• Concert Tchaïkovski, Ibert, Mendelssohn à l'Opéra de Rouen

                Vendredi au balcon, je suis à l’Opéra de Rouen pour un concert Tchaïkovski, Ibert, Mendelssohn. L’Orchestre est dirigé ce soir par Johannes Debus, Kapellmeister à l’Opéra de Francfort.

                Cela commence par la Sérénade pour cordes en ut majeur de Piotr Illitch Tchaïkovski. Le tonique chef d’orchestre perd sa baguette dès le premier mouvement. Il n’en mène pas moins celui-ci à terme et là d’un peu partout dans la salle se font entendre des applaudissements. Les habitué(e)s sont consternés. J’entends des soupirs exaspérés tout autour de moi. Cette malheureuse initiative se reproduit à chaque fin de mouvement, malgré les chuuuttt ici et là. Qui a invité ces néophytes ? se demande-t-on devant moi après la sérénade tandis que sur scène s’agitent les techniciens d’orchestre.

                C’est la même chose pendant le Concerto pour flûte et orchestre de Jacques Ibert mais Juliette Hurel, virtuose flûtiste, ne se laisse pas déconcentrer et suscite l’enthousiasme du public à l’issue.

                Après l’entracte, tout rentre dans l’ordre. Les néophytes ont dû se faire remonter les bretelles par leur voisinage immédiat. La Symphonie numéro un en ut mineur de Félix Mendelssohn se déroule sans applaudissements inappropriés, un peu ennuyeuse je trouve. Je me laisse distraire par un renifleur derrière moi (tout le monde n’a pas la chance d’avoir comme moi un bon médecin) et par mon voisin de gauche, homme âgé qui pique du nez, ne se réveillant que dans le court moment de silence entre deux mouvements.

                Johannes Debus salue bien bas. Je me demande ce que le Kapellmeister de l’Opéra de Francfort pense du public rouennais. Demain, il dirige le même programme dans la petite église de Gisay-la-Coudre, au fond de l’Eure, sans doute sait-on là-bas qu’on n’applaudit pas n’importe quand.

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