• Celle que j’accompagne a le vendredi libre en compensation du travail jusqu’à pas d’heure le quinze août. Nous partons pour Brooklyn où je veux l’inviter au Tom’s Restaurant, rue de Washington. Nous avons la chance d’y obtenir sans attente une table dans la salle principale. L’ambiance, la déco kitsch, la clientèle mélangée et élégante, la cuisine (steaks Salisbury, frites françaises), les signatures de célébrités au mur, la photo d’Obama qui nous regarde manger, tout lui plaît autant qu’à moi, c’est parfait un café et un thé pour finir.

    Elle veut ensuite me faire connaître le cimetière de Green-Wood qu’elle a déjà visité et où (je l’ai appris par Le Guide du Routard) Basquiat est enterré. On ne sait pas comment le rejoindre à pied. On se renseigne à la Brooklyn Library et nous voici partis. On longe Prospect Park, c’est long et il fait très chaud. On tourne à droite, le cimetière est en vue mais quand on y arrive, c’est à une porte qui n’ouvre que le samedi. Il nous faut donc faire presque tout le tour pour trouver une porte ouverte. C’est interminable. On touche le but épuisés, moi de plus ronchonnant. Dès franchie l’immense arche de style gothique, je m’écroule sous un arbre, cependant qu’elle a le courage d’aller acheter de quoi se rafraîchir à la station service en face.

    Nos glaces à l’eau consommées, on se présente au check-point. Un gardien ou un garde nous donne un plan. Basquiat ne figure pas parmi les célébrités enterrées là (Bernstein, Tiffany et des militaires). Un ordinateur à la disposition des visiteurs voulant trouver la tombe de leurs proches nous indique qu’il est tout en haut. Nous grimpons dans la chaleur épaisse. On arrive au secteur 176, lot 44 603, vaste lot où l’on cherche en vain. Aux quelques visiteurs à qui on demande, le nom de Basquiat ne dit rien. Nous sommes fatigués. Elle s’assoit sur un banc. J’aperçois un homme qui fait des photos. Je vais lui demander et miracle il connaît JM Basquiat et sait à peu près où est sa tombe.

    Je la trouve et appelle celle qui n’était pas loin de renoncer, une petite pierre tombale dans une longue ligne où sont surtout des Italien(ne)s, entre celles des familles De Lorenzo et Russo. Quelques offrandes, dont une roue à vent multicolore, l’ornent. Nous y ajoutons les sucettes qui nous ont été offertes par Tom’s Restaurant. « Jean-Michel Basquiat Artist Dec 1960 Aug 1988 » est-il simplement écrit.

    On fait quelques photos puis on prend le temps de visiter le reste du cimetière en redescendant vers la sortie, six cent mille tombes sur près de deux kilomètres carrés, éloignées les unes des autres dans une atmosphère paisible, avec des inscriptions familières (Mother, Father and co) et parfois des offrandes kitsch. Ici sont enterrées les familles Paillard, Dalton, Kinder et Asleep mais bien vivants sont les écureuils, les hérons et les gardes armés qui patrouillent en voiture.

    Exténués, nous prenons le métro D et rentrons à Convent Avenue pour un apéro grignotage : raisins congelés sans pépins, bol de gingembre brûlant, puis elle s’occupe un peu de l’organisation du voyage de septembre.

    *

    « Ne deviens pas une statistique », c’est la mise en garde de la MTA (Metropolitan Transportation Authority) à qui aurait envie de pénétrer dans le train alors que les portes se referment. Suit le nombre de morts enregistré chaque année parmi les adeptes de cette pratique.

    *

    Autre conseil, que l’on ne trouve pas seulement dans le métro : « If you see something, say something. ». Il suffit d’appeler 1-888-NYC-SAFE.

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  • Cette fois, je ne loupe pas le MoMA (Museum of Modern Art) que j’atteins avec le bus M3. Un pass famille doit me permettre d’entrer gratuitement, que celle qui ne peut être avec moi pour cause de labeur a obtenu d’un vieux black qu’elle a dessiné. Au guichet, ce pass défraîchi refuse d’être lu par le décodeur. Il a manifestement déjà été utilisé. L’employée ne cherche pas à comprendre, elle me laisse entrer et même me le redonne.

    Je prends l’escalator, ai le plaisir de trouver en haut des marches au niveau 4 La Rue de Balthus et m’y attarde un peu puis monte au niveau 5, où sont les chef-d’œuvres de la peinture des dix-neuvième et vingtième siècles : Nuit étoilée, Nymphéas, etc. Beaucoup de monde évidemment, dont des Français que j’essaie de ne pas entendre. Je trouve là aussi, à mon contentement, deux James Ensor et deux Frida Kahlo. Dans des couloirs, où peu les voient, sont des toiles de George Grosz, Otto Dix, Edward Hopper (New York Movie, qui ne sera donc pas à Paris) et le tableau remarqué par celle qui est passée là avant moi, dont elle m’avait envoyé une reproduction en carte postale, Christina’s World d’Andrew Wyath : une femme allongée de dos fait face à une maison hopperienne, impression de malaise garantie, surtout quand on prend conscience des bras maigres de cette femme.

