• François Auguste en procès, des Kurdes marqués, des assistantes sociales arrêtées, cela se passe ainsi en Sarkozie

                Je rattrape mon retard de lecture des mails envoyés, ces jours derniers, par l’association Terra (Travaux, Etudes, Recherches sur les Réfugiés et l’Asile).

                Certains racontent des histoires édifiantes. J’en retiens trois :

                La première : Ce lundi vingt-six novembre deux mille sept, à quatorze heures, François Auguste est de nouveau convoqué par le Procureur de la République devant le tribunal correctionnel pour « entrave à la circulation d’un aéronef afin de soutenir des personnes faisant l’objet d’une reconduite à la frontière.» Le deux décembre deux mille six, sur le point d’embarquer, en compagnie de son directeur d’administration, dans un avion pour une mission confiée par le Conseil  Régional, François Auguste, vice-président de la Région Rhône-Alpes, membre du Parti Communiste, a été informé par des membres du Réseau  Education Sans Frontières que la famille Raba pouvait y être embarquée à fin d’expulsion. Il a d’abord demandé au pilote de ne pas faire décoller l’avion, puis devant son refus, il s’est adressé aux passagers très calmement. François Auguste a alors été ceinturé, emmené de force  par trois policiers, et une fois hors de la carlingue, il a été mis à terre brutalement (une côte fracturée), alors même qu’il avait fait valoir son statut d’élu et qu’il ne s’est jamais débattu. Il a ensuite été emmené dans un fourgon  de police et placé en garde-à-vue pendant cinq heures, avant d’être libéré sous l’effet d’une forte mobilisation. La famille Raba n’a pas été embarquée cette fois-là, elle a été expulsée plus tard par un itinéraire détourné, puis est revenue en France. François Auguste encourt cinq ans de prison et dix-huit mille euros d’amende.

                La deuxième : Le vingt-quatre octobre dernier, le Président du Comité local du Mrap de Dunkerque a découvert et photographié sept réfugiés kurdes marqués par la police avec des chiffres au gros feutre vert indélébile sur le dos de leurs mains, une pratique inédite qui en rappelle une autre. Paris Match montre cela dans une vidéo visible sur son site Internet.

                La troisième : Le lundi dix-neuf novembre deux mille sept, le Parquet de Boulogne-sur-Mer fait interpeller, au petit matin à Paris, deux des intervenantes sociales de France Terre d’Asile pour délit de complicité d’aide au séjour irrégulier en bande organisée (ces deux travailleuses sociales avaient donné leurs numéros de téléphone personnels à des Afghans). Arrestation à domicile, perquisition, et transfert menotté vers Calais, tel est le sort qui leur est réservé. Elles sont libérées après plus de douze heures de garde à vue pour l’une, vingt-quatre heures pour l’autre, à trois cents kilomètres de leur domicile, un jour de grève des transports.

                Il fait vraiment bon vivre en Sarkozie.

    Partager via Gmail Yahoo!