• Concerts Willo et Moa aux Terrasses du Jeudi

    À l’heure où je repasse rive gauche ce jeudi pour voir et écouter Willo, les bombes roulantes ne frôlent plus le sable, l’accès au quai bas étant fermé pour cause d’ouverture de la plage de Rouen sur Mer. On en est à la quatrième semaine des Terrasses du Jeudi. J’arrive devant le café de la Rotonde, près du parquigne des Emmurées où l’une des brocanteuses est encore là, occupée à ranger son magasin dans son camion (sept heures/dix-neuf heures, douze heures de travail).

    La Rotonde a cru bon d’aligner ses tables façon salle de classe en plein air. C’est comme à l’école : celles et ceux qui sont au fond ne verront rien, d’autant qu’un Tivoli protégeant la technique d’une éventuelle averse, est intercalé entre le public et la scène. Je choisis de ne pas consommer, restant debout près de deux types déjà bien imbibés. Willo sont trois, un chanteur guitariste à tignasse blonde, lunettes vertes et petit chapeau, un batteur debout et un autre que me cache le Tivoli. Ils font de la pop rock qui s’écoute facilement. Le public applaudit comme il faut. De temps en temps passe une femme ou un homme n’en ayant rien à faire de la musique, en route vers son logis, sacs de courses à bout de bras. Un clochard demande une cigarette aux deux imbibés. L’un d’eux lui tend son paquet de tabac et une feuille. Je regarde comment le tapeur s’y prend. Très mal, le paquet de tabac finit par tomber sur le sol. L’autre imbibé sort son paquet de cigarettes, en donne une au maladroit qui après l’allumage va casser les pieds d'un autre auditeur. On est tous des êtres humains, commente l’imbibé numéro un. Willo s’arrête, c’est la récré. On peut boire une bière si on veut. Je préfère quitter les lieux.

    Du côté de la Cathédrale et du café de la Flèche, une musique à fort volume conduit mes pas vers Moa. C’est une chanteuse à voix, inconnue de moi, venue du Canada. Elle interprète des chansons énergiques et tripales accompagnée de musiciens qui font le boulot, dont un saxophoniste. Les spectateurs sont bien plus nombreux que pour Willo. Certains dînent en famille, venus à Rouen pour l’occasion. Je reconnais un instituteur de l’Eure, pas vu depuis longtemps, un vague sosie de Fernandel. Un énorme camion poubelle décoré de slogans édifiants longe la Cathédrale. Le public applaudit comme il faut. Moa pousse un dernier cri. On peut acheter ses cédés ou son ticheurte. Je préfère rentrer chez moi.

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    Pas l’impression d’avoir perdu grand-chose en étant absent lors des trois premières semaines des Terrasses du Jeudi. Il y a bien eu Elisa Jo à l’Espace du Palais. J’ai vu des images, n’arrivant pas à la reconnaître : cheveux coupés et teints en presque rouge (Elisa, tu n’aurais pas dû faire ça).

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    Sale temps pour les politiciennes locales après l’incendie d’un bâtiment Verre et Acier de la Grand-Mare et la mort de deux enfants dont la mère a sauté dans le vide avec l’aîné dans les bras, cela après un premier incendie dans le même type d’immeuble dû à Marcel Lods et déjà un enfant mort. Valérie Fourneyron, Députée Maire socialiste, se fait prendre à partie dans son bureau de l’Hôtel de Ville par des habitant(e)s des Hauts de Rouen et Catherine Morin-Desailly, Sénatrice sarkoziste, ne se sent pas très bien : « Certains, au travers de leur propos, laisseraient supposer que nous porterions une responsabilité dans cette tragédie, par la demande faîte, compte tenu de l’intérêt architectural de cet ensemble pour le patrimoine du 20ème siècle, d’engager en février 2009, une procédure de protection au titre des monuments historiques. Cette demande ne s'est faite qu'à l'issue de la rénovation de dix-neuf de ces immeubles menée entre 2004 et 2009. Elle ne peut donc être considérée comment étant la cause de leur conservation. »

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