• Concert Maissiat et Dominique A au Théâtre Charles-Dullin du Grand-Quevilly

    C’est avec celle qui me rejoint à nouveau le ouiquennede (revenue de New York ce mercredi, à Rome ce vendredi, néanmoins en bonne forme) que je prends la route sous la pluie ce samedi soir et me gare au Grand-Quevilly. Nous arrivons juste au moment où l’on ouvre les portes du Théâtre Charles-Dullin qui reçoit Dominique A au nom du Trianon Transatlantique de Sotteville-lès-Rouen dont la salle est trop petite. Nous sommes les premiers, ce dont s’amuse l’homme au chapeau qui nous rejoint un peu plus tard.

    Le moment venu, nous nous installons à bonne distance et à bonne hauteur, voyant passer devant nous une partie du public composé en majorité de trentenaires proches de la quarantaine et de quadragénaires (Dominique A étant né en soixante-huit), parmi lesquels des amis de l’homme au chapeau. L’un d’eux lui recommande de se tenir tranquille pendant le concert, de ne pas crier ni enlever sa chemise, ce qui inquiète la petite famille assise devant nous.

    Avant Dominique A, c’est Maissiat, première partie féminine androgyne à faux air de Barbara. Elle a une bonne voix, chante des textes oniriques, parle trop et pas à bon escient (inutile de dire qu’on a eu un trou de mémoire à un public qui ne s’en est pas aperçu puisqu’il ne connaît pas ses chansons), joue du clavier, est accompagnée d’un tromboniste. On l’applaudit.

    L’enthousiasme se réveille quand arrive celui pour qui on est venu. Dominique A est égal à lui-même, efficace, clair, bien que n’ayant dormi que quatre heures, venant de Brest, six heures de route, nous dit-il. Il revisite ses succès passés et propose ses dernières, tirées de Vers les lueurs, qui sont très bien aussi. « Il a l’air sain », me dit celle qui m’accompagne. C’est peut-être son point faible. Musicalement ça dépote, un fleuve sonore nous emporte vers un ailleurs assez mystérieux. Notre voisin n’enlève pas sa chemise mais tape fort sur ses genoux quand il retrouve l’une des chansons de sa jeunesse.

    Deux des quatre musiciens se font remarquer : le jeune Thomas Poli qui joue de la guitare sur son genou grâce à une longue sangle (« On dirait un adolescent qui joue dans son garage », me dit celle qui m’accompagne) et surtout Jeff Hallam qui joue de la basse et de la contrebasse chorégraphiée. Sa gestuelle enchante une partie du public féminin. « Il y a une source de testostérone à ma gauche », commente Dominique A, lui aussi à la guitare, lui aussi virevoltant mais surtout du bras droit.

    Après une première ovation debout, on a droit à une deuxième partie, et à un supplément après la deuxième, puis tout le monde applaudit fort une dernière fois. Nous quittons le Grand-Cul bien contents. Il est vingt-trois heures trente.

                Nous roulons sous la pluie, prudemment car je ne vois rien la nuit (le Conseil Régional au lieu de poser des questions fermées et débiles au public des salles de spectacle ferait bien de prévoir un transport en commun au retour des concerts). A l’arrivée, malgré la fête foraine, je trouve une place facilement dans l’île Lacroix. Rue de la République, trois énormes bus déchargent les musicien(ne)s de l’André Rieu & Strauß Orkest. Nous les suivons qui tirent leurs lourdes valises sur le pavé mouillé de la rue Saint-Romain se hâtant vers l’hôtel Mercure, et tournons à droite dans la venelle.

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                Elle, bien triste d’avoir dû quitter New York : « Ce n’est pas seulement que j’aimais cette ville, c’est que cette ville m’aimait ».

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              Manque de temps et de courage pour aller ce mardi à onze heures au Tribunal Administratif de Rouen soutenir une jeune femme originaire d'Arménie, mère d’un enfant de trois ans élève de l'Ecole Maternelle Honoré-de-Balzac à Rouen, qui y conteste son Obligation de Quitter le Territoire Français.

                Valls, le Guéant de gauche, est à la manœuvre. L’absence de changement, c’est maintenant.

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