• Concert Anton Dvorak et Johannes Brahms à l'Opéra de Rouen

                Dimanche après-midi, je regarde dans la venelle s’éloigner celle qui doit retourner à Paris et je prends la direction opposée qui conduit à l’Opéra de Rouen où c’est concert mené par Oswald Sallaberger, cravate éclatante.

                Je suis assis à l’orchestre, côté jardin, pas mal placé. En entrée est jouée la Danse slave numéro deux d’Anton Dvorak puis vient le plat principal, du même, le Concerto pour violoncelle en si mineur. Au violoncelle, c’est Anne Gastinel.

                Je la vois bien car elle est soclée. Elle a un bel instrument, un Testore de mil six cent quatre-vingt-dix. Quand elle joue, son visage se déforme, comme sous l’effet d’une grande douleur.

                A l’issue, elle est vivement applaudie et partage les bravos avec l’orchestre et son chef. Quand elle revient pour un bonus, elle annonce la Sarabande de la deuxième suite de Bach. Quelques applaudissements se font entendre. « J’ai intérêt à bien jouer maintenant », commente-t-elle. Elle joue parfaitement bien et je me demande ce que pensent pendant ce temps les sept violoncellistes de l’orchestre qui ne grimperont jamais sur une marche aussi haute.

                Après l’entracte, c’est la Symphonie numéro deux de Johannes Brahms. Oswald Sallaberger ne ménage pas sa peine. Je suis bien situé pour voir ses mimiques fort expressives. Sa gestuelle est, ce dimanche, très chorégraphique, surtout pendant le premier mouvement. Il termine épuisé et très applaudi.

                C’est presque fatigué que je regagne mon logis.

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