• En voyage avec Sei-Shonagon et une inconnue

                La semaine dernière, dans le train, j’ouvre Les notes de l’oreiller de Sei-Shonagon, livre publié dans La Bibliothèque Cosmopolite chez Stock, en me disant que ma jeune voisine en aurait bien besoin, d’un oreiller, elle qui bouge sans cesse ne sachant quelle position adopter pour retrouver le sommeil d’où l’a tiré un lever trop matinal, j’ai envie de lui proposer mon épaule, on y dort bien, mais m’en abstiens et me plonge dans la lecture.

                Sei-Shonagon, dame d’honneur à la cour de l’impératrice Sadoko, à Kyoto, au dixième siècle de notre ère, a noté au fil du pinceau, sans plan ni méthode, pensées, remarques et anecdotes, avec une prédilection pour l’établissement de listes, ce qui me plaît particulièrement, des listes intitulées entre autres : « Choses peu rassurantes », « Choses qui font pleurer », « Choses charmantes qui font battre le cœur », « Choses qu’il valait mieux ne pas faire ».

                Je note dans les « Choses qui font rougir de honte » : L’intérieur du cœur d’un homme et dans les « Choses vilaines » : L’intérieur des oreilles d’un chat.

                Et dans ma propre liste de « Choses inhabituelles qui causent une impression étrange », j’écris « Le contact accidentel et répété du corps de ma voisine de voyage avec le mien au gré des soubresauts du train » et dans celles de « Choses qui égayent le cœur » j’écris : « Le sourire échangé avec ma voisine de voyage, à qui je n’ai pas parlé, lorsque je quitte ma place, le train arrivé en gare ».

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