• Concert Dvorak, Schönberg, Mendelssohn à l'Opéra de Rouen

                Jeudi vingt-deux mai, j’hérite d’un misérable strapontin à l’Opéra de Rouen pour le concert intitulé Dvorak, Schönberg, Mendelssohn.

                L’avantage d’être abonné depuis plusieurs années, c’est que je connais de vue un certain nombre d’autres abonné(e)s, notamment celles et ceux de première catégorie qui louent à l’année le même fauteuil pour quatre cent soixante euros. Je sais que depuis plusieurs spectacles l’une est absente et je parie qu’il en est encore ainsi ce soir. J’échange mon pauvre strapontin contre son fauteuil bien situé, prêt à le lui rendre si elle arrive.

                Elle n’arrive pas et c’est bien installé que j’applaudis pour leur entrée sur scène les musicien(ne)s de l’Opéra, puis le chef du jour : Pierre-André Valade.

                Cela débute par la Sérénade pour vents en ré mineur d’Anton Dvorak, « ouvrage spontané et bon enfant à la verdeur délectable » selon Christophe Queval qui signe les notices consacrées aux œuvres dans le livret-programme. Je me délecte.

                Suit la Symphonie de chambre numéro deux en mi bémol mineur d’Arnold Schönberg, dont la composition s’enlisa, m’apprend le même, « du fait de la grave crise conjugale qu’il traversa alors, avec la désastreuse fugue de son épouse Mathilde puis le suicide de l’amant de celle-ci, le jeune peintre expressionniste Richard Gerstl ». Je reste un peu en dehors.

                Après l’entracte, Pierre-André Valade (qui dirige sobrement) se présente accompagné de Jane Peters, violon solo de l’Opéra de Rouen, pour le Concerto pour violon numéro deux en mi mineur de Félix Mendelssohn Bartholdy.

                Jane Peters donne la mesure de son talent et suscite à l’issue moult applaudissements qui la font revenir plusieurs fois sur scène. Ma voisine explique à son amie qu’elle adore cette musique, qu’elle est une incorrigible romantique. Je me dis que cette expression mérite de figurer dans un nouveau dictionnaire des idées reçues.

                Jane Peters prend alors la parole pour donner le nom de l’œuvre qu’elle va offrir en guise de remerciement, mais si bas que personne n’entend de quoi il s’agit. Qu’importe, j’en profite tout aussi bien que si je le savais, bien placé comme je le suis, face à la violoniste et guère loin d’elle, dans mon fauteuil d’emprunt.

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