• Concert de Noël avec accentus et des personnes du public à l’Opéra de Rouen

    Dimanche après-midi, celle venue de Paris repartie, faisant un détour pour éviter l’énervant marché de Noël, je vais à l’Opéra où le chœur accentus est une nouvelle fois chargé du concert de Noël. J’ai une place en orchestre. Devant moi est assise une femme à gênante crinière de lionne qui me donne à penser qu’on n’a pas coupé assez de têtes à la Révolution. Derrière moi, c’est un groupe de retraitées de l’Education Nationale. L’une évoque le concert Carmen intime donné récemment pour l’Opéra à la salle Sainte-Croix-des-Pelletiers dans une mise en scène de Frédéric Roels : « C’était mauvais », dit-elle. J’ai donc bien fait de ne pas y aller, me dis-je. En janvier, j’éviterai de même l’opéra participatif annuel, une marotte du même Roels. Cette saison, c’est Wagner qui va morfler. Aujourd’hui, il est également question d’une participation du public, à mon déplaisir.

    Pour l’instant, c’est un percussionniste joueur de tambour qui entre en scène, suivi d’accentus en formation restreinte. Ils interprètent L’enfant au tambour dans sa langue d’origine. Laurence Equilbey n’est pas là. Deux des chanteurs se chargent de la remplacer. Un pianiste est aussi de la partie quand s’enchaînent les chants de Noël de l’Europe du Nord, d’Allemagne, de Grande-Bretagne, de France et des Etats-Unis. Pour ces derniers, malgré les efforts de duettistes, il manque ce que l’on ne peut traduire en français : le swing. Un premier bonus offre un Noël sud-américain puis monte sur scène un groupe de spectatrices et spectateurs de tous les âges ayant travaillé depuis des mois avec l’une des chanteuses d’accentus.

    En compagnie des professionnel(le)s, ces amateurs reprennent trois des chants déjà interprétés. A l’issue, un bouquet de fleurs fait son apparition qu’une chanteuse d’occasion colle entre les mains de la plus jeune des fillettes présentes. Cette dernière, pestant intérieurement d’avoir à porter ça à la cheffe de chœur, lui jette les fleurs et s’échappe avant le baiser de remerciement. On n’en a pas fini avec le spectacle de fin d’année, tout ce beau monde propose à la salle de chanter un Petit Papa Noël arrangé dont les paroles ont été réduites à un simple Ou Ou. Nul ne chante autour de moi et ailleurs peu nombreux sont celles et ceux qui répondent à l’invitation. Sur cet échec, chacun(e) rentre chez soi.

    *

    Lundi vingt-trois décembre deux mille treize, la bonne nouvelle du jour est la libération anticipée de Maria Alekhina et Nadejda Tolokonnikova, les deux courageuses Pussy Riot, ce bouffon de Poutine voulant faire bonne figure à l’approche des Jeux Olympiques de Sotchi pour lesquels aucune personnalité politique française de premier plan ne se rendra à la cérémonie d’ouverture, a déclaré Laurent le Fabuleux. Ce pourquoi c’est Valérie Fourneyron, ancienne Maire de Rouen, qui ira.

    *

    Tempête toute la nuit de lundi à mardi, peu fermé l’œil avec tous ces bruits d’origine inconnue. Ce mardi matin, quand je mets le pied dehors, un gyrophare clignote devant l’église Saint-Maclou, au gothique flamboyant récemment remis à neuf à grand frais. Un bon morceau en a chu sur le parvis. De quoi tuer une ou deux personnes mais nul n’est passé au bon moment.

    *

    L’après-midi au Socrate, à côté de deux branlotins:

     -Au fait, demain c'est férié?

     -Ben ouais, c'est Noël.

    Partager via Gmail Yahoo!