• Ce qu'on appelle fait-divers (de l'Oeil de la Police à Paris Normandie)

    Un autre beau livre (comme on dit dans la librairie) acheté au vide-grenier de Mont-Saint-Aignan village, cadeau qui n’a pas plu, bradé deux euros sans que je marchande, c’est L’Oeil de la Police (crimes et châtiments à la Belle Epoque). Cet ouvrage, publié en deux mille sept par les Editions Alternatives, présente en fac-similé les pages aux illustrations sanglantes du journal du même nom, créé en mil neuf cent huit, recensant les pires faits-divers de l’époque dite belle, flattant en chacun(e), comme le chante Thomas Fersen, le « côté malsain donnant sur la rue ».

    Je suis comme les autres, j’adore les faits divers et plus ils montrent une facette obscure de l’être humain, plus ils me plaisent.

    Dans L’Oeil de la Police, il y en a pour tous les goûts : assassinats, accidents, catastrophes. Quelques titres : « Effroyable crime d’une mégère », « Malheureux en amour, il se livre aux fauves », « La Mort d’un Héros de dix ans », « Une Mariée décapitée », « Brûlés vifs dans du métal en fusion ». Chaque grand fait-divers est complété par un kaléidoscope de faits-divers secondaires (au centre et dans les angles de la page surgit l’œil de la Police). On y trouve aussi des affaires politiques comme « Le Procès de la Bande Bonnot » ou « La Tragédie de Sarajevo »

    Sur le site de Paris Normandie (journal régional), à la rubrique faits-divers que je consulte tous les jours, c’est la même chose sans les images, assassinats, viols, accidents, articles souvent signés par la bien nommée Jane Hitchcock, avec de temps à autre un peu de politique. Dans cette catégorie, le dernier article est intitulé : « Les trois Rouennais relâchés ». Il concerne Christophe, Clément et Fatima, suspectés de connaître Julien Coupat, lui-même suspecté d’être l’auteur de L’Insurrection qui vient.

    C’est, hier comme aujourd’hui, un étrange mélange des genres qui sert chez les politicien(ne)s, celles et ceux dont le fonds de commerce est l’insécurité.

    L’article concernant les membres rouennais du Nouveau Parti Anticapitaliste qui, se voulant désormais offensifs, ont invité ce lundi la clientèle du supermarché Leclerc de Saint-Sever à goûter gratuitement la marchandise et se sont fait taper par les vigiles du magasin avant d’être embarqués par la Police est dans la rubrique Rouen de Paris Normandie. On ne sait pas encore si c’est un fait-divers, mais à voir les vidéos, je trouve ça assez drôle : Christine Poupin, tête de liste Hennepéha aux élections européennes, découvrant (à cinquante berges, comme elle dit) les subtilités de l’interrogatoire policier et Franck Prouhet, le docteur, comptant ses côtes à la recherche de celle qui fait mal.

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