• Journal du voyage en Amérique du Nord (9) : vendredi dix-sept août deux mille douze, New York City (East Side, maison d’Henry Miller, Queensboro Bridge, Queens par erreur)

    Au matin du vendredi dix-sept août, dans une chaleur accablante, je remonte à pied la Cent Vingt-Cinquième Rue (dite Martin Luther King Boulevard) passant devant l’Apollo Theater qui dans sa période de prospérité vit passer sur sa scène tous les grands noms du jazz puis James Brown et le petit Michael Jackson avec ses frères. A un carrefour, je m’arrête devant un mini vélo entièrement peint en blanc qui rappelle qu’un « Cyclist killed here ». Plus loin est un magasin où l’on élargit les pantalons pour celles et ceux qui ont un gros cul.

    Au bout de cette longue rue, j’arrive à un parc aménagé avec d’énormes jeux où s’ébattent des centaines d’enfants venus de divers centres de loisirs. Une lance à eau les rafraîchit et une sono ultra puissante leur donne le rythme. Malheureusement, le bord de l’East River est peu accessible à cet endroit où passe une autoroute urbaine. Je prends donc un bus M 15 bien climatisé sur la Deuxième Avenue et en descends à la Quatre-Vingt-Onzième Rue.

    A l’angle, je déjeune d’un énorme steak purée salade et de café renouvelé pour moins de onze dollars. De là, avide de fraîcheur, je rejoins l’East River et me pose sur un banc à l’ombre dans le Carl Schurz Park. Les flots sont agités, ce dont profitent des planchistes à rame. Un bateau de la NYPD patrouille. Circulent aussi des yachts de luxe. En arrière-fond sont deux ponts, l’un qui peut faire penser au Brooklyn Bridge, l’autre au Manhattan Bridge. Dans l’allée passent deux fillettes noires dans une énorme Cadillac rose, jouet électrique silencieux. Des vieilles et des vieux blancs prennent l’air, menés par leurs jeunes aides noires. L’une donne à manger au sien, paraplégique.

    Dans l’après-midi, je me rends au 450 East 85th Street à l’angle de York Avenue. C’est là qu’est né Henry Miller en mil huit cent quatre-vingt-onze  Aucune plaque ne signale l’heureux évènement.

    Je rejoins la Deuxième Avenue, attrape un bus qui m’emmène à la Cinquantième Rue où je bois un grand Coca plein de glaçons puis je vais au bout photographier le Queensboro Bridge sous les jupes, lequel pont est jouxté d’une belle cheminée d’usine et du téléphérique menant à Roosevelt Island.

    Mon retour est assez foutraque. Je prends le métro Q dans le mauvais sens, passe donc sur le Queensboro Bridge et me retrouve dans Queens au nord de Brooklyn. J’observe de haut ce quartier déshérité assez mal desservi par les transports en commun. Il ne me donne pas envie de m’y arrêter. Je récupère la ligne 7 qui me conduit sous terre à Times Square, gros carrefour où je chope la A pour Uptown jusqu’à la Cent Vingt-Cinquième.

    Je remonte Convent Avenue dégoulinant de sueur. L’orage est en vue sous forme d’un volumineux nuage noir. Sitôt entré dans l’appartement, je me passe de l’eau sur le visage, puis mets en route le ventilateur. A 7.10 pm, il drache.

    Quand celle qui termine sa semaine de travail arrive, elle confectionne une salade dont elle a le secret. Il y a encore du Martini dans la bouteille.

    *

    Contrairement à ce que m’avait écrit l’une de mes connaissances, New York n’est pas une ville épuisante pour un Européen, ce qui me fatigue et m’empêche de marcher autant que je le voudrais, c’est la chaleur épaisse (que supporte bien celle que j’accompagne).

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