• En Basse-Normandie (Villedieu-les-Poêles, Guiberville)

    A l’Hôtel de la Mer de Granville, c’est la femme de ménage qui sert le petit déjeuner (sommaire mais seulement six euros) tout en s’occupant du repassage. Il fait encore un peu nuit lorsque j’en ai fini, aussi vais-je reprendre un café en terrasse Au Tout Va Bien, regardant passer les automobilistes pressé(e)s par le travail et des cars scolaires presque vides.

    Un dernier regard pour le port et je prends la route du retour, direction Villedieu-les-Poêles. Je m’y arrête à la recherche de la ouifi. Elle se trouve au bar de l’Hôtel Le Fruitier mais la connexion est mauvaise. Le bar L’Agora, qui ne l’a pas, m’envoie à l’autre bout du bourg au Samovar qui l’a. C’est ouvert. La patronne est en cuisine, à l’épluchage. Elle refuse de m’admettre avant l’heure officielle, dans un quart d’heure. Pour la première fois en Basse-Normandie, on ne fait pas tout pour m’être agréable. Vais-je garder un mauvais souvenir de la ville du cuivre ? Non, car redescendu au centre et l’Office de Tourisme étant maintenant ouvert, j’y suis admis avec le sourire par la femme à l’accent anglais qui le tient.

    Cela fait, j’erre au hasard dans la vallée de la Vire et m’arrête à Guiberville au grand restaurant routier qui porte ce nom, trois salles dont l’une en véranda où je m’installe à l’ombre après avoir payé mon repas (douze euros quatre-vingts centimes) et reçu un ticket « menu complet ». J’ai la vue sur l’immense parquigne privé où se garent camions de toutes sortes, portant conteneurs, troncs d’arbres, bottes de paille, citernes de gaz, etc. Une serveuse anorexique prend ma commande : buffet d’entrées, tartine viroise à l’andouille, fromage, tiramisu. Sur la table, une bouteille de vin dont je ne bois que deux verres. Le café est en sus. Je le prends au comptoir avec les costauds du volant.

    Ensuite, c’est l’autoroute fatigante, dans une chaleur d’été, parmi de nombreux camions, et l’arrivée à Rouen, avec les difficultés conséquentes à la destruction du pont Mathilde.

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    Concours de belote à Villedieu-les-Poêles. Comme lot : de la viande.

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    Au Guiberville : deux couples de quinquagénaires arrivent dans la même voiture (les hommes devant, les femmes derrière). Ils s’installent. Il est question d’aller aux toilettes. L’une des femmes aux deux hommes :

    -Allez-y d’abord, on ira après, on reste ici pour garder nos sacs, on sait jamais.

    Le seul qui soit assez proche pour fouiller dans les sacs, c’est moi.

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