• Bells are ringing de Jule Styne à l’Opéra de Rouen

    Cette année, l’Opéra de Rouen a décidé d’y aller à fond dans le domaine du spectacle qui ne demande pas de venir avec son cerveau.

    Ce jeudi soir, pour la comédie musicale Bells are ringing de Jule Styne, la fréquentation du lieu par des gens qui semblent le découvrir en est la démonstration. A ma gauche, quatre étudiant(e)s parlent en riant sans cesse comme il convient à la jeunesse d’aujourd’hui. A ma droite, un vieux couple se tait. L’homme se relève quand il se rend compte que derrière lui est Robert, Maire, vers qui il se courbe. Un professeur quinquagénaire et bedonnant a amené sa vieille mère. Près d’elle, il a de nouveau une allure de petit garçon. Des têtes étonnantes parsèment les deux rangées d’invité(e)s du staff : celles de tel journaliste local (jamais vu ici), de tel directeur d’un établissement artistique de premier plan (jamais vu ici), de tel compositeur de musique dite contemporaine (souvent programmé ici et dont les œuvres déplairaient à une très grande partie de ce public). Tout le monde est un peu dissipé car un problème de lumières retarde l’ouverture du rideau.

    Bells are ringing est une comédie musicale qui fut créée à Broadway en novembre mil neuf cent cinquante-six. Le temps de traverser l’Atlantique et la voici adaptée et mise en scène avec recours à la technologie moderne par Jean Lacomerie pour le compte du Théâtre de la Croix-Rousse.

    Impossible de résumer l’intrigue de ce théâtre de boulevard dansé et chanté. L’héroïne en est une fille du téléphone qui ne peut s’empêcher de se mêler de la vie de ceux dont elle prend les messages. Le point fort du spectacle est la musique jouée sur scène par six membres des Percussions Claviers de Lyon installés dans des tours latérales.

    « C’est bien foutu », entends-je à l’entracte, « Oui, c’est frais ».

    La seconde partie est à l’image de la première, fraîche et bien foutue. L’heureuse fin est saluée par de chauds applaudissements. Pour beaucoup, cela aura été la soirée la plus intellectuelle de leur année deux mille treize ; pour d’autres, dont moi, une plaisante récréation.

    L’averse m’accueille à la sortie, un vrai temps pour Singin’in the Rain, je regrette de n’avoir pas emporté mon parapluie.

    Partager via Gmail Yahoo!