• Emily Jane White à Rouen pour le Cent Six

                C’est en plein air et gratuitement, en marge des concerts du soir sous les chapiteaux du Cent Six que chante ce vendredi en fin d’après-midi, Emily Jane White. C’est du folk et elle vient de San Francisco en Californie, nous dit-elle. Je suis là sur la place du Lieutenant Aubert, au bout de la rue Damiette, entouré d’une poignée de spectateurs et de spectatrices.

                Emily Jane White a pour scène un antique camion de pompier de la commune de Fondettes, un véhicule tout terrain marqué Service d’Incendie et de Secours d’Indre-et-Loire. Elle a vingt-six ans, une jupe noire qui lui descend jusqu’aux pieds, des cheveux longs avec une frange et une guitare acoustique entre les mains. Je crois que je l’ai déjà vue et entendue vers mil neuf cent soixante et onze ou soixante-douze dans un festival d’été au fond du Massif Central, à Pons ou à Cazals peut-être. Je me demande comment elle fait pour ne pas vieillir.

                Le public grossit au fil des chansons. Le Garde Robe, bar à vin d’à côté, en profite pour faire des affaires. Certain(e)s préfèrent rester loin derrière la scène à la terrasse du Globe devant une bière (c’est l’heure). A ma gauche, un cycliste casqué explique à son voisin comment il a fait pour ne pas tomber de vélo. A ma droite, une jeune femme explique à sa copine comment elle a fait pour tomber enceinte. Un gros camion de poubelles remonte la rue Damiette et se trouve coincé. Les éboueurs coupent le moteur et font une petite pause musicale. Ils ont le temps. Ce n’est pas comme certain(e)s passant(e)s qui filent vite à la maison (c’est aussi l’heure de la télé). Des garçons font des photos de la jolie chanteuse et une fille mauve la filme.

                Elle a une voix agréable, Emily Jane White, comme plein de chanteuses de folk que je connais. Peut-être qu’elle chante autre chose qu’elles. Je ne sais pas. Je ne parle toujours pas anglais.

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