• Dernière visite chez Pier Import à l'Espace du Palais

    Sur une vitre du premier étage du centre commercial de l’Espace du Palais, depuis plusieurs jours, sans que les forces de l’ordre ne s’en émeuvent, un collage grandeur nature, représentant un homme en treillis muni d’un masque à gaz et d’une batte de baizebaule, déclare à la peinture noire : « Détruis ce qui nous détruit ». Je ne sais s’il vise celles et ceux en face qui servent la Justice en son Palais ou bien les marchands dans son dos.

    Ces derniers n’ont pas besoin de lui pour disparaître. Le magasin Harmonie Tapissier Décorateur est fermé depuis un certain temps. Pier Import vit ses derniers jours. Quant à la Fnaque, que va-t-elle devenir quand sera ouverte celle envisagée à Tourville-la-Rivière ?

    Je vais une dernière fois, ce samedi matin, chez Pier Import où par le passé j’ai acheté moult bougies, bâtons d’encens et liquides pour brûle-parfum, aussi un hamac pour l’une de mes nièces et des tabourets pour mon bar. Lors de mon dernier passage, pendant la froidure de début janvier, l’endroit avait l’air désolé et les vendeuses y travaillaient sans chauffage.

    Cette fois c’est pire, le magasin est quasi vide, ce qui met bien en évidence les taches sur la moquette. La marchandise rescapée est à moins soixante-cinq pour cent. Des affichettes signalent la grande braderie des licenciements. Je signe la pétition qui ne sert à rien. C’est plutôt un registre de condoléances. La responsable et sa vendeuse sont en noir, à qui je souhaite bon courage après avoir payé.

    Je ressors avec deux vaporisateurs d’huile de massage, l’un senteur figuier, l’autre senteur verveine concombre. Malheureusement, ce n’est pas pour ce ouiquennede. Celle qui étudie à Paris est contrainte d’y rester pour cause de travail intense. Une obligation d’autant plus cruelle que ce dimanche est la journée mondiale des zones humides.

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    Rue Martainville, un grand dadais vêtu d’un souite marqué Anarchy à son semblable : « Si tu veux, on peut aller boire une petite mousse ou une connerie comme ça ».

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    La municipalité Fourneyron qui colle une amende de soixante euros au Collectif « Stop EPR à Penly ou ailleurs » pour un autocollant apposé sur la voie publique. A Rouen, droite ou gauche, selon la formule que j’adore : l’affichage libre est strictement réglementé.

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    Une lectrice m’écrit qu’elle vient de découvrir mon texte concernant le Musée Robert Tatin. Elle me narre un souvenir personnel lié à cette maison. Je lui réponds qu’elle m’a déjà raconté ça le treize novembre deux mille sept.

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