• Concert baroque à l’Opéra de Rouen

    Comment remplir l’Opéra de Rouen tout en jouant de la musique de chambre ? Avec du baroque bien sûr. Ce dimanche après-midi, le programme va de Telemann à Bach en passant pas les moins connus Janitsch, Graun et Graupner.

    J’ai une place en orchestre côté jardin, l’une de ces places où l’on a dans la nuque les pieds de celles et ceux qui sont en corbeille. Derrière moi, deux dames discutent avec quelqu’un de la maison de l’éventuelle construction d’un nouvel Opéra, un projet soudainement sorti du chapeau d’Alain Le Vern, Président du Conseil Régional. Après tout l’argent que la Région a dépensé pour refaire la machinerie et le plateau, ça m’étonnerait que ça se fasse, leur dit-il. Il pense que l’on se contentera de moderniser la salle actuelle.

    Elle en a besoin. Certains fauteuils sont bien déglingués. Ma voisine a sur les genoux le dos du spectateur de devant dont le dossier ploie sous le poids. Elle finit par protester. Il se lève et va s’asseoir ailleurs. De mon côté, pas de souci, j’ai devant moi une nymphette à lunettes et je vois bien le claveciniste Oriol Cruixent à l’ouvrage et Oswald Sallaberger au violon pour Die Relinge (Les Rainettes), concerto en la majeur de Georg Philipp Telemann, une pièce un peu crin crin que j’apprécie moyennement.

    En revanche, j’aime beaucoup O Haupt voll Blut und Wunden, quadro en sol mineur de Johann Gottlieb Janitsch, qui bénéficie du hautbois, très bien joué par Jérôme Laborde.

    Suit la Sonate en trio pour deux violons et basse continue de Johann Gottlieb Graun puis c’est l’entracte.

    Vin rouge, vin blanc, champagne ou cidre, c’est au choix pour qui a envie de boire. On trouve aussi des boissons non alcoolisées. C’est dire qu’il y aurait toujours une tasse de tisane ou un verre de lait pour Fabius s’il se mettait à aimer la musique non actuelle.

    Je rejoins ma place sans avoir consommé. C’est d’abord la Sonata a quattro en sol majeur de Christoph Graupner puis la Suite numéro deux en si mineur de Johann Sebastian Bach, qui bénéficie de la flûte, très bien jouée par Kouchyar Shahroudi.

    En bonus, après les chauds applaudissements, est redonnée la trop connue badinerie finale de cette Suite puis je rentre dans la nuit tombée et l’odeur de croustillon. A la Mairie de Rouen, on confond de plus en plus la fête de Noël avec une fête foraine. Sur le parvis de la Cathédrale tournent des manèges dont on ne voudrait pas pour la fête patronale de Bosc-Roger-en-Roumois.

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    Trouvé ça, que je ne connaissais pas, de Georges Perros : Le dimanche est ennuyeux parce qu'il est dimanche pour tout le monde. (En vue d'un éloge de la paresse)

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    Rouen, place de l’Etameur, un graffiti s’adresse à moi : « T’as réussi ta vie, connard ? ». Je t’en pose, moi, des questions ?

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