• Je déballe ma bibliothèque (carrément)

    Loïc Boyer n’habite plus à Rouen, les nécessités de la vie. Il poursuit ailleurs ses activités de graphiste, d’illustrateur, d’éditeur, voire de didjai.

    Découvrant la pétition de soutien à Julien Coupat mise en ligne par la Maison des Ecrivains et de la Littérature Je déballe ma bibliothèque et, « prenant le titre au pied de la lettre », il nous offre sur son nouveau blog l’Imprimante  « un best-of des livres subversifs qui hantent (ses) étagères ».

    A son exemple, je fais de même aujourd’hui, ne déballant en vrac que des livres dont le titre lui-même attire l’œil de la Police : J’ai tué de Mikhaïl Boulgakov (Biblio), De la grève sauvage à l’autogestion généralisée de Ratgeb (Dix/Dix-huit), Souvenirs d’une gamine effrontée d’un anonyme (Balland), Le Combat sexuel de la jeunesse de Wilhelm Reich (Gît-le-Cœur), L’irrésistible ascension du pervers de Vernon A. Rosario (Epel), Perdre sa vie à la gagner des Amis de la Terre (Pauvert), Objecteurs, insoumis, déserteurs de Michel Auvray (Stock), Autoportrait d’un bandit dans son adolescence d’Edward Limonov (J’ai lu), Guide de l’anti-consommateur de Martine Grapas et Dorothée Koechlin-Schwartz (Livre de poche), L’anarchisme de droite ou du mépris considéré comme une morale de Pascal Ory (Grasset), Travailler deux heures par jour par le collectif Adret (Seuil), Un peu d’encre dans la neige (l’expérience de la cocaïne par les écrivains) (Le Lézard), De l’Assassinat considéré comme un des Beaux-Arts de Thomas de Quincey (L’Imaginaire).

    Ce n’est qu’un modeste échantillon.

    D’autres livres, au titre moins explicite, seraient tout autant susceptibles d’intéresser les policiers chargés de la perquisition de ma bibliothèque.

    Il est même des auteurs qui n’ont l’air de rien mais dont les autorités feraient bien de se méfier. Jérôme Leroy, auteur d’A vos Marx, prêts, partez ! (Le Poulpe/Baleine) cite ainsi, sur Causeur.fr, dans son article Julien Coupat aurait lu des livres, un extrait d’Une ténébreuse affaire, le roman de Balzac, qui décrit plutôt bien la situation actuelle : On croit la police astucieuse, machiavélique, elle est d’une excessive bénignité ; seulement elle écoute les passions dans leurs paroxysmes, elle reçoit les délations et garde toutes ses notes. Elle n’est épouvantable que d’un côté. Ce qu’elle fait pour la justice, elle le fait aussi pour la politique. Mais en politique, elle est aussi cruelle, partiale que l’Inquisition.

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