• Benjamin Alard joue Bach à l'église Saint-Maclou (pour l’Opéra de Rouen)

    Vendredi soir, je suis l’un des premiers à pénétrer dans l’église Saint-Maclou où Benjamin Alard doit donner la Troisième partie des exercices pour clavier de Johann Sebastian Bach. Je me pose la même question que les autres : où se trouve la meilleure place pour un concert d’orgue ?

    -Cette fois, nous n’allons pas nous battre pour le premier rang, dis-je à la dame à cheveux blancs.

    Elle s’assoit au dernier devant l’autel central. Je m’assois trois rangs devant elle en bout de rangée. Là-haut, on chauffe l’orgue. Le concert n’est pas pour tout de suite. Je laisse ma veste à ma place et vais dire bonjour à Mac Low, le moine gallois aventurier. Je constate alors qu’il y a des chaises au-delà de l’autel et surélevées.

    Je déménage, m’installant au premier rang de cette seconde partie, à l’aise pour allonger mes jambes. La dame aux cheveux blancs, alertée par mon manège, constate que j’ai bien fait et bouge à mon exemple. Les meilleures places pour un concert d’orgue à Saint-Maclou, c’est au premier rang derrière l’autel.

    Devant cet autel, deux fauteuils rouges témoignent du mariage ayant eu lieu l’après-midi (j’ai croisé la mariée, son marié et les familles, tout le monde très chic). Personne parmi les arrivant(e)s n’ose tourner ces fauteuils vers l’orgue et s’y asseoir pour suivre le concert, mais certain(e)s y songent.

    Une note en forme de sirène annonce le début des exercices pour clavier. Rien de plus monotone qu’un concert d’orgue où il n’est à voir qu’un bel instrument. Une mouche se promène sur un lutrin. J’imagine qu’on eut pu inventer un dispositif moins conventionnel que de placer les auditeurs et auditrices sur les chaises alignées, et bientôt, bien qu’intéressé par ce que j’entends, j’envie mon voisin qui dessine sur son programme, me disant que j’aurais dû apporter un livre à lire pendant les exercices de Benjamin.

    Celui-ci est bien applaudi à la fin. Il apparaît pour saluer alternativement de chaque côté de l’orgue, s’envoyant une bonne lampée d’eau fraîche quand il pense être invisible.

    Un coup je te vois à droite, un coup je te vois à gauche, mon voisin n’a que quelques secondes pour le dessiner. Il y arrive. Il faut croire qu’il est doué.

    *

    Bien moche et peu lisible l’affiche qui appelle chez les commerçant(e)s à l’exposition une ville pour l’impressionnisme (Monet , Pissaro et Gauguin à Rouen) au Musée des Beaux-Arts de Rouen. Je ne sais à qui on doit le logo « normandie impressionniste ». Il n’est pas à féliciter. En bas s’étalent ceux des soutiens, parmi lesquels France Inter, Le Figaro et Télérama, cela donne une idée du public à venir.

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