    Je monte au niveau 6 où sont les expositions temporaires : une rétrospective Alighiero Boetti où je ne m’attarde pas et Century of the Child : Growing by Design, 1900-2000 où je passe plus de temps que prévu. On y montre le meilleur du mobilier, du jouet et du livre pour enfant et il y a de quoi voir. Quelques peintures sont aux murs dont deux me retiennent : Espoir de Gustav Klimt, montrant une femme enceinte, et The Blue Dolls d’Alton Piekens, où des enfants inquiétants brûlent leurs poupées. Me plaît aussi l’installation Goth Lolita ensemble with matching Angry doll de M. Nosto (Japon). Dans la salle consacrée à l’enfance dans les régimes totalitaires, je repère une affiche en français datant de mil neuf cent quarante. Elle est signée du Suisse Hans Thöni « Pour une jeunesse saine, pour un peuple fort, les Sports d’hiver ! ». Ailleurs, un court film noir et blanc de mil neuf cent vingt et un montre des nymphettes court vêtues dans des exercices gymniques Looks very Jolly, doesn’t It ? Il s’agit, indique le cartouche, de l’Open Air Summer School de Margaret Morris à Pourville (sud de la France). Je vois bien les falaises et l’erreur, ainsi que les nymphettes du même genre qui visitent cette exposition.

    Je repasse par le niveau 5, où se trouve maintenant trop de monde, puis descends au 4 qui va de mil neuf cent quarante à mil neuf cent quatre-vingt. Nouvelles gloires : Pollock, Rothko, Warhol, Lichtenstein, Rauschenberg et les autres, une salle Joseph Beuys et une autre qui m’intéresse davantage consacrée à Marcel Broodthaers, artiste belge sur lequel je me promets de faire une recherche en rentrant. J’aime bien aussi The Bus Driver, sculpture installation de George Segal.

    Commençant à fatiguer, je descends au 3 « Architecture, Design, Photographies, Dessins », où dans un vieux téléphone noir j’écoute un poème au hasard parmi « a lot of Dial-a-poem », c’est un de Gary Snyder dit par lui-même je pense.

    Je descends au 2 où est exposé l’art contemporain de mil neuf cent quatre-vingt à nos jours, trop épuisé pour bien en profiter. Je m’attarde quand même devant Keith Haring, Jeff Koons, Takashi Murakami et termine par Dieter Roth solo scenes, cent vingt huit vidéos de lui-même dans les actes de la vie quotidienne, montrées sur trois murs, cela filmé dans la dernière année de sa vie.

    Je sors de là lessivé à 2.30 p.m. et pars à la recherche d’un restaurant, retrouvant par hasard l’un où j’ai déjà mangé : le Galaxy sur la 9eme Avenue (burger frites, coca, café, douze dollars). Ensuite, je gagne le bord de l’eau, près de l’Intrepid Sea Air Museum au pier 84 (Musée de l’Armée sis dans un porte-avion), et à l’ombre sur un ponton, je trouve une table publique où mettre en forme mes notes. Une jeune femme black vient s’y asseoir aussi, un peu mal en point, pas loin de s’endormir. A la table voisine, un père bricole pour son fils un modèle réduit d’avion de guerre acheté au Musée. Une jolie blonde se fait photographier par sa copine. Un pauvre black récupère les bouteilles en plastique dans les poubelles. Un hélicoptère à double hélice survole la scène. La jeune femme black s’en va, l’avion modèle réduit est terminé, la jolie fille s’assoit sur les genoux de sa copine grosse et laide pour regarder les photos. D’un café voisin provient Here comes the sun que joue et chante un musicien chargé d’égayer la clientèle. Le ciel est orageux. Il fait chaud dans les rues de Manhattan et frais là où je suis. A 6.30 p.m. je dois la rejoindre, libérée du travail, à la 23th Street, sortie de métro C et E devant chez Gap.

    Je prends donc un E qui me mène au bon endroit. En attendant l’heure du rendez-vous, je bois un Coca Regular chez Dunkin’ Donuts où il faut demander la clé pour aller aux toilettes. A six heures trente pile, je la vois qui me cherche des yeux, inquiète, finissant par m’apercevoir. Arrive Nic, l’une de ses amies américaines. Liz, sa colocataire, doit nous rejoindre un peu plus loin. Il s’agit d’aller voir si à Chelsea en août les galeries d’art font vernissage. Eh non ! Liz survient, une part de pizza à la main. On décide d’aller boire un verre quelque part. Un café au pied de la High Line nous permet une table en terrasse. On commande une bouteille de merlot de Californie, des frites de patates douces et des frites de courgettes. Les trois filles discutent de choses et d’autres et je fais de la figuration muette.

