• « D’ailleurs nous sommes d’ici », en manifestant dans les rues de Rouen avec les majorettes pour la défense des immigrés

    Le collectif « D’ailleurs nous sommes d’ici » invite à la manifestation ce samedi après-midi vingt-huit mai, jour anniversaire de la création du fâcheux Ministère de l’Immigration et de l’Identité Nationale, lequel n’existe plus mais c’est tout comme, avec à la tête de l’Intérieur : Claude Néant, le membre d’honneur du Front National. Il s’agit de demander l’abrogation des lois anti-immigrés, la fermeture des Centres de Rétention et la régularisation de tous les Sans Papiers (ce qui explique pourquoi les socialistes ne sont pas là).

    A quatorze heures trente, je suis avec quelques centaines d’autres devant la Préfecture de Rouen. On me raconte le bus empli des élèves de deux classes du collège Georges-Braque venus à Douai soutenir les Kaloian devant la Cour d’Appel. Le responsable du Collectif pour la Défense des Libertés Fondamentales évoque au micro les motifs du récent jugement qui a sorti cette famille du Centre de Rétention de Oissel et puis on part vers le Palais de Justice, un défilé plan plan aux slogans trop entendus où je m’ennuie un peu.

    Heureusement, quand on atteint la rue de la Jeanne, nous nous heurtons à une autre manifestation qui descend depuis la gare. Les majorettes de Fécamp nous passent devant, suivies de leur fanfare. Une autre troupe les suit qui s’arrête pour que l’une des gamines à courte jupe grimpe sur les épaules d’une autre puis une troisième escalade les deux autres. On applaudit la prouesse et on en profite pour avancer. Notre manifestation de soutien aux Sans Papiers est maintenant intégrée dans la parade à la grande surprise des spectatrices et des spectateurs.

    Les perturbé(e)s ne l’entendent pas ainsi. Devant nous, les musiciens de la fanfare se rangent des deux côtés de la rue et nous rendent les honneurs, puis les Albatros (comme se nomment les majorettes de Fécamp) font de même en deux lignes, surveillées par des femmes au regard hostile.

    Le cortège reprend son train train, tourne à gauche rue Alsace-Lorraine où j’apprends incidemment que l’ouverture de la cantine bibliothèque de la Croix de Pierre n’est pas annulée, simplement retardée. Ensuite, la manifestation doit aller à droite en direction de Saint-Sever. C’est là que je l’abandonne, au moment où une passante refusant un tract fait bruyamment état de son opinion : « On est la poubelle du monde. »

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    Un autocollant récupéré dans la manifestation me va bien : « Français(e)s d’origine incontrôlable ».

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