• Dans les rues de Rouen, une manifestation un peu plus enflammée que les précédentes

    « Les Lettons crèvent d'envie d'aller dans une manifestation française », m’écrit celle qui étudie à Paris, « What's for? -The age we usually finish to work -It's ok, we agree », pourtant elle ne pourra sans doute pas être dans les rues de la capitale ce mardi après-midi avec ses ami(e)s du nord de l’Europe.

    Je suis le matin boulevard Clemenceau où l’on voit bien qu’il y aura du monde dans les rues de Rouen pour manifester contre Sarkozy et ses retraites au rabais. « Nicolas, en face de toi, c’est nous » dit une pancarte. Un moutard porte l’escargot de la décroissance sur son vélo et il y a même un chien vêtu d’une chasuble de la Céheffetécé « Oh, dis, y zont mis un machin au chien, pauv’bête. »

    La Céheffedété est devant et je l’abandonne assez vite, me postant à l’extrémité de la rue du Canuet (côté Hôtel de Ville) pour regarder passer la suite, copieuse et réchauffée par la jeunesse, peu d’étudiant(e)s mais moult lycéen(ne)s et collégien(ne)s, car les porteurs et porteuses d’appareils dentaires se sentent désormais concernés par la retraite (autre période d’appareils dentaires mais de ceux qu’on dépose la nuit dans un verre).

    A l’autre bout de la rue du Canuet, une épaisse colonne de fumée noire s’élève dans le ciel bleu. Ce sont des pneus qui brûlent, et non l’une des banques de la rue de la Jeanne, mais ces dernières se prennent des œufs, apprends-je.

    De ma petite place au soleil, je vois arriver la Banque de France et sa banderole blanche, France Trois et sa banderole bleue, l’Opéra de Rouen et sa banderole noire (des employé(e)s, pas des musicien(ne)s) et un ancien commerçant qui lorsqu’il était en activité rangeait précipitamment ses cartes postales à l’approche de la moindre manifestation. Je bats en retraite (comme on dit) quand surviennent les pompiers et leurs gros pétards, ces gens-là sont toujours prêts à mettre le feu quelque part, et redescends la rue de la Rép jusqu’à la fin du cortège.

    Une pancarte lance un avertissement « Austérité. Précarité. Ça sent le pavé ». Il faut quand même que j’aie un train ce mercredi pour aller à Paris.

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    L’Opéra de Rouen continue à relever le niveau : après la venue dans ses murs de France Inter et de son Fou du Roi l’été dernier, Europe Un y enregistre ce mercredi On va s’gêner de l’insupportable Laurent Ruquier.

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    Laurent Fabius, chef de l’agglo élargie de Rouen, dans Le Monde du dix et onze octobre deux mille dix : « J’ai choisi de m’investir localement parce que ça m’amuse, et nationalement parce que ça m’intéresse… ».

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