• Du Sushi Tokyo au Grand Saint-Marc, un vendredi à Rouen

    Vendredi, c’est à dix heures que celle qui me tient la main arrive à Rouen. Elle me parle de ses difficultés à trouver un logement dans la capitale. Elle a de quoi être dégoûtée et angoissée. Allons faire un tour.

    Nous passons par la bouquinerie du Rêve de l’Escalier où, tandis que je furète, elle se plonge dans un livre consacré aux gnomes, puis par les voies sans boutiques nous rejoignons la rue Verte. Le restaurant Sushi Tokyo vient de rouvrir et nous entendons profiter de la formule à volonté. Comme boisson, un pichet de vin blanc fera l’affaire. Il aide au maniement des baguettes. Pendant un bon moment, nous nous concentrons sur les sushis, les sashimis et les makis en disant un peu de mal des autres client(e)s, à peine gêné par l’écran plat qui nous montre en boucle l’orage mortel du festival Pukkelpop. Pour finir, nous choisissons les boules de coco et la glace rhum raisin.

    Après une pause bien méritée à la maison, nous sommes en fin d’après-midi devant une boisson fraîche en terrasse au Grand Saint-Marc, sur la place du même nom. L’endroit est fort animé, notamment par un joueur de guitare flamenco et ses amis. Je le croise parfois rue Saint-Romain où il offre son répertoire contre quelques pièces. Il a une bonne tête, de nature à attirer la sympathie. Ce jour, c’est une femme bien allumée, une quadragénaire éméchée, qui s’installe près de lui, le genre de personne à qui je ne permettrais jamais de s’asseoir à ma table.

    Avec celle qui m’accompagne, je joue au jeu de Poutine. Après « Poutine pianiste », « Poutine chanteur », « Poutine plongeur sous-marin », « Poutine à la pêche », « Poutine archéologue », « Poutine conduisant une Formule Un », « Poutine en haut du mur d’escalade », nous lui en trouvons des futurs exploits au ridicule Premier Ministre de la Russie.

    Elle en est à « Poutine arrête l’incendie aux portes de Moscou » lorsque je lui décoche « Le visage de Poutine apparaît sur le Saint Suaire ».

    *

    Les nôtres de politicien(ne)s ne sont pas moins ridicules mais moins drôles. Vues à la télévision, les Vertes Eva Joly et Cécile Duflot se congratulant devant une foule en délire.

    Elles n’arrivent pas à cacher qu’elles ne s’aiment pas.

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