• Journal du voyage en Amérique du Nord (28) : mercredi cinq septembre deux mille douze, Pittsburgh, Pennsylvanie (Downtown, Wilkinsburg)

    Après un lever à 7 a.m. et une bonne douche, nous descendons prendre le petit-déjeuner qui est inclus dans le prix de la chambre. Suzanne, notre hôtesse, a tout préparé sur la table de la cuisine mais on préfère s’installer dehors à une petite table collée contre la maison. Il fait bon et nous mangeons avec appétit les bagels au sésame avec de la confiture de myrtilles dessus en les trempant dans le café ou le thé puis nous décapsulons les coupelles de fruits frais protégés par un petit chapeau en plastique.

    Deux heures plus tard, par le bus P1 circulant en voie propre, on rejoint Downtown Pittsburgh où les vieux bâtiments se mêlent aux modernes. Nous en faisons beaucoup de photos tout en descendant jusqu’à l’Alleghany River aux élégants ponts métalliques jaunes. Elle fait du toboggan sur une rampe d’escalier puis on revient au centre ville chercher un restaurant.

    Nous optons pour le buffet à volonté du Golden Palace Chinese. Il est disponible à l’étage d’où nous avons une belle vue sur les vieux bâtiments de Seventh Avenue photographiés précédemment. C’est fort bon. Des serveuses se promènent dans la salle bientôt pleine avec un pichet de Coca Cola servi lui aussi à volonté. Sagement, nous buvons de l’eau.

    Sortis de là, nous passons par un vieux cimetière jouxtant une église. Un businessman en pause, assis sur un banc avec un journal, nous demande d’où l’on vient. Il nous indique quelques endroits à voir. Tous les Américains qui nous parlent sont déjà allés à Paris ou rêvent d’y aller.

    Un peu plus tard, assise en terrasse au Monte Cello’s où nous prenons un verre, elle peint à l’aquarelle les vieux bâtiments de Seventh Avenue, un dessin qu’elle destine à nos amis de Stockholm.

    De retour à Rebecca Avenue, nous décidons de visiter le quartier de Wilkinsburg où nous logeons, au-delà de ce que nous en avons déjà vu. C’est une grosse surprise : trois maisons bourgeoises sur quatre sont murées, abandonnées, en voie de délabrement. Les autres sont majoritairement habitées par des Noirs pauvres. On fait de nombreuses photos de trous dans les murs, de jeux d’enfant oubliés, de salons de jardin abandonnés, d’auvents pendouillant, de fenêtres obturées, de vitres cassées, de toitures recouvertes de plastique bleu déchiré, de lierre recouvrant les façades, de drapeaux américains toujours là, de panneaux déjà anciens « Homes for Sale », cela dans une atmosphère parfois inquiétante.

    Entrés dans une laundry décatie, on y trouve un groupe de jeunes blacks discutant dans le fond. Ils ne sont manifestement pas là pour faire leur lessive. On en ressort vite fait. Sur des pelouses de maisons habitées, une pancarte nous intrigue et nous inquiète un peu : « Stop Shooting, We Love You ». On se croyait dans un quartier chic et tranquille, on réalise qu’il n’en est rien et on comprend autrement le « We are probably more worried about you than you are » de la vieille dame dans le bus le jour de notre arrivée.

    La nuit est néanmoins tranquille.

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    Les touristes sont rares à Pittsburgh, d’où le plaisir de ne plus croiser de Français.

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    A l’heure de la sortie : écoliers blacks en uniformes, cravates, pantalons longs

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    Les bus emportent les vélos à l’avant, ils possèdent des sièges au-dessus de la partie en accordéon qui pivote.

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