• Expositions Jean-Michel Alberola et Pierre et Gilles à la galerie Templon

    Sorti du Centre Pompidou, ce mercredi après-midi, je passe chez Templon, d’abord à l’annexe où les peintures abstraites de Jean-Michel Alberola ne me siéent guère puis en face, où sont montrés les nouveaux travaux de Pierre et Gilles sur le thème du Héros, des images de garçons qui plairont aux garçons qui désirent les garçons, mais sont aussi visibles une Arielle Dombasle, en sa splendeur inentamée, dans le rôle du Fruit défendu et deux héros de la vie quotidienne ayant succombé au mariage pour tous avec derrière eux, dans son cadre, sur fond de drapeau tricolore, une tête d’Hollande hilare.

    La ligne Quatorze m’emmène vers Pyramides. Une publicité pour Bruges, Gand et Anvers y proclame : « Les Flamands osent ». Au Book-Off de l’Opéra, je ne suis guère plus chanceux qu’à l’autre, mettant néanmoins dans mon sac les Souvenirs littéraires et quelques autres de Maurice Pons, l’homme du Moulin d’Andé, près de Louviers, ville natale.

    La pluie reprend lorsque je sors de Chez Léon où j’attendais le train pour Rouen. Plus celui-ci avance, plus il fait sombre, bien que ce ne soit pas l’heure de la nuit. La buée couvre entièrement les vitres. C’est comme si on voyageait en permanence dans un tunnel.

    A l’arrivée, la mousson s’abat sur la ville, de quoi m’autoriser à prendre le métro sans payer pour me rapprocher de ma demeure. Je descends au Théâtre des Arts. Les marches de la station sont en passe d’être transformées en torrent. Toute cette eau se répand sur les rails. Dans les rues ne sont visibles ni piétons ni voitures. Je fends le déluge. A peine arrivé, un éclair zèbre l’obscurité. Il est suivi d’un tonnerre fracassant.

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    Jeudi matin, des affichettes sur toutes les portes de la Cathédrale de Rouen l’annonce fermée pour cause de dégâts des eaux.

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    De ma lecture récente des lettres de Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais à Aurélie Houret de la Morinaie, cet extrait daté du onze vendémiaire an sept (dix octobre mil sept cent quatre-vingt-dix-huit) :

    Juge et rappelle-toi à la nature, et à l’ivresse des caresses religieuses dont ton corps a été l’objet de ma part, si j’ai pu, si j’ai dû, pour conserver une liaison qui me devenait détestable ; si j’ai dû dire la sottise : que j’étais vieux et elle jeune encore ! etc., etc. (…) c’est du crime d’avoir foutu avec un autre, dans le temps même où ton amant, par ivresse plus que divine, te suçait le con et le cul, comme un dévot traite l’Eucharistie ! Qui, moi ? Je devrais pardonner, me dis-tu, dissimuler ce crime affreux contre l’amour ? Non, foutre, non ! Encore aujourd’hui, je te fuirais à mille lieues, si je pouvais te soupçonner de te laisser sucer le con, lécher le cul par un autre homme que moi !

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