    Quand les serveurs nous font comprendre qu’il est temps de laisser la place, on va se balader sur la High Line que l’on parcourt de bout en bout, la nuit étant tombée. Ces deux filles sont sympathiques bien qu’un peu superficielles et Liz a un rire que je croyais jusqu’alors réservé aux bandes dessinées Hi hi hi hi hi.

    Nous nous séparons dans une station de métro avec une bise à la française. Pour nous, c’est retour à Convent Avenue.

    *

    Le MoMA : un beau bâtiment à l’architecture sobre avec plongée visuelle sur les étages inférieurs et les rues voisines (grandes vitres descendant jusqu’au sol).

    *

    Christina’s World d’Andrew Wyath évoque sa voisine handicapée qui ne se déplaçait qu’en rampant. Le peintre a demandé à sa jeune femme de poser mais lui a fait les bras amaigris de la voisine, apprendrai-je plus tard.

    *

    A toujours devoir se taire, ou à juste bredouiller quelques mots d’anglais, on passe vite pour un idiot.

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  • Tandis que celle qui m’héberge clandestinement part pour son travail, je quitte ce mercredi Convent Avenue avec l’intention de visiter le MoMA. Pour ce faire, je descends du métro à Columbus Circle mais me trompe de direction en longeant Central Park à pied, partant vers l’ouest au lieu du sud. Voulant rectifier à l’aide du métro, je grimpe malencontreusement dans un B qui mène à Brighton Beach tout au bout de Brooklyn. Je décide de laisser tomber le Musée et d’aller voir la mer.

    Après un long voyage essentiellement aérien, je descends donc à la station Brighton Beach et découvre non pas la mer mais un quartier très animé où personne ne comprend mon anglais. C’est qu’ici, je m’en rends vite compte, on parle russe. Je suis à Little Odessa, dans une rue dont la plupart des enseignes sont écrites en cyrillique. La mer se cache bien, j’aurais pourtant besoin de me rafraîchir.

    Je finis par la trouver en suivant une famille munie d’une pelle et d’un seau, une mer calme et lointaine qui lèche une vaste plage de sable propre, bien peignée, presque déserte. Une promenade comme celle des planches à Deauville la longe que je parcours sur un bon kilomètre jusqu’à atteindre un parc d’attraction dont les manèges sont au repos. Je crève de chaud et fais demi-tour, arrivant dans la zone des restaurants. Veulent m’attirer à l’intérieur des serveuses aguicheuses à qui je dis non.

    Je retourne dans Brighton Bridge Avenue et entre chez Primorsky, un restaurant russe dont la salle kitsch est en grande partie occupée par des tables décorées comme pour un mariage. On m’installe à l’une des tables non décorées proche du bar et de la cuisine. Il fait sombre et à peine moins chaud que dehors. Les serveurs portent des costumes noirs et sont froids comme des membres du KGB, efficaces cependant. Peu de monde ce mercredi midi, deux couples de vieux Américains, je prends le menu du jour à six dollars quatre-vingt-dix-neuf : bortch, goulasch avec purée, et mange avec Poutine dans les écrans de télévision. J’ajoute un café à l’américaine. Avec le pain, les taxes et le tip, ça fait douze dollars.

    Quand je ressors, je constate qu’il fait encore plus chaud, aussi avisant sur le trottoir une pancarte qui propose des services de pédicure pour 10.99 je monte à l’étage où s’activent non des Russes mais des Chinoises. L’une d’elles s’occupe de mes extrémités, coupage, lavage, ponçage, rapage, séchage, tandis que des télés murales parlent du pays. Au moment de payer c’est 15 dollars au prétexte que je suis « a man ». J’essaie de discuter, rien n’indiquant une différence de prix selon le sexe, sûr qu’en France je refuserais de payer la somme demandée. Ici, je ne peux que renoncer et finis par donner les quinze dollars sans ajouter de tip puis je quitte les lieux sans au revoir en claquant la porte.

    Les pieds confortables mais suant à grosses gouttes, je reprends le métro et descends à Prospect Park qui ne me réussit pas mieux que la fois précédente, n’y trouvant pas l’endroit accueillant dont j’ai besoin. A défaut, je m’installe à l’ombre en son entrée, regardant de jeunes blacks qui tentent de vendre de l’eau fraîche aux conducteurs arrêtés au feu rouge.

    Le soir venu, je la retrouve à Convent Avenue, dont le couloir est de plus en plus encombré par les cartons de celui qui doit déménager un jour ou l’autre, pour un dîner boisson au gingembre et glace à l’ogéhemme.

    *

    Où que ce soit à New York City, quels que soient leur statut social et leur style vestimentaire, les vieilles et les vieux sont en baskets.

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  • Mardi matin vingt et un août, pas très tôt, d’un coup de métro, je me rends à Brooklyn avec l’intention de déjeuner au Tom’s Restaurant, une auberge située Washington Avenue vantée par Le Guide du Routard. Je sors de terre dans un grand bruit d’ambulance. Un cycliste gît derrière une voiture, J’évite de regarder.

