• Concert Hummel Schubert à l’Opéra de Rouen

    Mardi soir je suis au centre du premier rang des chaises du devant de la scène à l’Opéra, étudiant le programme du concert de musique de chambre, quand arrive l’homme au chapeau.

    -C’est comme tu voudras, lui dis-je, à ma droite ou ma gauche.

    Il s’assied à ma droite et nous évoquons ensemble le retour de Jane Peters qui avait disparu de sa chaise de chef d’attaque des premiers violons depuis plusieurs concerts. Je m’en inquiétais un peu et bizarrement l’homme au chapeau qui connaît tout sur tout le monde ne savait pas la cause de cette absence. En revanche, il m’apprend pourquoi Miss Beaumont n’était pas présente à l’Agora du Cinéma Coréen, étant en Corée, qui sait si elle reviendra. J’en suis le premier désolé.

    Je lui parle de mon rendez-vous du lendemain à Paris avec Philippe Dumez pour une Book-Off Session. Il connaît ce personnage sans l’avoir jamais rencontré, ayant échangé avec lui via Internet, et me charge de le saluer.

    Jane Peters est accompagnée de Patrick Dussart à l’alto, de Florent Audibert au violoncelle, de Baptiste Andrieu à la contrebasse et de l’inhabituel Daniel Isoir au pianoforte, celui-ci aidé par une tourneuse de page à l’allure sage.

    C’est d’abord le Quintette pour piano en mi bémol de Johann Nepomuk Himmel, élève de Mozart, qui fut célèbre de son vivant et oublié ensuite. A l’issue, je suis plutôt de l’avis de la postérité. Heureusement, après l’entracte, c’est le Quintette en la majeur La Truite de Franz Schubert, composé à vingt et un an par le trop tôt décédé, un régal.

    Les cinq musiciens sont à leur affaire, même quand la tourneuse, perturbée par les retours en arrière de l’agile poisson, s'égare dans la partition en rougissant seulement des oreilles. Après le quatrième mouvement qu’il est difficile de dissocier de la sauce Blanche, c’est le frétillant final repris en bis après les copieux applaudissements du nombreux public.

    Avec mon voisin, je tente de sortir par la voie latérale qui s’avère bouchée. « Un accrochage de déambulateurs », suppute-t-il. Nous nous replions sur la sortie principale où ça ne bouge pas vite pour cause d’âge avancé.

    -On devrait pourtant être tous frais comme des gardons, s’étonne l’homme au chapeau.

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