• Exposition Aimez la France comme elle a aimé Van Gogh 1886 ! de Raša Todosijević au Centre Culturel de Serbie

                Sortant du Centre Pompidou vendredi après-midi, où je suis allé revoir l’exposition Yayoi Kusama, j’ai l’œil attiré par le titre ironique de celle proposée en face au Centre Culturel de Serbie Aimez la France comme elle a aimé Van Gogh 1886 ! J’entre, dis bonjour et attrape un dépliant, apprenant qui est Raša Todosijević, connu (mais pas de moi) depuis les années soixante-dix, alors membre du groupe d’avant-garde yougoslave « Nouvelle pratique artistique » avec, entre autres, Marina Abramović (« Nos professeurs étaient des paresseux, des gens gras et stupides. » dit-il)

                Ici l’on montre en vitrine l’une de ses installations du cycle Grand Piano, instrument transpercé de cannes de marche, mais je suis davantage intéressé par les photos de ses performances passées, quand il frappait une femme en lui demandant sempiternellement en allemand ce que c’est que l’art Was ist Kunst ?, ou quand il servait à ses invités des plats nationaux serbes (haricots, pain et bière) sur une table en forme de croix gammée Gott liebt die Serben (Dieu aime les Serbes).

                A l’étage, une équipe filme en anglais un homme trop jeune pour être l’artiste, ce qui m’empêche de tout voir. Je redescends, emportant le texte d’un entretien de l’artiste avec Hans Ulrich Obrist. Il y raconte sa première performance en ces termes « J’avais un poisson rouge. J’ai jeté le poisson rouge sur le sol et j’ai commencé à peindre mon corps avec de la boue et à courir à travers le Melville College en attendant que le poisson meure. Les gens disaient, « Oh mon Dieu ! S’il vous plaît remettez le poisson rouge dans l’aquarium » et ils ont commencé à pleurer pour le poisson… Ils mangent du poulet chaque jour, pourquoi sont-ils en train de pleurer pour un poisson ? ». J’aime beaucoup cette histoire.

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                Autre délectation, la lecture de ce fait-divers l’autre semaine sur le site de Paris Normandie. Je résume. Un couple de Belbeuf se dispute. Elle annonce qu’elle va aller dormir à l’hôtel. Le fils de douze ans se cache dans le coffre de la voiture. Sa mère va en fait chez son amant à Caudebec-lès-Elbeuf. A l’arrivée devant la maison dudit, le fiston téléphone à son père qui déboule. L’homme trompé frappe sa femme, lui cassant la mâchoire. L’amant se réfugie chez un voisin. Pendant que le père essaie de forcer la porte, le fiston ravage l’appartement de l’amant. Les policiers appelés par le voisin arrivent et constatent les dégâts.

                Epilogue : le fiston est placé chez sa tante, la femme à l’hôpital et le mari en garde à vue (il en sort assez vite, sa femme n’ayant pas porté plainte contre lui).

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                Elle lui dit que l’important c’est qu’elle puisse rebondir. Rebondir, un mot que je déteste mais comme il est question d’une professeure de danse il est peut-être à sa place.

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