• Dîner d’anniversaire chez Alyio Nouchka, rue Cauchoise

    Ce sept mai, c’est l’anniversaire de celle qui arrive de Paris avec le train de dix-sept heures cinq et une grosse valise destinée à transporter une partie de ses livres de chez ses parents jusqu’à son précaire chez elle.

    Un peu plus tard, je lui fais visiter l’Ubi du grenier au sous-sol puis nous y prenons un kir, après avoir discuté avec Sylvain Wavrant, le garçon de la grotte, taxidermiste disagneur.

    Le cadeau offert à la maison, nous prenons le chemin qui mène à la rue Cauchoise. Elle a réservé une table chez Alyio Nouchka, le restaurant russe de Rouen, où nous accueille l’aimable maîtresse du lieu. Si nous sommes assez vite d’accord sur le choix du menu (le traditionnel), nous sommes fort hésitants pour le vin.

    Divers sont proposés, élaborés en Moldavie, en Arménie, en Géorgie et en Ukraine. Il en est même un venant de Crimée. Une parenthèse indique que cette région se trouve en Ukraine. Poutine et ses affidés vont obliger à refaire la carte du restaurant après celle du monde. Il est question de vin doux et de vin sec, et comme nous n’arrivons pas à nous décider, notre hôtesse nous fait goûter. Nous optons pour une bouteille de Saperavi, vin sec de Géorgie. « On attribue à sa teneur élevée en potassium la vertu d’assouplir les parois des vaisseaux sanguins. », est-il précisé sur la carte.

    Nous débutons par un cocktail vodka café nommé « Les yeux noirs » qui nous met dans un bel état, puis arrive le borchtch, « soupe rouge au bouillon de bœuf et sa viande accompagnée de plusieurs légumes », que nous apprécions tous les deux.

                Une femme seule fait la troisième convive. En fond sonore, la musique est évidemment russe, au sens large. On y entend jusqu’à Charles Aznavour et Dalida. Le Saperavi nous ravit mais nous trouvons le plat principal peu copieux, que ce soit son goloubtzi (feuilles de choux farcies à la viande) ou mon goulasch (ragoût épicé de noix de veau) dont, d’une précédente visite, je gardais un meilleur souvenir. Qu’importe, nous nous sentons bien et même un peu plus que ça grâce au médicament pour les artères, ce qui fait que je ne me souviens plus de son dessert (le mien étant une sorte de gâteau de pain d’épice), ni de comment nous faisons pour rentrer.

    *

    Ce huit mai au soir, pas le courage d’affronter la pluie, ni l’attente dans la rue Sainte-Croix-des-Pelletiers, ni les badgées du Printemps de Rouen, ni de courir le risque de ne rien voir d’autre que la nuque du spectateur de devant, je manque donc l’annuel concert que consacrent Hélios Azoulay et l’Ensemble de Musique Incidentale aux musiques composées dans les camps de la Deuxième Guerre Mondiale.

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