• Concert Pécou, Chopin, Schumann à l'Opéra de Rouen

                Retour à l’Opéra ce vendredi soir pour un concert Pécou, Chopin, Schumann dirigé par Roberto Fores-Veses, je suis dans la loge cinq, une bonne place. Pas loin de moi, un fils installe sa vieille mère :

                -Ne t’inquiète pas, lui dit-il, il y a un truc moderne au début, mais ça va sûrement pas durer longtemps.

                Dans la loge voisine, à ma gauche, s’assoient un jeune homme à salopette rouge et sa compagne, des têtes connues que je croise dans toutes sortes de concerts. Il a un stylo noir à la main. Je le surveille discrètement. Va-t-il faire quelques gribouillis sur son programme ? Je ne puis le savoir car bientôt une placeuse fait déménager cette loge afin d’y installer deux handicapés en fauteuil.

                Le truc moderne, c’est Nawpa, une composition de Thierry Pécou. Celui-ci monte sur scène et éclaire le public sur son œuvre composée il y a dix ans à Madrid où il était en résidence et où il fréquentait assidûment le Maison de l’Amérique et ses chercheurs travaillant sur les civilisations sud-américaines d’avant la colonisation. Nawpa évoque ces musiques lointaines, les instruments à cordes remplaçant les flûtes andines. C’est très réussi. Bernard Mahieu, violon solo, montre son savoir-faire.

                Place ensuite à la musique romantique avec Chopin et Schumann, nés tous deux en mil huit cent dix. Le premier mort à trente-neuf ans. Le second à quarante-six. Phtisie pour l’un. Folie pour l’autre.

                Un piano est poussé sur scène pour le Concerto pour piano numéro un de Frédéric Chopin. La pianiste, c’est Claire-Marie Le Guay, jolie blonde à dos nu, dont je suis sur le clavier la course des doigts. Seul son jeu m’intéresse, celui de l’orchestre me laisse indifférent. La musique romantique est toujours exaltée mais pas toujours exaltante, me dis-je, à l’issue.

                Claire-Marie Le Guay offre un petit solo de Schumann en bonus, « une main tendue vers la suite du programme », dit-elle, et c’est l’entracte.

                -Le piano, superbe, c’est un Steinway, remarque, entends-je pas loin du bar.

                Le concert se termine par la Symphonie numéro un dite Du Printemps de Robert Schumann, autre œuvre romantique, assez tonitruante, qui me laisse en dehors.

                Ce soir, en ce qui me concerne, le meilleur était pour le début.

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