• Bormes-les-Mimosas, Ramatuelle, et puis n’importe quoi

    Mercredi matin, au Formule Un de Bormes-les-Mimosas La Londe, c’est l’heure des ouvriers dont beaucoup petit-déjeunent en tenue de travail. Le jaune fluo domine. Ils ont déjà l’air fatigué. La plupart terminent leur café dehors en fumant une cigarette. Une camionnette vient en chercher certains. Tous sont partis que je n’en ai pas encore fini.

    Le moment venu, je vais voir de plus près le village de Bormes-les-Mimosas accroché sur la colline. Il est éclairé de soleil cependant que souffle un vent du diable. A l’entrée une affichette prévient que sous peine d’une amende de soixante-dix euros « il est interdit de cueillir le mimosa dans toute la commune, rues, jardins et collines ». Une plaque m’apprend qu’ici Jean Aicard a écrit à la lueur des bougies son roman Maurin des Maures. Je n’ai pas lu ce livre mais je me souviens des jours d’ennui mortel chez mes parents à regarder le feuilleton qui en fut tiré par la télévision à chaîne unique en noir et blanc. Sans avoir croisé quiconque, je redescends vers ma voiture en empruntant la draille des Bredouilles.

    Je longe ensuite la mer, passant Le Lavandou puis Cavalaire, et grimpe à Ramatuelle, autre très beau village, fortifié celui-là. Je me gare au Pont du Curé, lieu prisé des chats mal peignés. La terrasse du Café de l’Ormeau m’appelle. J’y bois un café verre d’eau en écrivant sur le papier à celle qui se réveille dans la Grosse Pomme, cependant que des autochtones solitaires lisent le journal du pays.

    Ensuite ça se gâte. je me rends à La Garde-Freinet songeant à y déjeuner mais ce que j’en vois me déplaît et sans l’avoir voulu, je me retrouve dans l’une des parties les plus hideuses du Var : l’axe qui mène de Cannes à Aix-en-Provence, route à quatre voies, bordée de commerces et d’entreprises, de panneaux publicitaires et de végétation desséchée. J’entre Chez Maxime pour y manger, en ressors bientôt car il me déplaît d’être installé près du bar « Vous allez où monsieur ? », « Je m’en vais, c’est tout. ».

    Il est quatorze heures quand je prends place à une table d’un restaurant routier nommé La Coupure (Chez Fred) où devant une télé branchée sur une chaîne d’information en continu la clientèle discute du tueur fou cerné par la Police à Toulouse. « Des islamistes comme lui, y en a plein en France, ils sont en sommeil pendant un an ou deux et un jour on leur dit vas-y, tu peux sortir ton flingue » tel est le fond du propos général. Pour treize euros et quelques, je déjeune d’un buffet d’entrées, d’osso bucco, de glace rhum raisin café, accompagnés d’un peu de vin et suivis d’un café. Et maintenant que vais-je faire ? M’arrêter, ce que je fais à l’Etap Hôtel de Saint-Maximin, et réfléchir à la suite, une seule certitude : quitter le Var.

    *

    La mer ici ne sent rien. Ce n’est pas comme en Bretagne où elle fleure bon l’odor di femina.

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    Les chaînes d’info continue, une entreprise de décervelage pire que Téheffun et France Deux.

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    A qui profite le crime ? Aux deux candidats d’extrême droite : Sarkozy et Le Pen.

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