• Journal du voyage en Amérique du Nord (22) : jeudi trente août deux mille douze, New York City (Le Bronx)

    Après un passage à la Poste de la 125ème Rue où je timbre et glisse dans une boîte mes treize cartes postales, je prends le métro D pour aller voir à quoi ça ressemble le Bronx.

    Descendu à Tremont, je remonte Grand Concourse, photographiant une église à demi ruinée et le majestueux cinéma Loews Paradise Theatre. C’est bien comme m’a dit celle qui est allée jusqu’au bout du quartier, assez ressemblant à Harlem mais en moins beau et en plus pauvre. Je suis le seul blanc sur l’avenue et donc le seul touriste. Le soleil est ardent. Au bout d’une longue marche, j’arrive au but que je me suis donné : le parc Poe.

    Son cottage est là à Edgar Allan, entouré de hautes grilles. Hélas, contrairement à ce que prétend Le Guide de Routard, on ne le visite que le samedi et le dimanche, me dit la dame du parc qui a des amis en France et me demande de laisser mon adresse mail sur un cahier. Je fais le tour et des photos de la petite maison blanche puis pars à la recherche de la Little Italy du quartier avec mon plan succinct, sans succès.

    Lassé et épuisé par la chaleur, je déjeune dans un banal restaurant d’un burger encore, suivi d’un café. Avant de repartir, je demande à la serveuse de me montrer où nous sommes sur le plan sommaire du Routard. Little Italy, c’est la première à droite, dans Arthur Avenue. Je découvre une rue animée avec des terrasses et des boutiques comme là-bas, qui contrairement à celle de Manhattan a su garder une certaine authenticité et où j’aurais pu mieux déjeuner.

    Par des rues bordées de maisons assez décaties, je rejoins la station Tremont, prends un C vers Downtown et descends à Yankee Stadium pour voir une autre partie du quartier. Je n’y trouve pas de quoi me retenir, mais y reste un moment, assis sur un banc à l’ombre, sur Grand Concourse.

    Oui, le Bronx c’est moins beau que Harlem, plus récent. Des appartements sont à louer partout. Des maisons sont protégées par des grilles et des barbelés, d’autres charmantes et colorées. Certains habitants semblent fatigués. Tous ceux que je croise sont paisibles, loin de la mauvaise image qui colle à ce quartier. La femme assise à l’autre bout du banc me parle de cigarette. Je crois qu’elle en veut une, lui dis que je ne fume pas. Non, me dit-elle, elle veut simplement s’assurer que la fumée ne me dérange pas avant d’allumer la sienne.

    Je rentre à Harlem, fais une pause à Convent Avenue, puis me rends à 7.30 p.m. devant le restaurant japonais Village Yochoko, conseillé à celle qui me rejoint par un de ses collègues. L’endroit s’avère être un repaire de hipsters bruyant et cher. Du coup, on repart à Chinatown où l’on tente un second restaurant japonais. Celui-là est calme mais tout aussi cher, alors on retourne chez le chinois de sa connaissance où l’on mange les plats typiques avec un verre de vin blanc, sans oublier le tip.

    *

    Fils électriques pendouillant et se croisant, inextricables, rien d’enterré dans le Bronx, comme dans Queens ou Brooklyn.

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