    Un peu perdu, avec l’aide de plusieurs passant(e)s et d’un plan sommaire, marchant plus que voulu, je finis par arriver chez Tom dont l’extérieur ne paie pas de mine mais l’intérieur en jette, tout en décoration kitsch : fleurs en plastique, drapeaux du pays, guirlandes électriques allumées, photos encadrées de clients connus, articles de journaux louangeurs. Les serveurs sont à casquette et la clientèle de toutes les origines (autant de blacks que de whites) et de tous les âges. Du vieux jazz sort des enceintes. On me case à la petite table pour solitaire, près des toilettes, où je mange un burger Deluxe avec d’excellentes french fries, un café en plus, resservi, le tout pour douze dollars auxquels j’ajoute deux dollars de tip.

    Je veux aller ensuite à Prospect Park, passe pour cela devant le Brooklyn Museum puis le Jardin Botanique où c’est gratuit today m’apprend le gardien jovial qui me hèle. Je visite un peu, notamment le jardin japonais avec tortues et big poissons dans le bassin. Je traverse ensuite la rue qui mène à Prospect Park, découvre un jardin fatigant avec peu de bancs. J’en ressors déçu et m’assois à l’entrée et à l’ombre. Il fait plus que chaud. Derrière le muret, la pelouse m’apparaît comme un recours. Je m’y allonge, la tête sur mon sac qui fait parfaitement oreiller, et m’endors pour un bon moment.

    Au réveil, j’entre dans la Brooklyn Public Library, vaste bibliothèque sur plusieurs niveaux. La pente des escaliers freinant mon ardeur, je n’en visite que le bas où sont des livres en différents langages dont en français essentiellement des best-sellers. Des usagers dorment profondément. Un vieil homme fait des recherches sur l’art égyptien. Un jeune homme étudie je ne sais quoi avec son casque de vélo sur la tête. Une jeune femme lit les jambes sur le bureau. Je passe par la case restroom avant de sortir.

    Je longe à nouveau le Museum et trouve l’entrée du métro 2 qui, je le découvre un peu tard, ne s’arrête pas à Columbus Circle où j’ai rendez-vous à 7 p.m. avec celle qui travaille courageusement. Un 1 dans l’autre sens m’y ramène. Comme je suis en avance, je prends un jus d’orange chez Pax Wholesome Food, 1776 Broadway, puis vais me poser sur un banc dans la partie la plus touristique de Central Park, où l’on promène les touristes en tricycle ou en carriole tirée par un cheval.

    A l’heure dite, qu’affiche en blanc sur fond rouge sur son toit CNN (ainsi que la température : 77°F), elle me trouve sous la planisphère de Columbus Circle et m’emmène acheter des sushis et des makis au sous-sol du Time Warner Center chez Whole Foods Market, un supermarché bio pantagruélique où l’on peut trouver, et éventuellement manger sur place, toutes les cuisines du monde.

    Nous pique-niquons gaiement avec des baguettes dans Central Park, observant promeneurs et écureuils tandis que la nuit tombe, puis repassons par le Time Warner Center afin d’en utiliser les restrooms. Chez les hommes, les miroirs sont incrustés d’écrans de télévision qui diffusent les infos de CNN. Pas de télés chez les filles me dit-elle après avoir jeté un œil chez les hommes au mépris des convenances américaines, elles ont sans doute besoin de toute la surface du miroir pour se remaquiller.

    Nous faisons une balade nocturne dans Central Park sans y croiser ni lucioles ni brigands. Elle fait des photos des buildings éclairés.

    A la station de métro par laquelle nous rentrons à Convent Avenue, un couple de blacks jouent de la percussion sur des seaux en plastique renversés, lui surtout est très doué et les dollars pleuvent dans le seau destiné à les recevoir.

    *

    Demander son chemin à un(e) Américain(e) conduit à deux réponses possibles : « Yes I do » ou bien « I’m not sure ». Dans le second cas, aucune prise de risque, il faudra interroger quelqu’un d’autre. Dans le premier cas, suit une explication détaillée qui sera suffisante ou non.

    *

    Si ce sont deux autochtones, dont l’un demande son chemin à l’autre, le premier répète la question posée et le second répète la réponse donnée. Quand je le fais remarquer à celle grâce à qui je suis ici, elle me répond qu’en France il n’y a que les vieux qui procèdent ainsi.

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  • Elle partie à son labeur, c’est lundi, je rejoins à pied la ligne Un du Subway, passant devant la vraie « Eglise de Dieu » à la façade décrépite puis frôle les véhicules anti-émeutes de la NYPD. J’ai envie ce matin de photographier et fais de nombreux clichés (comme on disait autrefois) de la station aérienne métallique (125 St). Le métro m’emmène dans le bas de Manhattan, à Battery Park, où je sors une nouvelle fois mon appareil. New York est une ville terriblement photogénique, la petite église nichée entre deux buildings, l’entassement d’immeubles façon Hundertwasser, les tours en construction à Ground Zero, je ne me lasse pas d’appuyer sur le déclencheur.

