• Expositions Mexico City Waltz de Nicolas Comment et Journées ensoleillées de Gérard Manset à la Galerie Vu’

                Samedi est un nouveau jour de ciel gris et de mouillasse. Le matin, je parcours les allées du mélange de brocante et de vide grenier qui se tient sur la place des Fêtes dans le dix-neuvième où m’a conduit la ligne de métro numéro sept bis que j’ai rarement l’occasion de prendre puis fais de même place Jacques-Demy dans le quatorzième où une dame explique que ce qu’elle aime dans le vide grenier c’est qu’un objet n’ayant aucune valeur pour qui le vend est rempli d’importance pour qui passe. Ce n’est pas le cas pour moi aujourd’hui.

                A pied, je rejoins le boulevard Saint-Michel puis traverse la Seine afin de déjeuner à volonté dans ce petit restaurant chinois de la rue de la Verrerie où plus d’une fois j’ai mangé en compagnie de celle qui se réveille à New-York et à qui je songe. Je commande un pichet de vin blanc et pour le reste que ma volonté soit faite.

                La ligne quatorze me mène ensuite à Pyramides. A pied et par le passage Choiseul j’atteins la maison Book-Off où je passe un assez long moment tranquille jusqu’à ce qu’arrive une mère et son enfant : « On regarde avec les yeux, on touche pas ». Entendre un avertissement de ce genre, c’est être assuré que le moutard va mettre le souk. Ce qu’il ne manque pas de faire. « T’as chaud ? Enlève ton manteau. Tu veux que maman le porte ? ». Jamais je ne m’habituerai à ce qu’une mère parle d’elle à la troisième personne lorsqu’elle s’adresse à sa descendance. Ce moutard entend me déranger une fois de trop. Je refuse de le laisser passer « Bon, viens, c’est pas grave, le monsieur veut pas te laisser passer, on va faire le tour ». Aller faire un tour serait une meilleure idée.

    Quand j’en ressors, je comprends pourquoi cette mère et de son moutard sont entrés dans une librairie. Il pleut franchement.

                C’est néanmoins à pied que je vais à la galerie Vu’ sise au cinquante-huit rue Saint-Lazare dans un hôtel particulier nommé Paul Delaroche. On y expose les photographies de deux artistes surtout connus pour leurs chansons, Nicolas Comment et Gérard Manset, sous les titres Mexico City Waltz et Journées ensoleillées. Le premier montre des images récentes, sorte de safari intime où une jolie brune tient le premier rôle. Le second montre des images de ses voyages anciens dans l’hémisphère sud dont une seule est marquée de la traditionnelle gommette rouge, celle dont la reproduction figure sur la pochette de l’album Revivre (mais toutes ne sont pas à vendre). Dans un cas comme dans l’autre, ces photos ne sont pas inintéressantes mais bien sûr si elles n’étaient pas celles de personnes connues dans un autre domaine, on ne les exposerait pas.

                La pluie tombe toujours quand je quitte la galerie Vu’, plus qu’à rentrer me mettre à l’abri aux Amiraux. Depuis mon retour de vacances, les journées ensoleillées ont disparu.

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    Je me demande comment Gérard Manset a fait pour choisir ou accepter un titre d’exposition aussi nul.

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