• A Paris, un mercredi où les cheminots font grève

    Ce mercredi, nonobstant la grève des cheminots, malgré le mail de la Senecefe me conseillant de reporter mon voyage, je suis à la gare de Rouen. J’en profite même pour prendre un train plus matineux que celui pour lequel j’ai un billet. Bien qu’ayant quarante minutes de retard à l’arrivée à Paris, il y est trente minutes avant celui que j’aurais dû prendre.

    J’ai donc le temps de boire un café verre d’eau au Café du Faubourg en terrasse et au soleil avant qu’ouvre Book Off. J’y entre au lever de rideau et me livre à mon occupation habituelle.

    Au sortir, un pompier tente de me vendre un billet de tombola.

    Après un déjeuner à l’Hostellerie de l’Oie qui Fume, je vais voir s’il y a quelque chose pour moi chez Gibert Jeune. Un homme s’étonne de la rapidité avec laquelle je passe en revue les livres proposés dans les bacs de trottoir. Il n’a jamais vu quelqu’un procéder aussi vite. « C’est parce qu’il n’y a rien d’intéressant aujourd’hui » lui dis-je. Il a cette réponse de spécialiste : « On n’est jamais sûr de ne pas trouver quelque chose ».

    Pour fuir la chaleur, je me replie sous un arbre et sur un banc au bord de la Seine et regarde passer les péniches et les promène-touristes tout en lisant Souvenirs littéraires et quelques autres de Maurice Pons, une opération qui ne demande pas grand effort.

    En fin d’après-midi, je passe au second Book-Off puis vite fait Chez Léon car il me faut aussi anticiper le retour, le train pour lequel j’ai un billet ne circulant pas. Celui qui me ramène à Rouen est une étuve et s’arrête même à Rosny-sur-Seine et à Bonnières. J’ai donc le temps de feuilleter mes livres du jour parmi lesquels Lettres à Edward Weston (1922-1931) de Tina Modotti (Anatolia) et Tasman Orient de F.J. Ossang (Diabase). Ce dernier est orné d’un envoi de l’auteur à un certain Pierre-André dont je n’arrive pas à déchiffrer le patronyme « en attendant un prochain film, amicalement, toujours aux frontières ». Suit le numéro de téléphone de F.J. Ossang dont je n’userai pas.

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    Les panneaux lumineux l’annoncent : si l’on veut devenir éclusier à Paris, c’est le moment de s’inscrire au concours.

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    Un jeune homme au café, parlant de lui-même :

    -Vingt-neuf ans. Tu cherches plus une copine. Tu cherches la mère de tes enfants.

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    Non seulement il me faut entendre des émissions consacrées à la coupe du monde de foute sur France Culture, mais aussi, en guise d’illustration sonore, cette musique brésilienne mollassonne qui m’insupporte.

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