    Je longe ensuite l’Hudson River considérant de loin Liberty Island et Ellis Island où j’étais avec elle hier.

    Vers 11.30 a.m., je me lance dans la recherche un peu laborieuse d’un restaurant que je finis par trouver dans la Neuvième Avenue. J’y mange assez mal, un chicken fried with french potatoes accompagné d’un verre de Coca offert par la maison et suivi d’un café renouvelé.

    Par le transport en commun, je rejoins ensuite le bucolique Central Park, rectangle bien plus grand que je ne l’imaginais. J'y fais le tour du réservoir Jackie Onassis, vaste plan d’eau avec jet façon Léman, où l’on est prié de suivre le sens indiqué sur les panneaux, « Walk or run this direction », ce que beaucoup ne font pas, mais moi si.

    C’est là que s’entraînait Dustin Hoffman dans Marathon Man et ça fait beaucoup marcher, deux kilomètres cinq sous le soleil, et sans banc pour s’asseoir. Je suis cuit quand j’arrive au bout et me demande comment font celles et ceux qui se démènent en tapant dans des balles de tennis sur la quinzaine de courts en contrebas.

    Je rentre me rafraîchir à Convent Avenue dont l’étroit couloir est encombré par les cartons du colocataire qui doit déménager un jour ou l’autre et qui, depuis qu’il ne travaille plus, reste enfermé dans l’appartement, passant le temps à regarder des films d’horreur et à manger toutes les six heures, pizzas soda et cætera.

    Quand celle que j’attends arrive de son travail, c’est apéritif, et good salade avec verres de bordeaux puis nous explorons un peu Harlem by night côté East River rencontrant cafards, rats et filles excitées.

    *

    Central Park : écureuils, gros papillons, pigeons roux, moutards de centres de loisirs encadrés par leur staff, policiers qui patrouillent en triporteur électrique, conversations : « Really ? » « Sure » « Oh, my God ! » «That’s true ».

    *

    « La population de Harlem a beaucoup de mal à survivre dans des immeubles envahis par des squatteurs, dégradés ou à l’état de ruine. Nous vous déconseillons d’y aller seul ou même en petit groupe. La discrétion et la prudence s’imposent ; elles sont non seulement un signe de respect mais une nécessité dans un lieu où la sécurité est pour le moins aléatoire. » Ainsi s’exprimait Le Guide Bleu en mil neuf cent quatre-vingt-quinze.

    Autre temps, autre Harlem.

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  • En métro, par la ligne Un, le dimanche matin, nous rejoignons Battery Park au bas de Manhattan. Et prenons place dans la file de celles et ceux qui veulent aller voir de près la Statue de la Liberté. Cela avance assez vite ; je passe facilement les contrôles de sécurité mais celle qui m’accompagne fait sonner l’alarme comme à son habitude et se retrouve pieds nus. Après qu’elle est rechaussée, nous embarquons sur le Liberty Island Cruise Ferry qui fait la navette entre Manhattan et Liberty Island, côtoyant des filles à couronne ou à lunettes de Statue de la Liberté et des Japonais à hot-dogs.

    Sur place, on fait le tour de la grande fille verte. On ne peut pas lui grimper à l’intérieur pour cause de travaux mais on en fait moult photos.

    Nous reprenons le ferry qui nous dépose à Ellis Island, centre de rétention des candidat(e)s à l’immigration jusqu’en mil neuf cent cinquante-quatre, dont nous visitons les bâtiments de style art déco, entre mosquée et église orthodoxe, sans lire l’édifiante littérature que nous proposent les explications murales, ce discours est un peu trop beau, comme les locaux restaurés.

    Au retour à Battery Park, nous attrapons un bus de hasard : le M 15. Nous en descendons près de Chinatown, à l’angle de la Première Avenue et de la Vingt-Troisième Rue. Là se tient l’East Side Cafe dans lequel nous faisons un bon repas dominical, salade, beef with onion sauted pour moi, stuffed chicken with spinach and feta pour elle, plus des baked potatoes et des french fries, un verre de vin, café et thé. La serveuse est un peu folle qui claque le cul des serveurs. Des vieilles et des vieux élégants passent dans la rue, retour d’une messe peut-être.

    Au bout de la Vingt-Troisième Rue, nous prenons le frais au bord de l’East River où l’on kayaque le dimanche.

    Au creux de l’après-midi, on reprend la même rue pour une pause goûter chez Pax Wholesome Food, café, thé, muffin à la banane, cookie aux raisins, et on arrive au Flatiron Building, le plus ancien gratte-ciel de la ville, en forme de son nom. En face, c’est l’Empire State Building, redevenu le plus haut depuis l’effondrement des tours jumelles. Elle dessine des immeubles décatis à une table gratuite sur fond de musique indienne car on fête l’Indépendance de l’Inde dans le parc voisin. Des femmes passent avec leur sari et leur mari, lui fais-je remarquer. Un beauf français essaie le ticheurte BMW qu’il vient d’acheter chez Century 21.

