• Concert Vanessa Wagner et Murcof à l’Opéra de Rouen (Automne en Normandie)

    C’est au plus près de Vanessa Wagner que je suis ce lundi soir à l’Opéra de Rouen, assis sur la chaise idéalement placée pour voir au mieux le jeu de ses doigts sur les touches du Steinway, je n’ai pas loupé mon coup, étant entré le premier dans la salle à l’ouverture des portes.

    Cinq micros plongent dans les tripes du piano. C’est que la talentueuse pianiste n’est pas seule sur scène. Derrière une table voilée de noir se tient Murcof, musicien d’electro mexicain, dont j’ignorais encore le nom hier (s’il est un domaine de la musique où mes connaissances sont lacunaires, c’est l’electro).

    Pendant une heure quinze, sous des jeux de lumières maîtrisés, tandis que volutes partent en fumée, Vanessa Wagner et Murcof génèrent un univers musical envoûtant, planant aurait-on dit dans les années soixante-dix, passant par Debussy, Glass, Adams, Satie, Glass again, Cage, Ligeti, Ravel, Dutilleux et Dusapin. Je regrette que ne soit pas avec moi celle qui travaille à Paris, notamment pendant la Gnossienne numéro trois et Metamorphosis II puis IV, et maudis celles et ceux qui toussent et celui qui se trémousse derrière moi sur une chaise qui grince.

    La salle aux trois quarts pleine applaudit généreusement, mais de rappel point.

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    Revoici le copié collé marché de Noël rouennais sur le parvis de la Cathédrale avec cette année des cabanes un peu plus solides que celles de l’an dernier et, placé contre l’édifice gothique, un grand camion de la Maison Milot, laideur assurée.

    En attendant l’ouverture, ce marché est entièrement entouré de barrières. Plus moyen de traverser le parvis en diagonale pour aller à la Poste, à l’Opéra ou ailleurs, obligé de longer le magasin Hache et Aime de l’Espace Monet-Cathédrale.

    Difficile d’ailleurs d’aller et venir dans ce coin, le passage Maurice-Lenfant étant lui aussi interdit par les barrières qui l’ont privatisé. Le chantier se termine bientôt. Personne ne semble s’être aperçu que les arbres de la rue des Carmes, entre le nouveau bâtiment et Le Printemps, précautionneusement protégés pendant la démolition du Palais des Congrès, ont été coupés à la racine.

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    Un qui s’est fait raccourcir également, c’est le gars Rollon, amputé de son gros doigt par des vandales. L’extrême droite régionaliste est venue protester à ses pieds. Il était pourtant bien quand il avait un bras en moins, avant qu’un défenseur du petit patrimoine ne lui en greffe un nouveau, un peu trop blanc.

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    Rouen, rue Saint-Romain : la Maison Citéos remplace les lampadaires rustiques par d’autres d’un modèle disagne. Je demande à l’ouvrier au sol s’il est prévu de changer ceux de ma ruelle. Il transmet la question à l’ouvrier de la nacelle. « Pas tout de suite, un jour peut-être ». Je vais donc pouvoir continuer à vivre dans une rue du Moyen Age.

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