• Deux vide greniers ratés : Pont-de-l’Arche et Vernon

    Samedi matin, juste au moment où je sors de chez moi retentit le premier coup de tonnerre. Que faire ? Aller ou non au vide grenier de la Sainte-Anne à Pont-de-l’Arche ? Un orage ça passe, me dis-je. Devant l’Omnia, je reçois les premières gouttes. Arrivé dans l’île Lacroix, il pleut dru et je n’y vois goutte (si je puis dire). Il fait nuit tard, la faute aux nuages. Ceux-ci sont parfois zébrés par la foudre.

    Lorsque j’arrive à destination, je me gare près de l’école. L’orage est toujours aussi fort. Je reste à l’abri dans la voiture espérant l’accalmie. Quand elle vient, il n’en continue pas moins de pleuvoir. Le ciel est complètement bouché. Nul ne circule hormis les camionnettes de pompiers et d’Heudéheffe en route pour les dégâts. Découragé, je rentre.

    Dimanche matin, la lune m’apprend que le ciel est dégagé. Je pars pour Vernon où doit se tenir un vide grenier de six cents exposant(e)s. Au bord de la route se succèdent les branches arrachées par l’orage de la veille au soir. Je me gare à l’entrée de la ville. J’y entre à pied, étonné de ne voir personne dans les rues commerçantes. Je demande à une boulangère. Elle me dit que c’est place du Monoprix. Arrivé là rien, une serveuse de bar me dit que c’est place de la Gare Routière.

    Effectivement, quelques exposant(e)s sont là, pas même une soixantaine. J’en fais le tour sans trouver quoi que ce soit. Croisant un bouquiniste du Clos Saint-Marc, j’échange quelques mots avec lui qui a fait comme moi tous ces kilomètres pour les six cents. « Un gros mensonge », me dit-il. La vendeuse d’à côté nous dit que c’est la faute du Maire, il n’a pas voulu donner l’autorisation de s’installer dans les rues de la ville. Je demande à cette dame s’il y a un autre vide grenier dans le coin. « Oui, à Bréval, à quatorze kilomètres dans les Yvelines ». Revenu à ma voiture, je cherche ce village sur ma carte routière dépenaillée, finis par le trouver mais jugeant l’affaire incertaine décide de revenir à Rouen.

    *

    A l’un des bouts de l’île Lacroix, une lyre me rappelle que l’opération d’art contemporain Rouen Impressionnée bat son plein. Cette lyre est censée évoquer le cabaret du même nom qui prospérait en ce lieu il y a longtemps. D’autres œuvres sont disposées au long de la Seine, l’une installée sur je ne sais quel pont, des gouttes d’eau électroniques qui ne fonctionnent guère, des paillassons je ne sais où et un Bouddha au pied du pont Flaubert qui devait gicler mais ne le peut. Devant un tel ratage, il en est certain(e)s qui regrettent la Camille d’Arne Quinze, objet de toutes les disputes de l’édition précédente.

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