    Le soir venu à Convent Avenue, nous ouvrons une nouvelle bouteille de Martini pour notre repas légumier.

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    Dans les rues de New York, la moto se pratique sans casque, élégantes Harley conduites sans esbroufe.

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    Plaisir du dollar, des billets dès un, d’où des liasses dans le porte-monnaie et une agréable impression de richesse.

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  • Point de machine à laver à Convent Avenue, après le petit-déjeuner nous partons vaillamment ce samedi dix-huit août faire une lessive dans la laundry où celle qui me loge a ses habitudes, vaste endroit pour laver son linge sale en famille, en couple ou tout seul. Des télés distribuent des tranquillisants, base-ball ou football au fond, télé réalité à l’entrée, une émission époustouflante dont le titre est quelque chose comme He’s the Father, dans laquelle se font face sous les huées du public une femme abandonnée avec son enfant et le père présumé. L’homme est sommé de reconnaître sa paternité, au besoin le test adéhenne vient au secours de la femme. Cela passe par des engueulades, voire des tentatives de bagarre et se termine par des larmes, une famille reconstituée et une ovation debout. Celle que j’accompagne se demande s’il ne s’agit pas de comédiens, Je pense que non. Pendant que se succèdent les pères indignes, dont bizarrement plus de noirs que de blancs, nos vêtements tournent de concert dans la machine à laver puis à sécher. Reste à plier tout ça ensemble comme un vieux couple et à remonter les étages alors qu’il fait déjà trop chaud à mon goût.

    Je l’emmène ensuite déjeuner à Greenwich Village, au Waverly, où beaucoup en sont encore au petit-déjeuner. Nous prenons chacun une omelette maison au bacon et pommes de terre avec des toasts beurrés et de la confiture maison que nous dégustons avec un grand demi pichet de vin, mon café est resservi mais pas son thé.

    Nous rejoignons la jetée de Yayoi Kusama où plein de filles et d’homos se font bronzer. Un travesti attend du monde dans les toilettes des hommes. Un vieux pédé est allongé sur l’un des champignons de Yayoi qu’on est invité à ne pas toucher.

    Quand on se décide à quitter le bord de l’Hudson River, on se trompe de métro et on arrive avec la L dans Brooklyn à Williamsburg, Bedford Avenue. Trop de monde sur les trottoirs, pas de café accueillant, un square nous offre une belle vue sur Manhattan mais on n’y trouve pas de banc à l’ombre aussi revenons-nous en métro à Chelsea, Huitième Avenue, où nous retrouvons Yayoi sous forme d’une bâche recouvrant les échafaudages d’un building en rénovation. Pas loin de là, on déniche des tables (et chaises) à la disposition des passants. L’une est libre et donc pour nous. Tandis qu’elle part à la recherche d’un rafraîchissement, j’observe le passage d’un mariage, défilé bruyant, photos au milieu de la rue, arrêt d’un taxi pour une photo porte ouverte. Elle revient avec des frozen yoghourts

    Au retour, nous croisons un mariage autrement clinquant sur Convent Avenue à la sortie de l’église de l’Annonciation. Le marié et la mariée, assez âgés, posent pour des photographes devant d’interminables limousines blanches. L’un des photographes nous dit que dans ces occasions les familles s’endettent pour des années.

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    Surprise de retrouver aux Etats-Unis la lessive Tide que je croyais disparue. Elle me fait souvenir des tristes lessives de l’enfance.

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    Sur un mur près du Waverly « Graffiti is a crime ».

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    Dans les toilettes publiques pour hommes de NYC, une table à langer.

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  • Au matin du vendredi dix-sept août, dans une chaleur accablante, je remonte à pied la Cent Vingt-Cinquième Rue (dite Martin Luther King Boulevard) passant devant l’Apollo Theater qui dans sa période de prospérité vit passer sur sa scène tous les grands noms du jazz puis James Brown et le petit Michael Jackson avec ses frères. A un carrefour, je m’arrête devant un mini vélo entièrement peint en blanc qui rappelle qu’un « Cyclist killed here ». Plus loin est un magasin où l’on élargit les pantalons pour celles et ceux qui ont un gros cul.

    Au bout de cette longue rue, j’arrive à un parc aménagé avec d’énormes jeux où s’ébattent des centaines d’enfants venus de divers centres de loisirs. Une lance à eau les rafraîchit et une sono ultra puissante leur donne le rythme. Malheureusement, le bord de l’East River est peu accessible à cet endroit où passe une autoroute urbaine. Je prends donc un bus M 15 bien climatisé sur la Deuxième Avenue et en descends à la Quatre-Vingt-Onzième Rue.

