• Journal du voyage en Amérique du Nord (24) : samedi premier septembre deux mille douze, de New York City à Philadelphia en Peter Pan

    C’est enfin les vacances pour celle que j’accompagne et qui n’en a pas eu depuis plus d’un an, un mois de ville en ville en direction des Grands Lacs par des voies détournées. La première étape doit nous mener à Philadelphia (Pennsylvania).

    Après un dernier petit-déjeuner à Convent Avenue, c’est le départ avec les deux valises. La sienne est extrêmement lourde et la descente des escaliers depuis le floor 3 jusqu’au 1 est difficile. Heureusement ensuite la pente de l’Avenue joue en sa faveur. A la station de métro de la 125ème Rue, une vieille femme allumée bénit notre voyage. « Je suis la mère de Michael Jackson » nous dit-elle.

    L’ascenseur nous descend sous terre. Un C nous emmène à Port Authority 42ème Rue, où se trouve le terminal des cars Greyhound. Nous devons prendre celui de 10 a.m. pour Philadelphie. A l’heure dite, il n’est pas là. Arrive un car Peter Pan, chargé de le remplacer. Nous quittons New York avec une demi-heure de retard.

    Le chauffeur nous met d’office un film de Disney nommé Cars, une stupidité à voitures qui parlent. Le son est horriblement fort. Personne ne proteste et je peste de ne pouvoir le faire. Les voyageurs ont dans les trente ans d’âge moyen. Ils s’évadent avec des images sur les genoux et du son dans les oreilles. Le paysage est sans grand intérêt. On frôle l’aéroport de Newark où celle assise à ma droite est arrivée il y a six mois ; puis ce sont des usines d’électricité, des chantiers d’autoroute, des champs de maïs. Je constate qu’aux USA il est permis de doubler à droite. Au bout de deux heures, des buildings sont à l’horizon, c’est l’apparition de Philly. On y entre en passant par la Chinatown locale puis le car nous dépose à Filbert Street.

    On trouve pas très loin le bus 33 et comme on n’a pas de monnaie le chauffeur nous dit de le prendre sans payer. Un passager nous indique le bon arrêt. Un peu de marche et on sonne à la porte de la chambre d’hôtes de Fairmount Avenue où l’on espère être attendus.

    Une gentille vieille dame prénommée Marcia nous ouvre et nous offre un verre d’eau fraîche puis on descend dans le clair sous-sol de la maison où nous disposons d’un vaste studio. Nous nous y sentons bien, pas du tout enterrés, Plein de petites choses à manger et à boire sont à notre disposition.

    Il est 2.30 p.m quand on sort à la recherche d’un restaurant que nous a indiqué notre hôtesse. Il est fermé, la faute au Labour Day. On en trouve un autre au coin de la 24ème rue et de Fairmount Avenue. Le Bishop’s Cellar est un bar à bières très animé (soccer à la télé) à la clientèle jeune, buveuse et sonore. On nous installe à l’une des rares tables libres. Elle choisit une salade au bacon, fromage et tomate et moi un cheesesteak, la spécialité locale : sandwich avec du poulet et du fromage sauce guacamole et frites. Un café pour moi suit mais ici pas de thé.

    Descendant en ville à pied, on tombe sur le gros festival Made in America, trois scènes et Jay-Z en invité d’honneur. C’est sponsorisé par Budweiser. Des grappes de spectateurs se pressent à l’entrée. Certain(e)s portent des tee-shirts et des shorts en drapeau américain. Les policiers sont partout, dont des pelotons de cyclistes. Une longue rangée de motos impeccablement garées est prête à bondir. De nombreuses rues sont barrées et les fontaines interdites pour éviter les baignades.

    Délaissant cette festivité, nous passons devant le Musée Rodin, la Fondation Barnes et le Convention Centers. Derrière les buildings, qui sont loin d’être aussi beaux que ceux de NYC, sont des arrières rues sales et désertes. On fait une pause sur un banc à Rittenhouse Square où nous mangeons des sundaes au caramel et au chocolat qu’elle est allée chercher dans le voisinage. Il fait très chaud. Une fille propose à des assis comme nous de les dessiner contre quelques dollars. Certain(e)s se laissent convaincre. Surgit un défilé du genre Halloween, étudiant(e)s en goguette et encorné(e)s qu’un vieux veut photographier. Deux filles acceptent mais quand il leur demande de se coucher sur la pelouse, elles le plantent là et il file, l’air un peu honteux. Tout à coup c’est l’alerte maximale. Quatre énormes camions du Philadelphia Fire Departement, barrissant et hululant, se garent devant un immeuble pour une mystérieuse alarme ayant trait au sous-sol. J’ai à peine le temps d’en photographier un qu’ils repartent comme ils sont venus, mais sans tintamarre.

    Avant que nous rentrions, elle trouve le courage de quelques courses. Nous dînons d’un peu de chips, de cranberries séchées et d’excellentes figues confites, accompagnés d’un verre de rosé de Californie et au futon où nous dormons particulièrement bien.

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