• Circuit Toy-Viam, Viam, Bugeat, Tarnac, Toy-Viam

    Pour la première fois depuis mon départ, c’est un ciel bleu qui se montre par la fenêtre ce jeudi matin. Après le petit-déjeuner, je prends la route de Viam, village bordé d’un lac. J’y bois un café à l’Auberge du Lac, manquant de m’asseoir sur une chaise au pied cassé la veille mais non retirée de la terrasse. Ce détail et une impression générale négative me font renoncer à y retenir une table pour le déjeuner. Je vais voir le lac. Sa plage minimale est bordée d’un campigne populaire. Sur ces eaux, des canoés de centre de vacances circulent, cornaqués par un moniteur énervé : « Les filles, arrêtez de piailler, si vous êtes venues ici pour faire les connes, c’est pas la peine. ». Sur terre, un autre moniteur exige que des filles et des garçons de treize quatorze ans mettent un chapeau.

    Je poursuis jusqu’à Bugeat où c’est jour de marché, m’installe en terrasse avec vue sur icelui au Café de la Place, le seul du bourg, face à l’église à cloches apparentes et à l’Hôtel de Ville. Le diabolo menthe y est à deux euros dix, un prix exorbitant pour la région. Sur les tables, un flayeur appelle à une Journée du Terroir à Davignac, ce que commente l’un des assis voisins en ces termes : « Y en a partout maintenant des Journées du Terroir. Oh, pauvre ! » Celle-ci promet, entre autres, une lecture offerte aux enfants suivie d’un goûter, un spectacle de l’école de bourrée et une restauration à petit prix.

    Se restaurer, il est l’heure. Je m’installe en terrasse, bétonnée, survolé par des martinets survoltés, Chez l’Gaz, un restaurant dont le menu ouvrier est à quinze euros (salade d’avocat, steak saignant pommes en dés sans doute décongelées, fromages, crème brûlée tiède par endroits et froide ailleurs, un litre de vin rouge dont je bois peu, café, le pain arrivé tiède finira desséché). Ce n’est pas encore cette fois que j’aurai fait un bon repas.

    Par la route détournée, mais refaite à neuf, qui passe près du Goutailloux, je rejoins Tarnac et le café du Magasin Général. Sur le comptoir, La Montagne du jour a pour gros titre : « Un incendie paralyse le trafic des trains ». J’espère que tout le monde a un alibi. Je bois un diabolo menthe en terrasse, seul client, et lis Perros. Il fait lourd. La jeune fille chargée de l’épicerie se plaint d’avoir hier collé plus d’affiches sur la vitrine qu’elle n’a vu entrer d’acheteurs.

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    Lecture de circonstance en rentrant à Toy-Viam, le nouvel épisode du feuilleton de Laurent Borredon, journaliste au Monde, ayant débuté le dix juin et qui se poursuit chaque jour, intitulé :Tarnac, une instruction française (Voyage au cœur d’une enquête antiterroriste).

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    Si peu de monde sur les routes en Corrèze comme en Creuse, mais c’est déjà trop pour certains d’ici qui regrettent le passé : « C’était le bon temps, tu pouvais t’arrêter en ville et discuter de voiture à voiture. »

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