    A l’angle, je déjeune d’un énorme steak purée salade et de café renouvelé pour moins de onze dollars. De là, avide de fraîcheur, je rejoins l’East River et me pose sur un banc à l’ombre dans le Carl Schurz Park. Les flots sont agités, ce dont profitent des planchistes à rame. Un bateau de la NYPD patrouille. Circulent aussi des yachts de luxe. En arrière-fond sont deux ponts, l’un qui peut faire penser au Brooklyn Bridge, l’autre au Manhattan Bridge. Dans l’allée passent deux fillettes noires dans une énorme Cadillac rose, jouet électrique silencieux. Des vieilles et des vieux blancs prennent l’air, menés par leurs jeunes aides noires. L’une donne à manger au sien, paraplégique.

    Dans l’après-midi, je me rends au 450 East 85th Street à l’angle de York Avenue. C’est là qu’est né Henry Miller en mil huit cent quatre-vingt-onze  Aucune plaque ne signale l’heureux évènement.

    Je rejoins la Deuxième Avenue, attrape un bus qui m’emmène à la Cinquantième Rue où je bois un grand Coca plein de glaçons puis je vais au bout photographier le Queensboro Bridge sous les jupes, lequel pont est jouxté d’une belle cheminée d’usine et du téléphérique menant à Roosevelt Island.

    Mon retour est assez foutraque. Je prends le métro Q dans le mauvais sens, passe donc sur le Queensboro Bridge et me retrouve dans Queens au nord de Brooklyn. J’observe de haut ce quartier déshérité assez mal desservi par les transports en commun. Il ne me donne pas envie de m’y arrêter. Je récupère la ligne 7 qui me conduit sous terre à Times Square, gros carrefour où je chope la A pour Uptown jusqu’à la Cent Vingt-Cinquième.

    Je remonte Convent Avenue dégoulinant de sueur. L’orage est en vue sous forme d’un volumineux nuage noir. Sitôt entré dans l’appartement, je me passe de l’eau sur le visage, puis mets en route le ventilateur. A 7.10 pm, il drache.

    Quand celle qui termine sa semaine de travail arrive, elle confectionne une salade dont elle a le secret. Il y a encore du Martini dans la bouteille.

    *

    Contrairement à ce que m’avait écrit l’une de mes connaissances, New York n’est pas une ville épuisante pour un Européen, ce qui me fatigue et m’empêche de marcher autant que je le voudrais, c’est la chaleur épaisse (que supporte bien celle que j’accompagne).

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  • Dans la matinée et la chaleur, je vais en métro jusqu’à Chelsea jeudi seize. Je me balade dans le quartier, passant devant le mythique Chelsea Hotel chanté par Leonard Cohen, qui hébergea bien des gens connus, où mourut d’alcoolisme Dylan Thomas, mais est maintenant en train de changer de catégorie, puis, ayant besoin d’un peu de fraîcheur, j’avance l’heure du déjeuner.

    J’entre au Chelsea Square Restaurant à l’angle de West 23rd Street et de Ninth Avenue, face aux London Terrace Towers, et m’offre une grande soupe au minestrone, d’énormes lasagnes, du café à volonté, observant par la vitre la vie de la cité. Un taxi mal garé se fait aligner par la NYPD. Son chauffeur essaie de discuter, puis se désintéresse du problème, téléphonant sur le trottoir pendant que le cop rédige la prune.

    Au sortir, je rejoins la High Line que je parcours vers le nord sous un soleil ardent, plus bétonnée que dans mon idée et moins arborée que ne le laisse entendre Le Guide du Routard (cette High Line est aménagée sur une ancienne voie ferrée aérienne de marchandise datant de mil neuf cent trente). J’y retrouve JR et son Inside Project sous forme d’un portait grimaçant géant occupant toute la façade d’un immeuble. Au loin, l’Empire State Building se fait remarquer. La promenade se termine brutalement sur un chantier.

    Redescendu, je fais une pause dans un parc sans doute proche d’une maison de retraite vu le nombre de vieux et de vieilles en chaises roulantes et à déambulateurs. Dans les arbres, les cigales y vont à fond. Un écureuil ramasse des feuilles pour en faire sa couche en haut du fut d’un arbre. Il sait redescendre la tête en bas.

    Je cherche ensuite et trouve l’anonyme maison de briques où Jack Kerouac écrivit en grande partie On the road en mil neuf cent cinquante et un (une bonne année) au numéro quatre cent cinquante-quatre de West 20th Street puis prends un café glacé à un dollar au Champignon, un bar gay friendly de la Septième Avenue.

    Je reprends le métro ligne C Downtown jusqu’à Canal Street et me rapproche à pied du lieu où j’ai rendez-vous avec celle qui est au travail. Je passe par Greenwich Street, belle rue à maisons brunes avec escaliers de secours en façade. Le café Peace and Love m’accueille pour un Coca bien frais. Les isolés sont devant leur ordinateur et les autres discutent affaires.

    A l’heure dite, je suis au coin de Walker Street et de Centre Street. Dès qu’arrive celle que j’attends, nous nous mettons en route à pied pour la double traversée Brooklyn Bridge Manhattan Bridge.

    Le premier pont n’est pas un lieu de promenade romantique, contrairement à sa légende. Son cheminement piétonnier est totalement encombré de touristes et gare à qui empiète sur le cheminement cycliste, les pédaleurs ne font pas de quartier. Nous profitons cependant au mieux du coucher de soleil sur Manhattan.

