sur Blanc), ouvrage qui évoque également d’autres immigrés suisses (Goethe, Rilke, Balthus, Nabokov, etc.), Ecrire les camps d’Alain Parrau (Belin) où l’on croise entres autres Primo Levi, David Rousset, Robert Antelme, Varlam Chalomov et Alexandre Soljenitsyne, A l’ombre des pêchers en fleur, roman libre du dix-septième siècle chinois (Picquier), Quart-monde de Diamela Eltit, roman de mauvaises mœurs chilien (Christian Bourgois) et Les Secrets de Florence Nightingale, roman orgiaque, baroque et cruel anglais d’Alice W. Payne, née au début du vingtième siècle et dont on sait peu de chose. J’achète aussi chez Boulinier Notre folle jeunesse, livre/cédé de dix-sept chansons jouées et chantées par Rezvani dans les années soixante quand il se faisait appeler Bassiak (Deyrolle).

    Je cherche la rue Quincampoix et entre au numéro trente-huit dans la galerie Issue pour y voir les dessins de Craoman (que j’aime bien) et ceux de Dav Guedin (que je découvre). Le lieu est vaste, un jeune homme et une jeune fille séparés par un ordinateur y sont occupés à des taches mystérieuses. Malheureusement, on y entend de la musique râpeuse française, idées simples et dictionnaire de rimes. Je fais le tour et on se dit au revoir.

    Je passe davantage de temps avec les employés originaires d’Afrique Noire du restaurant Kentucky Fried Chicken. Ils occupent les lieux à l’initiative de la Cégété qui doit se faire pardonner l’évacuation brutale des Sans Papiers de la Bourse du Travail. Je leur explique que la pétition qu’ils font signer n’a pas de valeur légale car le texte à approuver n’est pas sur la même feuille que les signatures, mais de toute façon je ne crois pas qu’elle serve à quelque chose. Je leur dis bon courage et me dirige vers le Centre Pompidou. C’est le premier jour de l’exposition Soulages.

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