• Broadway Rover Revolver Dominique A au Fnac Live Festival

    Après la School Gallery, samedi après-midi, je me rapproche de l’Hôtel de Ville afin d’assister à la troisième journée du Fnac Live Festival. Je bois un café au Béarn, établissement à mon goût. Tandis que le patron et la patronne s’engueulent derrière le comptoir, je poursuis la lecture des Petites épiphanies de Caio Fernando Abreu. La paix est brusquement signée. « Viens m’embrasser » lui ordonne-t-elle avant de mettre un cédé. Ma Môme de Ferrat précède Jolie Môme de Ferré. Un client au comptoir raconte qu’il revient de trois jours en Normandie et qu’il y fait bien meilleur qu’ici. Je ne me risque pas à le contredire. Il est dix-sept heures quand je sors de là, le café bu et le livre lu.

    La Fnaque semble avoir encore les moyens. Collée contre la façade de l’Hôtel de Ville, la scène est conséquente, à droite Notre-Dame, à gauche le Béhachevé. Le public est déjà nombreux à attendre. Je trouve place contre la barrière de la technique. A l’heure prévue, Broadway se présente, dont le nom révèle le goût de la diagonale. Les vrais professionnels se reconnaissent à ce qu’ils sont à fond dès le premier morceau, c’est le cas de Broadway dont la musique me sied et me fait penser à New York, à celle qui m’y attend.

    C’est ensuite Rover, dont le chanteur ressemble au Jim Morrison de la fin, lunettes noires et blouson de cuir : « Vous connaissez l’histoire de celui qui s’est trompé de tenue ? C’est moi. C’est parce qu’hier on était en Belgique et il neigeait ». Suant sous le soleil, il n’enlève cependant pas son blouson. Sa voix fait des incursions dans les aigus. Ça me plait mais pas suffisamment pour aller le revoir près de Rouen à la saison prochaine.

    Je m’extrais des dizaines de milliers de mes presque semblables pour aller dîner au restaurant chinois à volonté de la rue de la Verrerie où, bien qu’il soit à peine dix-neuf heures, il faut attendre son tour devant les micro-ondes. Je supporte stoïquement une famille dont les enfants s’appellent Joseph et Roméo et un duo qui vient de se rencontrer (elle, dame à perruque, téléphonant à sa voisine puis à sa gardienne pour ne pas qu’elles s’inquiètent, lui plus tard l’incitant à se plaindre à la Police d’une autre voisine qui chante).

    Quand je reviens sur le parvis de l’Hôtel de Ville, il y a grosse foule, peut-être pas loin des soixante mille personnes attendues. Je m’avance comme je peux pour ouïr les derniers coups de Revolver, autre groupe qui me plaît bien, considérant celles et ceux qui ne sont là que pour téléphoner à celles et ceux qui ne sont pas là. Beaucoup ont le verre de bière à la main comme les chevaux leur seau de picotin. Une nunuche enterre sa vie de jeune fille.

    Arrive Dominique A qui ne s’est pas trompé de tenue, pantalon et ticheurte noir. Il interprète ses chansons récentes que je connais peu. Ce n’est pas le meilleur endroit pour lui. Huit sur dix ne l’écoutent pas, discutant entre eux comme s’ils étaient au bistrot du coin. Il faut le voir en salle assis, ce que ni elle ni moi ne pourrons faire le vingt octobre prochain dans la banlieue de Rouen car, si tout se passe bien, nous serons en Auvergne.

    Dominique A termine par Le Faussaire. C’est au tour d’Arthur H que je laisse aux amateurs de drogue douce.

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    Pas de présence policière visible, pas de présentateur, pas de publicité sonore pour la puissante invitante, le Fnac Live Festival peut servir de modèle.

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    Près de Beaubourg, des Ivoirien(ne)s qui manifestent leur soutien à l’emprisonné Gbagbo.

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    « Le cappuccino, moi je te mets de la chantilly, c’est pareil » (parole de tenancière de bar).

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