• Journal du voyage en Amérique du Nord (33) : lundi dix septembre deux mille douze, Columbus, Ohio (The German Village, Schmidt’s Sausage Haus und Restaurant, Schiller Park)

    Après une nuit moyenne, le lit n’est à l’usage pas très bon, nous prenons un copieux petit-déjeuner composé de bagels, cream cheese, confiture et fruits frais. A considérer la quantité de produits alimentaires rangés dans le réfrigérateur et sur les étagères, une question s’impose : comment font-ils pour manger tout ça ? Nos hôtes ne se réveillent pas tôt. Ils doivent travailler mais on ne sait pas à quoi. Ils ne s’intéressent pas à nous, ne nous demandent rien sur ce que nous faisons ici, ni qui nous sommes. Nous ne nous parlons que pour les questions pratiques.

    Ce lundi, dernier jour de notre court séjour à Columbus, nous partons à la découverte du German Village, au sud de Dowtown. Nous nous en rapprochons avec le bus 2, dont nous descendons à l’arrache quand il tourne vers ailleurs, et finissons le chemin à pied.

    Effectivement, on se croirait en Europe dans ce paisible quartier d’élégantes maisons de briques, de jardins, d’arbres ombrageux, de mignonnette église, de fils électriques enchevêtrés. Les trottoirs et les rues sont pavés en briques avec parfois le nom de l’entrepreneur dessus. Une librairie me fait de l’œil, The Book Loft aux trente-deux salles. « Willkommen », me dit-elle, sans que j’aie envie d’y entrer. Nous continuons sur la Third Avenue, demandant à un homme élégant assis à la terrasse d’un café où se trouve le restaurant Schmidt’s Sausage Haus.

    -Would you known where is the restaurant Schmidt?

    -Yes, I do, but I would ask you ten dollars in exchange.

    C’est un monsieur fort sympathique qui nous demande pourquoi on est venus à Columbus. Il a l’air de trouver ça une drôle d’idée et nous dit qu’on préfèrera Indianapolis notre prochaine étape, ce qui ne s’avérera pas exact.

    Nous retournons de deux rues sur nos pas, tournons à droite et oh le beau restaurant à la décoration german too much. Il est un peu tôt pour déjeuner. Nous attendons sur un banc devant le magasin de cadeaux voisin qui appartient aussi à Monsieur Schmidt, lequel accroche des drapeaux américains et allemands devant sa boutique.

    A midi pile, on entre. C’est bombance : saucisses allemandes de toutes sortes, choux de toutes les cuissons, pommes de terre et salades, un immense buffet à volonté pour 9.50 dollars que nous agrémentons de vin blanc de la Moselle mis en bouteille à Zell. Les salles sont vite emplies de convives, la musique à flonflons, les serveurs et serveuses en costume typique. Madame Schmidt mère, au moins quatre-vingt-dix ans, en costume aussi, s’active à dresser une nouvelle table dès que les clients précédents sortent. Nous sommes tentés de prendre un dessert mais finalement renonçons au gâteau crémeux. Un café, un thé, nous ressortons fort à l’aise.

    Nous nous rendons dans le proche Schiller Park, tranquille et beau, où nous nous allongeons au soleil. We have a little nap (as we would say here).

    Sur le chemin du retour, on s’arrête dans un salon de thé chic. Nous y prenons des tartes au citron avec des limonades, côtoyant le bourgeois dont une énervante qui ne cesse de dire « Exactly » et que j’imite suffisamment bien pour faire éclater de rire celle qui m’a amené ici.

    Le soir, c’est diète chez Tabitha et Danny.

    *

    Sur un trottoir du German Village, un panier avec des croquettes « To our neighbor-dogs ! From the cats at 603 ».

    *

    Columbus et ses camions poubelles à pince articulée. Elle attrape la poubelle, la vide dans la benne puis la repose sur le trottoir. Un conducteur et c’est tout.

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