• Autour d’Embrun (Châteauroux-les-Alpes, Savines-le-Lac)

    Mardi matin, après un copieux petit-déjeuner au Vieux Chalet, je grimpe à Châteauroux-les-Alpes, « village de montagne sur l’adret de la vallée de la Durance » comme dit Le Guide du Routard. Je n’y trouve rien de remarquable hormis L’Épicerie littéraire (bouquinerie fine) où j’entre. L’une des libraires s’adresse à moi comme si c’était la première fois que je mettais le pied dans un tel lieu. Dans ses yeux, l’espoir que j’achète, mais quand je lui pose une question précise, elle ne voit pas de quoi je parle.

    Je redescends à Embrun sous un soleil estival et prends la route de lac de Serre-Ponçon qui ne sera pas caché sous les nuées. Il est bien visible en effet, d’un beau bleu, mais moins haut qu’il ne devrait, la faute à la sécheresse. Pas une goutte d’eau depuis l’automne dernier, m’a-t-on dit. La végétation est aussi jaune et sèche qu’en été, les ruisseaux quasiment à sec et le lac au plus bas. Je fais des photos d’un petit port ensablé et d’une carcasse de camionnette réapparue à l’air libre.

    Je choisis de déjeuner à Savines-le-Lac, où les panneaux municipaux sont encore à l’heure d’hiver, dans l’un des deux seuls restaurants ouverts, La Cassolette, m’installant à l’une des deux tables de la terrasse touchées par le soleil ; encore un couscous en plat du jour, pas étonnant que les Japonais(e)s pensent qu’il s’agit d’un plat français ; en entrée, une salade dite composée ; en dessert, un tiramisu, autre plat français ; le tout pour douze euros avec un café. D’un balcon voisin hurle un chien nommé Hostie (si j’ai bien compris) que sa propriétaire tente de faire taire. Ses deux moutards font du vélo en patins à roulettes. A l’autre table ensoleillée déjeunent deux livreurs employés par des sociétés concurrentes. Ils s’arrangent entre eux pour échanger une partie de leurs colis restant à livrer de façon à ce que chacun en ait terminé au plus tôt. Ils se donnent aussi des tuyaux pour aller plus vite d’un point à un autre, des « putains de petites routes à travers la forêt ».

    L’après-midi, je marche au-dessus du Vieux Chalet près d’un hameau lui aussi nommé Les Allemands et trouve une pierre où m’asseoir pour y lire, face à la montagne, la Correspondance Vita Sackville-West Virginia Woolf qui furent amantes, un gros livre rose du Nouveau Cabinet Cosmopolite de chez Stock.

    *

    Peu à peu, Rouen m’indiffère. Je ne sais même pas ce que j’aurais écrit suite à la présentation de l’Historial Jeanne d’Arc par Laurent le Fabuleux.

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