• A Rouen, même le mercredi

    Deux semaines sans mercredi à Paris, pour la raison que durant ces vacances dites de Pâques et donc sans spectacle à l’Opéra, je m’étais laissé la possibilité de partir quelque part je ne sais où avec ma petite voiture. Le temps désolant m’en a dissuadé. Il s’ensuit que les jours sont longs.

    J’en raccourcis certains en passant deux ou trois heures au café de l’Ubi à lire et à mettre en forme mes notes dans un cadre attrayant et une ambiance à la fois paisible et studieuse.

    Un petit paradis parfois troublé par l’arrivée de poussettes pleines d’enfants, les artistes se reproduisent aussi. Ce n’est pas tant le bruit généré qui me dérange, c’est qu’ici comme ailleurs, dès qu’apparaît un moutard, par un effet totalitaire il n’est plus question que de lui.

    L’enfant là, tout est à son service, les occupations de chacun(e), l’organisation du lieu et surtout la conversation. Celles et ceux qui discutaient de sujets plus ou moins intellectuels ont soudain deux trois ou quatre ans d’âge mental, à l’image des parents dudit dont la vie est entièrement menée par les désirs de leur descendant (quand ils ne peuvent l’envoyer jouer ailleurs).

    Lorsque l’enfant paraît, je prends mon chapeau et je m’en vais, écrivait Paul Léautaud dans son Journal littéraire. Je fais souvent comme lui, bien que n’ayant pas de chapeau.

    *

    « Enfants dans le métro, se lever pour eux », tel est désormais le message sous-entendu par les parents d’enfants de moins de dix ans que je croise à Paris, les mercredis où j’y suis, quand ils annoncent à la cantonade que leur petit chéri est fatigué d’avoir beaucoup marché.

    En un autre temps, révolu, il était d’usage qu’enfant assis dans le bus ou la salle d’attente du médecin, on offrît sa place aux « grandes personnes ».

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