• Dernières nouvelles de ma ruelle

                Grand branle-bas dans ma ruelle hier matin, deux ouvriers municipaux fluorescents et deux cadres costumés s’interpellent bruyamment. Ce n’est pas possible, une rue aussi sale, il faut faire quelque chose.

                Arrivent bientôt des balais, des poubelles à roulettes et un carcheure. En peu de temps, voici la venelle nettoyée et parfumée.

                Je raconte cela à celle avec qui je prends l’apéritif dans le jardin à midi et m’étonne auprès d’elle qu’un tel zèle soit sans lendemain.

                -Ils ont déjà fait ça il y a trois mois, et puis après plus rien.

                -C’est qu’ils sont comme nous, me répond-elle. Le ménage, on ne le fait que tous les trois mois et à fond, quand la situation devient insupportable, et puis après on oublie.

                Bon, cela va momentanément réjouir les touristes, toujours aussi nombreux à passer par là, en famille ou en troupeau, ces derniers toujours cornaqués par les guides de l’Office de Tourisme dont je me suis plus d’une fois moqué.

                Depuis quelque temps, sauf rares exceptions, ils ou elles ne stationnent plus sous mes fenêtres, préférant le bout de la ruelle pour leurs explications oiseuses. Je suis lu, pas de doute, même par celles et ceux pour qui je n’écris pas (quoique je ne sache pas vraiment pour qui j’écris). Je le sais par l’une de ces guides qui me voyant un jour sortir de chez moi cessa son laïus pour dire aux Anglais(es) ou Américain(e)s l’entourant :

                -He hates us.

                -Oui, c’est vrai, lui ai-je répondu, et en plus il comprend l’anglais.

    Partager via Gmail Yahoo!