    Arrivés à Dumbo, nous entrons dans plusieurs bars mais ce ne sont que lieux surpeuplés et bruyants où s’épanouissent des hipsters buveurs de bière. Celle que j’accompagne achète des bonbons de consolation et malgré la fatigue on se lance directement dans la traversée de retour par le Manhattan Bridge. Là c’est vraiment tranquille, quasiment pas de piétons, ni de cyclistes, mais on doit subir le bruit tonitruant des rames de métro auquel s’ajoute celui des voitures et des camions circulant sur deux niveaux.

    Quand on arrive sur la terre ferme à Chinatown (quartier qui dort la nuit), je suis exténué. Nous marchons encore pas mal avant de trouver un endroit animé et un petit bar à vin où nous récupérons de nos efforts en buvant un verre en terrasse.

    Après le retour en métro, nous dînons chichement au Martini.

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    Jolies filles de New York City, très peu vêtues, en haut de maillot de bain parfois, mini chorte et jupe courte, sans qu’aucun mec ne les emmerde, la sanction pénale freine l’instinct. On peut parler ainsi à n’importe quelle fille dans la rue sans qu’elle ne prenne la fuite.

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    Les écrans dans les restaurants et bars de New York montrent des images de sports d’ici mais sont le plus souvent muets. Une radio diffuse de la musique familière. Bien longtemps que je n’avais entendu aussi souvent Michael Jackson.

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    Sur un camion de pompiers « In loving memory of B. C. Oris Palmer, Lt Philip Petti, (suivent d’autres noms), 01/9/11 »

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  • Au matin, ce mercredi quinze août, je prends la direction de Brooklyn et précisément de Dumbo quartier bobo, hipster comme on dit ici, né de la transformation d’entrepôts de briques rouges en lofts, galeries, bars du soir, etc., cela sis entre les ponts de Manhattan et de Brooklyn et donc extrêmement bruyant. Après quelques photos de bâtiments non encore rénovés et des ponts vus de dessous, je me balade au bord de l’East River sous un ciel orageux et en compagnie d’une colonie d'enfants juifs à kippa et ticheurte orange, que des garçons, venus là pour faire un tour sur un carrousel qui tourne sous un hangar translucide. La vue est belle sur les hauts buildings de Manhattan.

    Rien qui me plaise pour déjeuner dans ce quartier, que des restaurants branchouilles à nourriture organique. Je remonte vers le centre de Brooklyn et trouve un breakfast lunch dinner d’allure gargotière où j’entre néanmoins. Je commande un poulet Deluxe avec des French frites, café et café. Au comptoir, des sucreries et des médicaments sont à vendre, dont je n’ai pas l’usage. A la sortie, une drache orageuse m’oblige à me coller sous un auvent. J’observe l’Américain(e) sans parapluie tenant tête à l’averse sous un journal gratuit ou un sac en plastique, d’autres se laissant tremper, tous toujours dignes cependant ; les plus radicaux hèlent un taxi.

    Après l’orage, je visite une partie de Brooklyn, immense quartier qui s’il était indépendant serait la quatrième ville des Etats-Unis, m’apprend Le Routard. Je fais des photos des bâtiments remarquables dont un Palais du Basket en construction (si je comprends bien ce que me dit le vigile d’une boutique en face).

    Quand arrive un deuxième orage, je prends la ligne A, descends à Greenwich Village où je bois un Coca Regular à two dollars and fifty cents dans une sombre trattoria qui a débarrassé l’une de ses tables pour moi. « No rush » me dit le serveur après m’avoir enlevé mon verre vide. Je passe par le restroom réservé aux customers puis, la pluie persistant, reprend le métro jusqu’à Harlem 125th Street.

    Je remonte Convent Avenue sous le parapluie. Le colocataire portoricain me dit être sûr de m’avoir déjà vu quelque part et pourtant c’est impossible. « It’s very strange » me dit-il.

    A six pm, il fait noir comme la nuit et claque le tonnerre. Je me couche tôt après deux bananes. A minuit et demi, je suis sorti du lit où je ne dors pas par une sonnerie d’elle qui rentre du travail. Le quinze août n’est pas férié aux Etats-Unis.

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    New York ville quadrillée. Verticalement : les avenues torrides dédiées au commerce et à la grosse circulation automobile. Horizontalement : les rues arborées résidentielles où je trouve une relative fraîcheur.

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    Enfants en vacances dans l’équivalent des centres de loisirs, tous vêtus du même ticheurte de couleur quand ils sortent en ville. Les animatrices et animateurs sont vêtus d’un ticheurte marqué staff et portent à la main le panneau stop destiné à arrêter les véhicules lors des traversées de rues.

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    « There’s no rush », l’une de mes expressions américaines préférées. Contrairement aux Parisien(ne)s, les New-yorkais(e)s ne courent pas pour prendre le métro, le bus ou le train.

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