• Emile Verhaeren et moi, une histoire de non amour

    Point ne me plaît la poésie de Verhaeren mais comme à Rouen, et donc dans ma venelle, il pleut chaque jour depuis que je suis rentré de son pays, je relis l’un de ses poèmes publié dans Les villages illusoires en mil huit cent quatre-vingt-quinze, intitulé La pluie :

    Longue comme des fils sans fin, la longue pluie

    Interminablement, à travers le jour gris,

    Ligne les carreaux verts avec ses longs fils gris,

    Infiniment, la pluie,

    La longue pluie,

    La pluie.

    Elle s'effile ainsi, depuis hier soir,

    Des haillons mous qui pendent,

    Au ciel maussade et noir.

    Elle s'étire, patiente et lente,

    Sur les chemins, depuis hier soir,

    Sur les chemins et les venelles,

    Continuelle.

    Pourtant, Verhaeren, pour celle qui me rejoint le ouiquennede et moi, est synonyme de soleil et de printemps revenu. C’est toujours face à son buste que nous nous allongeons sur la pelouse du jardin de l’Hôtel de Ville (et le saluons parfois par son prénom).

    Une de mes lectures d’il y a un certain temps (au point que je ne retrouve plus le livre rangé je ne sais où), c’est la Correspondance de Stefan Zweig avec les écrivains et artistes de son temps dont Emile Verhaeren. Tous deux échangent de hautes pensées d’esprits éclairés jusqu’à ce que la première Guerre Mondiale conduise Verhaeren à reprendre à son compte la rumeur des Allemands qui coupent les mains des enfants. Zweig ne lui écrira plus.

    *

    Chantal T. m’envoie un mail. Elle n’aime pas l’usage que j’ai fait de Côté Rouen après y avoir lu l’article consacré à Emile.

    « On devrait vous faire payer le journal !!! Personnellement j'ai découvert "un personnage" super intéressant....alors que depuis 30 ans que je vis à Rouen, je n'avais pas eu la curiosité de chercher qui était ce personnage dont je rencontrais souvent son nom. Votre Humour me semble véreux ! »

    *

    A la terrasse d’un des innombrables cafés de la place du Vieux, un de ces hommes qui semblent toujours travailler s’adressant à l’un de ses semblables, tous deux un ordinateur sur les genoux :

    -On va lui envoyer une fatoua par mail.

    Suis pas sûr d’avoir bien compris.

    *

    « Une balle de cul, y a pas d’éthique » c’est la maxime du jour entendue ce vendredi dans la bouche d’une chasseuse de cerf dans Les Pieds sur terre sur France Culture. On ne tire pas dans le dos d’un animal en fuite, explique-t-elle, il n’y a qu’un homme pour avoir fait ça.

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